Le Fath Union Sport (FUS), champion de la Botola Pro, a présenté son bilan financier pour la saison 2015-2016. Le club se porte bien. L'association FUS Football a tenu son assemblée générale ordinaire le 1er juillet au complexe Moulay Hassan de Rabat. Le club champion de la Botola a célébré son titre et les équipes administratives qui ont contribué à ce premier sacre de l'histoire du club. 40 MDH, le coût de la Botola Côté financier, le club confirme sa bonne santé. Une nouvelle le budget du club est à l'équilibre avec un excédent de trésorerie de 520.000 DH. Les recettes du club pour la saison 2015-2016 sont de 40,5 MDH. Les charges pour la même période s'élèvent à 40,064 MDH. Ces chiffres sont bien loin des budgets de clubs comme le Raja ou le WAC qui dépensent annuellement, respectivement, 100 et 60 MDH par saison. «Nous tenons à remercier Mohamed Mounir Majidi, président du Comité directeur, qui nous accompagne avec ses conseils et ses orientations». C'est en ces termes que Hamza El Hajoui, président du FUS Football, a démarré son mot d'ouverture lors de cette assemblée. La contribution du Comité directeur est décisive dans le succès du club. En plus de mettre à la disposition de la section football des infrastructures de qualité, le Comité directeur du club participe énormément dans le financement du FUS Football (62%). Cette contribution de 26,2 MDH permet au FUS d'avoir une visibilité et une stabilité financière. Le club est ainsi protégé des aléas des recettes de la billetterie et de la variation des primes de rendement de la FRMF. Cette dernière subvention s'élève à 7,2 MDH, soit 17% dans les produits du club. Les premiers signes du retour du public commencent à se manifester sur la trésorerie avec environ 1 MDH de recettes de billetterie et de cartes d'abonnement. Une première depuis des années. Enfin, le FUS continue de réaliser de bonnes opérations à chaque mercato. Le résultat net sur les transferts de joueurs affiche un solde positif de 1,5 MDH. Une rubrique qui devrait progresser l'année prochaine avec le transfert de deux stars de l'équipe (Batna et Saâdane) vers des clubs turcs. Les dépenses en progression de 5% Les dépenses du club continuent de progresser mais à un rythme contrôlé. Après 7% lors de la saison 2013/14, les dépenses du club ont progressé de 5,2% cette saison. Cette évolution est essentiellement due à la progression des primes des joueurs suite à la victoire du FUS en championnat. D'ailleurs, une nouvelle rubrique de 1 MDH, intitulé le «Coût de la victoire en championnat». La masse salariale représente 70% des charges du club, soit 28 MDH. Une grand partie (54,2%) de cette rubrique est absorbée par les primes de signatures et de rendement des joueurs de l'équipe senior, suivi des salaires des joueurs de cette catégorie (20%). Les frais relatifs aux catégories des jeunes et leurs frais de scolarité représentent la deuxième rubrique la plus importante au sein de la structure budgétaire du club avec 9% des dépenses avec 3,5 MDH, ce qui dénote de l'intérêt accordé par ce club à la formation des jeunes. Les frais de concentration et d'organisation des matchs ont absorbé 2,8 MDH. Pour juguler l'inflation des dépenses des clubs, le FUS a été un des premiers clubs au Maroc à proposer à la FRMF d'appliquer le fair-play financier. «Nos deux propositions sont la mise en place d'un fair-play financier et l'encadrement de la masse salariale par rapport à un certain niveau de revenus et de dépenses des clubs. La masse salariale doit être limitée à un certain niveau pour éviter tout endettement inutile des clubs». Cette mesure promue par le FUS est aussi une manière lutter contre la concurrence des clubs comme le WAC, le RAJA et le MAT qui continuent à dépenser sans compter, avec des conséquences néfastes sur leur équilibre financier. Le cas du Raja est là pour le rappeler. Nawal Khalifa Trésorière-adjointe «Le FUS est éligible à la S.A.» Les Inspirations ECO : Le FUS est-il prêt pour le passage à la S.A.? Nawal Khalifa : Le FUS peut donner un élan à cette transformation vers la Société anonyme (S.A.). D'ailleurs, le FUS est éligible et les prochaines années vont le démontrer. Le succès cette transformation est-il garanti ? L'assise de cette réforme est déjà en place. Le FUS est un club géré de manière très professionnelle. Mon expérience de plusieurs années au sein du FUS montre qu'on travaille dans la sérénité, dans le respect des règles et des périmètres de chacun, sans interférence entre le footballistique et la gestion. Nous contractualisons avec un coach sur une durée de trois ans avec la réalisation d'un bilan régulier. Nous avons une obligation de moyens, en assurant les meilleures conditions possibles aux joueurs. La contractualisation et la responsabilisation sont les deux socles du football professionnel partout dans le monde. Ce passage à la SA pourra-t-il se faire la saison prochaine ? Les conditions sont réunies pour cette transformation, et le FUS peut donner l'exemple. Si des clubs, dont le FUS, peuvent prendre les devant, cela sera un bon signal pour le reste des clubs. Des décisions seront peut-être prises en coordination avec la FRMF dans le cadre d'un programme préétabli. La condition est que cette réforme se fasse dans un cadre concerté. Le club présente toutes les garanties d'une transformation souple, transparente et professionnelle.