La force symbolique de la célébration du 40e anniversaire de la Marche verte a eu comme effet de «déchaîner» les manœuvres des séparatistes. L'application du modèle de développement des provinces du Sud traduit l'engagement royal consistant à faire de cette région un véritable modèle de développement intégré. Les principaux faits marquants de la question du Sahara ne consistent pas uniquement en les dérapages du secrétaire général de l'ONU lors de sa visite dans la région. Le roi avait en effet «donné» plusieurs signes, depuis son discours prononcé de Laâyoune à l'occasion du 40e anniversaire de la Marche verte, sur le fait que l'entame de la mise en œuvre du modèle de développement ne pouvait ni attendre, ni dépendre des circonstances inhérentes à certaines sphères présentes à l'ONU. Le roi a en effet clairement annoncé que le pilier de l'insertion définitive et irréversible des provinces est formé par les projets qui feront de ces régions le trait d'union entre le Maroc et le continent. Les moyens mobilisés, de même que la vaste offensive diplomatique menée au niveau de l'ensemble des instances, et qui sont arrivés au niveau de la Cour européenne, montrent le revirement dans la démarche de la diplomatie marocaine. En plus de capitaliser sur les investissements injectés dans les provinces, le roi a insisté sur le hausse du niveau de vie des citoyens de ces régions comme rempart contre la division. «Aussi, Nous adressons un message au monde: Nous ne brandissons pas de slogans creux, pas plus que nous ne vendons d'illusions comme le font les autres. En revanche, nous souscrivons des engagements et nous les respectons et veillons à leur concrétisation sur le terrain. Le Maroc a promis d'appliquer la régionalisation avancée. Aujourd'hui, c'est une réalité tangible, avec ses institutions et leurs attributions respectives», avait indiqué le souverain dans son dernier discours à l'occasion du 40e anniversaire de la Marche verte. Une nouvelle résolution sans espoir de déblocage La nouvelle résolution du conseil de sécurité de l'ONU n'a pas reflété les grandes manœuvres des alliés des séparatistes et n'a pas opéré de changement des fondements de la solution politique prônée par le Maroc depuis 2007. Sans exprimer ouvertement sa satisfaction quant au contenu de la résolution, la diplomatie marocaine est restée vigilante relativement à toutes les tentatives de changement du mandat de la Minurso et à l'élargissement à des missions non convenues et à des actions étrangères à sa présence. «En entreprenant l'application de cette régionalisation et de ce modèle de développement, le Maroc veut donner de plus grandes chances à la recherche d'une solution définitive au conflit artificiel autour de notre intégrité territoriale», a noté le roi dans son dernier discours, dans lequel il a aussi appelé à reprendre les pourparlers et à s'engager résolument vers un dialogue positif avec l'ONU. Les efforts de la diplomatie marocaine devraient tendre, durant cette étape, vers la consolidation des acquis de cette nouvelle résolution, tout en invitant d'autres pays à soutenir de manière plus claire la proposition du plan d'autonomie. La réaction du Maroc met également en avant sa disposition à reprendre les négociations, sur la base des résolutions des Nations-Unies mais aussi en tenant compte des nouvelles données au sein des provinces du Sud. Il est à rappeler que le durcissement de la position marocaine, depuis le mois de mars 2016, est davantage lié au souci de sauvegarder l'option de la négociation, contrairement aux séparatistes et à leurs alliés qui ont été, durant la visite de Ban Ki-moon, plus enclins à bloquer toute tentative de reprise des pourparlers sur la base du principe du plan d'autonomie, avec une nette instrumentalisation des souffrances des populations de Tindouf et de la question des droits de l'Homme.