La structure budgétaire du FUS est inédite dans le football national. Décryptage d'un modèle basé sur la contractualisation. 62%, c'est la participation du comité directeur dans le financement de la section de football. Cette contribution de 26 MDH permet au FUS d'avoir une visibilité et une stabilité financière. Le club est de la sorte protégé des aléas des recettes de la billetterie et de la variation des primes de rendement de la FRMF. Le modèle FUS Le FUS crée ainsi un nouveau modèle de financement des clubs omnisport. Au sein des clubs marocains, la section football est prédominante sur les autres sections. La relation entre comité directeur et sections se limite à un rapport hiérarchique, sans transfert financier. Au sein du FUS, le modèle est inversé. Le comité directeur centralise les recettes marketing (42 MDH) avant de les distribuer aux 12 sections du club dans le cadre de contrats-objectifs. Certes, le foot s'offre 62% de ces recettes, mais il demeure que les autres sections profitent aussi de cette manne financière drainée par le comité directeur pour pouvoir financer toutes les disciplines. Cette structure budgétaire inédite est jumelée à une gestion financière prudente. Pour la saison 2014/15, le club affiche un bilan positif avec un excédent confortable de 2,92 MDH faisant ainsi du FUS, un des rares clubs de la Botola Pro à afficher des comptes positifs. Pour toutes ces raisons, le modèle du FUS reste difficile à dupliquer. Pour le fair-play financier «Nous n'avons pas les moyens financiers pour concurrencer le WAC et le Raja». C'était le principal argument de Walid Regragi, coach du FUS, pour faire baisser la pression sur ses joueurs. Si le Raja dispose de recettes de 83 MDH et le WAC de 64,5 MDH, l'équipe r'batie dispose pour sa part de recettes de 40,9 MDH. Lors de la saison 2014/15, ces recettes ont connu une légère hausse de 3% par rapport à la saison 2013/14. La subvention de la FRMF a signé un bond important de 52% passant de 5,3 à 11,18 MDH en une année. Par contre, les finances du club ont été pénalisées par les résultats des transferts des joueurs où le club s'en sort avec un déficit d'1 MDH, conséquence des créances irrécouvrables du transfert Zouheir Feddal (-2,77 MDH). Il est à noter d'ailleurs que les recettes de l'école de football continuent de progresser pour atteindre 2,1 MDH en 2014/15, permettant à cette activité d'atteindre l'équilibre avec des charges d'1,3 MDH. Pour le reste des produits, le club garde quasiment la même structure. Ces rubriques ne pèsent pas lourd dans les recettes. La publicité (panneaux d'affichage), la billetterie et l'abonnement représentent à peine 3% des recettes. Concernant les charges, le club a tourné avec un budget de 38 MDH en 2014/15. 66% de ce budget est consacré à la masse salariale (joueurs, entraîneurs et administration) avec 25,2 MDH. Les primes de signature et rendement représentent 50% de cette rubrique. Le club a dépensé 12,7 MDH pour re-signer avec ses stars et recruter de nouveaux joueurs. Cette rubrique est en constante progression. D'ailleurs, le FUS est connu pour offrir des conditions salariales idéales. Les frais de concentration et d'organisation des matchs arrivent en seconde position avec 3,5 MDH, suivis des frais liés aux catégories jeunes. Par ailleurs, les dépenses du club ont cru de 7% par rapport à l'année 2013/14. Cette évolution est due essentiellement à la progression des primes des joueurs suite à la victoire du FUS en final de la Coupe du trône 2014/15. Cette prime a progressé de 51% pour atteindre 2,1 MDH. Conséquence des performances sportives de l'équipe pro, le budget de la saison 2015/16 devrait connaître une évolution à la hausse, même si le président du club s'attend au maintien «du même niveau de dépenses». Pour juguler cette inflation des salaires, le FUS a été un des premiers clubs au Maroc à proposer à la FRMF d'appliquer le fair-play financier. «Nos deux propositions sont la mise en place d'un fair-play financier et l'encadrement de la masse salariale par rapport à un certain niveau de revenus et de dépenses des clubs. La masse salariale doit être limitée à un certain niveau pour éviter tout endettement inutile des clubs». Cette mesure promue par le FUS est aussi une manière de lutter contre la concurrence des clubs comme le WAC, le RAJA et le MAT qui continuent à dépenser sans compter. Mercato, un recrutement sur-mesure Depuis 2008, le FUS poursuit une politique de recrutement sur-mesure. «Exit les transferts à des MDH, place aux jeunes pépites de la Botola et à l'école de formation du club», explique Moncef Belkhayat, ex-dirigeant du club. Le FUS s'est spécialisé aussi dans la relance des carrières des joueurs. Cette année, El Gnaoui, Skouma et Houasli ont connu un nouveau départ de leur carrière footballistique. Avant, c'était Benjelloun et El Bassil qui avaient renoué avec la compétitivité et le haut niveau. L'objectif du club est de devenir un club formateur. Pour l'heure, seuls quatre joueurs sont membres de l'effectif pro (Boulouhroud, Jarissi, Aymane et Aguerd). Le FUS a permis aussi l'éclosion de nouvelles stars. Cette saison, nous avons découvert Nahiri et Khaless.