L'inquiétant feuilleton financier et gestionnaire du Raja de Béni Mellal peut-il déboucher sur un cataclysme ? En clair, peut-on imaginer un pire scénario que celui dans lequel vit actuellement le club qui marque malheureusement depuis la saison 2012/2013 la rubrique des faits divers ? D'un procès judiciaire à un autre, le Raja de Béni Mellal se trouve dans l'œil du cyclone. Dans la seule année 2014/2015, la trésorerie du club a débloqué un actif de plus de 72 millions de centimes (723.601 DH) dus à des impayés dont 7 chèques. La saison 2015/2016 n'a pas été épargnée. Ainsi, le club a été contraint de verser des arriérés de l'ordre de 67 millions de centimes dont 37 à l'actif d'un établissement hôtelier suite à un jugement judiciaire. Alors que d'autres clients, chèque à la main, menacent de saisir le parquet pour récupérer leurs avoirs. Au moment où des joueurs en litige avec le club préfèrent de s'adresser aux instances fédérales pour la régularisation de leur situation financière. A ce propos d'ailleurs, la FRMF a ainsi saisi la somme de 143.000 DH au titre du premier versement de la saison en cours qui a été de l'ordre de 857.000 DH. Alors que pour la saison 2014/2015, la Fédé a également bloqué la somme de 421.500 DH pour les mêmes motifs. Les mêmes sources nous indiquent que pas moins de 7 autres dossiers sont en instance devant la commission des litiges de la FRMF. Des chiffres qui expliquent en clair la mauvaise gestion de dirigeants tout simplement médiocre qui n'attendent que cette prime pour faire tourner provisoirement la machine. En attendant Godo ! Des dirigeants qui sont également responsables de la surenchère parfois surréalistes en matière des salaires et des primes des joueurs. Dans ce sens, chiffres à l'appui toujours, la masse salariale des joueurs pour la seule saison 2014/2015 a été à hauteur de 2.435.720 DH. Alors que pour la seule période au 14 octobre 2015, de la saison 2015/2016, le volume des salaires des joueurs a été de 426.400 DH. Par contre, le crédit qui a été affecté aux primes de signature a été de l'ordre de 1.765.500 DH pour la saison 2014/2015 et de 1.260.500 DH pour les deux premiers mois de la saison en cours. Alors que les dépenses générales de cette même période de la saison 2015/2016 ont été arrêtées à 201.550 DH. Puisqu'on parlait de masse salariale pour un club sans ressources réguliers et avec des résultats techniques quelconques, il y a lieu de relevé également le cas de certains « employés » qui encaissent entre 3000 et 6000 DH par mois. Alors qu'ils sont rémunérés par leurs propres administrations en tant que fonctionnaires. Un autre scandale qui fait débat dans les milieux sportifs de la ville et qui nécessite des explications de la part du président du club et des responsables des administrations concernées. Voilà la triste réalité de la mauvaise gouvernance du club pointé du doigt et qui suscite des remous à l'intérieure même du comité en exercice avec la démission en bloc du secrétaire géneral et du premier vice-président. Ce qui augure d'une préoccupation sérieuse qui dérange. En témoigne tous les slogans et les écrits qui font mauvais décor sur toutes les interfaces urbaines de la ville. Nonobstant tous ces faits, il suffit de procéder à une lecture analytique des discours véhiculés pour se rendre à l'évidence qu'il y a du feu dans la maison qui risque de bruler tout l'édifice. Et ce n'est pas par l'asphyxie de l'information et les propos machiavéliques sur antennes que le Raja de Béni Mellal se fera une bonne santé mais plutôt en aidant à trouver les réponses idoines aux interrogations et aux problèmes qui se posent. Au-delà d'un manque à gagner et d'une gestion totalitaire et défaillante, le Raja de Béni Mellal est en passe de vivre les pires moments de son Histoire. Chose qui a poussé les collectivités à couper les vivres. En attendant de voir plus clair et aux dirigeants de se justifier. Sur le plan comptable technique cette fois-ci, le jeune entraineur Mohammed Madihi rame contre vent et marrée pour éviter le naufrage de son équipe. Le bilan technique, dans la souffrance, est paritaire, avec 5 victoires, 5 nuls et 5 défaites. Sur les vingt points récoltés, le jeune entraineur Madihi a réussi la totalité depuis son arrivée à la 7ème journée. Sans chercher à trop remuer le couteau dans la plaie, pour parler des transferts et de la valse des entraineurs avec le recrutement de quatre techniciens pour la seule première moitié du championnat (Mohammed El Achhabi, Mounir Jaâouani, Ahmed Najah et Mohammed Madihi), avec tout ce que cela suppose comme frais de résiliation et de recrutement. Faites l'addition ! Et le rôle des adhérents pour arrêter ce cataclysme. La réponse est simple : Motus et bouche cousue. Comprend qui pourra !