C'est une saison 2015 pleine de suspens qui s'achève. Une saison qui a connu plein de rebondissements. Surtout au dernier virage du championnat et qu'il serait difficile de tout raconter, tellement elle a été chargée en émotions. Mais une saison qui est passée très vite, l'obligation est donc de scruter l'horizon, en espérant que l'avenir nous réservera des jours meilleurs. Certains se sont amusés à dire : « Bon, après tout, la saison qui s'achève n'a pas manqué de suspicion », après les sorties médiatiques de deux membres du comité directeur de la FRMF (Mohammed Boudrika et Noureddine Labaidi, pour ne pas les nommer). La suite on la connait. Personne ne doit, non plus ignorer que les clubs refusent de créditer pareil comportement de la part des membres fédéraux qui ont pu faire croire à l'assemblée qu'ils étaient porteurs de réponses à ses attentes. Il y a bien sûr, toujours de procéder autrement pour faire comprendre à ces gens qu'ils sont dans l'erreur et qu'il est exclu de les laisser agir contre le courant. Car, le licite est bien défini et l'interdit est bien défini. Bref, revenons à l'essentiel de notre paire de manche pour faire le bilan de nos clubs de la région. A tout seigneur tout honneur, place au Chabab de Kasbat Tadla qui a eu le mérite de décrocher le meilleur bilan de la saison 2015 pour avoir passé à côté de la délivrance jusqu'à la 87ème minute de jeu de la dernière journée du championnat d'Elite 2, jusqu'au but providentiel du MCO face à l'UST à Oujda. Avec ce parcours exceptionnel (13 victoires, 9 nuls et 8 défaites), le Chabab a révélé un visage si particulier que les Ultras ont commencé à y croire dur comme faire au retour de leur équipe dans la cour des grands du football de l'Elite nationale. Et ils devront être fiers de leur équipe qui a joué ses chances jusqu'au bout dans le respect absolu de l'éthique sportive, loin de la suspicion et du discernement. Cette équipe même qui leur a procuré cette saison, surtout depuis l'arrivée du jeune entraineur Mohammed Madihi, tant de joie et qui a fait descendre dans les rues des centaines de supporters, après chaque victoire cette même équipe qui a réussi, avec les moyens de bords, à décrocher une 3ème place sur le podium, mérite bien la reconnaissance et l'estime de tous. Aux joueurs qui ont mouillé leurs maillots avec la rage de vaincre dans l'esprit sportif et le respect des couleurs qu'ils défendaient au jeune entraineur Mohammed Madihi qui débarque en pleine tempête, après les départs successifs de Rachid El Hariri et Lahoucine Ouchella, pour avoir réussi en un laps de temps à redonner vie et espoir à l'équipe. Aux dirigeants également, toujours aussi honnêtes et disponibles, avec des moyens financiers qui font défaut. Et il faut le dire sans ambages, dans ce sens, qu'il est regrettable de relever que le président du conseil de la région, un Tadlaoui de souche, la mauvaise réflexion d'aller jusqu'à bloquer la subvention annuelle au club au moment inopportun et combien assez délicat de fin du championnat. Alors que le club jouait pour la montée et donc dans le besoin absolu de soutien moral et financier pour motiver ses joueurs à l'instar des autres adversaires en course pour l'accession. Un geste regrettable qui ne fait nullement honneur à un « élu » censé encourager le développement sportif dans la région et encore plus dans sa ville natale. Surtout que cette collectivité régionale accuse un excédent budgétaire de plus de 4 milliards de centimes pour l'exercice 2015 (44.897.128,29 dirhams). Nostalgie, quand tu nous tiens... ou quand tu nous restreins ! Un tel comportement peu sportif, pour ne pas dire autrement, n'a pas empêché le Chabab à être la révélation de la saison 2015. Certes, l'IRT ou encore le MCO (au forceps, il faut le dire) ont réussi la consécration avec des moyens financiers qui font rêvé. Surtout pour les Tangérois dont le bilan a été estimé par le président du club lui-même à plus d'un milliard de centimes. Au moment où le Chabab de Kasbat Tadla n'a pas dépassé le reliquat de 4 millions de dirhams. Et oui, le Chabab taxé de petit poucet d'une petite ville rurale, a démenti tous les pronostics en se hissant de la plus belle manière à la 3ème loge du championnat d'Elite II. On peut dire aujourd'hui que le Chabab de Kasbat Tadla a gagné énormément en termes images, pour le fair-play de ses dirigeants qui ont accepté les règles du jeu avec un esprit sportif exemplaire, loin des déclarations invectives ou autre manipulation médiatique. Le principal enseignement est que le Chabab pourrait bien réussir là où il a échoué de peu la saison qui s'achève. Il a tous les moyens pour y réussir : une formation cohérente, des joueurs expérimentés, un comité disponible et crédible et un public merveilleux. Autant d'atouts pour réussir le pari la saison prochaine Inch Allah. Encore faut-il que les collectivités seront au rendez-vous cette fois-ci. En attendant l'entame de la saison 2015/2016 qu'il faut préparer déjà dans la continuité pour prendre de l'altitude dès le décollage. Les dirigeants y croient en cette philosophie et s'attache au service de son entraineur Mohammed Madihi et de son staff technique pour poursuivre leur ascension. Autant ce fut un signal fort pour se donner de la hauteur dans la sérénité et l'espoir de préparer la nouvelle saison. Une question se pose : Pourquoi ne pas songer à un contrat d'objectifs avec les clubs de la part des collectivités dans le but d'encourager le mérite? Et de là, soumettre l'argent public à l'audit. Surtout si on l'orgne un peu vers ce qui se passe dans certains clubs, force est de déplorer l'absence de transparence dans les chiffres pour tenir la comparaison. Car, il est aberrant à ce qu'un club dépense en l'espace de 2 ans près de 2,5 milliards de centimes sans justificatifs et avec des résultats catastrophiques. C'est le cas (pour appeler les choses par leurs noms) du Raja de Béni Mellal à qui nous réservons notre prochain article.