Les syndicats arrachent déjà un premier acquis. Un nouveau grade sera introduit dans la fonction publique probablement dès la rentrée prochaine. C'est le tout premier résultat notable des réunions entre le ministère délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration et les syndicats dans le cadre du dialogue social. Les deux parties avaient convenu de créer six commissions thématiques à la veille de la Fête du travail. Aujourd'hui, les négociations dans la commission de l'avancement ont atteint un stade avancé. «Nous avons discuté au cours des nos premières réunions de la possibilité d'ajouter un grade dans la fonction publique. Nous avons des points de vue très proches sur ce sujet et je pense que le nouveau grade sera introduit en septembre ou octobre prochains», indique Abdessamad Lamrimri, secrétaire général adjoint de l'UNTM. Une source bien informée au ministère n'a pas souhaité commenter le sujet, mais elle nous a affirmé que les travaux des commissions se poursuivent toujours. «Les responsables du ministère se réunissent régulièrement avec les représentants des syndicats. Les échanges portent essentiellement sur les aspects techniques», fait savoir ce responsable au ministère délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration. Cependant, il semble pour l'instant que la commission de l'avancement soit la seule à avoir réussi un tel progrès puisque les travaux des autres commissions n'avancent pas au même rythme. «La commission sur la grille de salaires planche actuellement sur l'examen des données qui ont été fournies par le gouvernement. De même, nous avons amorcé le débat sur la révision du décret des commissions paritaires en prévision des élections professionnelles», ajoute M. Lamrimri. Par ailleurs, les positions de certains syndicats concernant le projet de loi des grèves et celui des syndicats semblent avoir poussé les responsables à rééchelonner en quelque sorte les priorités. Une source syndicale proche du dossier explique, en effet, que les partenaires sociaux ont convenu de s'attaquer d'abord au projet de loi sur les syndicats avant d'aborder celui des grèves. Le gouvernement veut ainsi débloquer la situation surtout que la FDT et la CDT campent toujours sur leurs positions. Les deux centrales continuent de boycotter les réunions des commissions thématiques. «La situation reste inchangée. Le ministère nous a récemment adressé une lettre pour participer à une réunion sur les commissions paritaires. Les deux syndicats ont demandé aux responsables de reporter le débat sur ce sujet en attendant que les circonstances soient plus favorables», affirme Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT. Et de poursuivre : «Nous attendons toujours que le gouvernement applique l'intégralité de l'accord signé en avril 2011. Malheureusement, l'Exécutif n'accorde pas un grand intérêt à ce sujet se contentant à chaque fois de lancer des promesses». A noter que la FDT et la CDT ainsi que l'UMT avaient remis en cause l'utilité de l'adoption d'un loi sur la grève.