Depuis l'épopée de la saison 1974, les années passent et se ressemblent. Pour le football Mellali qui aurait cru un seul instant que cette glorieuse participation au football d'élite nationale couronnée par un prestigieux titre de champion national au dépens d'un groupe de ténors constitué de grands clubs tels que le WAC, le Raja ou encore les FAR, ne serait pas une bouffée d'oxygène qui nous permettrait de sauvegarder cet acquis et d'aller plus loin. Alors, au lieu de viser plus haut, le football à Béni Mellal s'évanouit, dégringole en chute vertigineuse : un bilan triste et sombre nous autorise à le croire. Rien qu'aux résultats de cette saison qui vient de connaitre son terme et à l'image des débats qui versent plutôt dans la versatile à l'issue d'une assemblée générale pléthorique. En effet, le Raja de Béni Mellal n'a rien engrangé. Si ce n'est une relégation douloureuse en seconde classe et un triste scandale judiciaire. L'heure du bilan a donc sonné. Celui-ci, comme on l'a dit plus haut, est triste et sombre. Les résultats hypothéqués dans le rapport moral lu texto par le secrétaire général, Jamal Ouzzine, confirme cette situation dramatique. Un actif de 24 points pour 12 nuls, 14 défaites, 4 victoires et une place de lanterne rouge qui mène droit à la relégation. Identique pour l'équipe des espoirs qui terminent à leur tour la saison en fin du classement de leur groupe, avec 14 points sur 30 matches. Soit 20 défaites, 8 nuls, 2 victoires et un goal-average ridiculisant de moins 53 buts. Du côté des équipes inférieures, c'est plutôt un autre son de cloche. Au moment où tout le monde s'attendait à ce que les dirigeants puissent rapporter les justifications convaincantes à cette débâcle, on nous sort la même chanson. « Nous sommes en train de reconstruire une nouvelle équipe, avec une nouvelle formule de gestion cette fois-ci transparente, sincère et participative », pour reprendre certains extraits du discours du président lors de cette assemblée qui a duré 30 bonnes minutes pour jeter des fleurs à tour de bras aux uns et aux autres, au lieu de révéler les grandes lignes de son plan d'avenir envisagé et de sortir de l'amateurisme de l'esprit dans la gestion comme dans la pratique. Car, le courant ne peut passer dans la sincérité que si la gestion est bien claire. Le stade des sentiments et de l'hypocrisie est dépassé et ne fait tromper plus personne. Le temps est pour le concret et les résultats acquis à des objectifs bien précis. Et l'objectif qui anime le public sportif à Béni Mellal et auquel lui donne l'envie de le suivre et de lui procurer du plaisir et, pourquoi pas un peu de rêve. Il est vrai que l'intérêt le plus appuyé doit être porté sur la formation des jeunes joueurs du terroir. Et c'est donc à ce niveau-là que le public attend des performances à même de le réconcilier avec son équipe. Le vice-président du club, en l'occurrence Abdelkrim Jouiti, a vu juste en insistant sur la formation des joueurs locaux à hauteur de 80% de l'effectif. Pour la simple raison, dit-il, que le football se joue avec le cœur et qu'il fallait aimer sa ville natale pour pouvoir défendre ses couleurs sportives avec beaucoup de rage. Mais, force est de constater que les prémices n'encouragent pas une telle vision de nos dirigeants qui s'entêtent toujours à reprendre la même ligne de conduite des transferts. Ainsi, pas moins de 24 nouveaux joueurs ont été ainsi engagés en ce début de saison. Ce qui implicitement grève le budget du club. Les chiffres rapportés par le trésorier général Chrif Mohammed (à qui nous présentons nos sincères condoléances à la suite du décès de sa mère) confirment cette triste réalité. Cette rubrique des transferts à nécessiter la bagatelle de plus de 500 millions de centimes. Soit 2 MDH à titre de primes de signature des joueurs, de 1,5 MDH (151.550,00 DH) qui ont été réservés à la location des logements des joueurs recrutés en plus d'une facture de l'ordre de 11.800,00 DH pour les factures d'eau et d'électricité. D'autres chiffres posent plus d'une question. C'est le cas de la rubrique réservée au carburant (119.981,00 DH). Les frais de la restauration estimés à 192.135,00 DH ou encore la rubrique des frais de déplacement arrêtés à 1.293.801,00 DH et celle des primes affectées aux joueurs de l'ordre de 2.123.000,00 DH en plus de 1 MDH à titre des arriérés de la seconde tranche de la prime de signature de la saison dernière non versée à ce jour aux joueurs concernés. Soit un quitus global en termes de dépenses d'une valeur de plus d'un milliard de centimes (1.221.850.000 centimes). Et un déficit arrêté à la somme de 2.826.185,00 DH. En termes des recettes, il y a lieu de relever essentiellement un reliquat de l'ordre de 9 MDH. Les principaux bailleurs de fond restent, après la FRMF, le conseil de la région avec un apport de 2.600.000,00 DH. Le conseil municipal (1.900.000,00 DH), le conseil provincial (545.554,00 DH) en plus d'une subvention d'une société anonyme de la ville de l'ordre de 500.000,00 DH. Par contre, les recettes des matches joués à domicile ont atteint la somme de 420.752,00 DH. Comme on le constate à travers tous ces chiffres, le club souffre de l'insuffisance du débit de la vanne financière. Et c'est aux dirigeants de partir à la conquête de nouveaux sponsors et de bailleurs de fond. Encore faut-il faire preuve d'imagination et d'esprit de marketing. Parallèlement à la recherche de liquidités, la création d'une société anonyme projetée par la loi 30.09. Concernant l'autre point inscrit à l'ordre du jour à savoir l'élection du tiers sortant, contre toute attente et à la surprise de l'assistance, le président tient à supplier les adhérents, avec beaucoup d'insistance, à lui donner libre cours de faire le choix des prochains dirigeants, sans même savoir la liste des partants. Ni même celle des adhérents sollicitée d'ailleurs par l'un des adhérents en la personne de A.Boucetta qui a été vivement rappelé à l'ordre par le président, l'obligeant ainsi à rompre son intervention et à quitter la salle de la réunion. Un geste qui n'a pas été trop apprécié par l'assistance. Avant la clôture de ces assises qui s'achèvent dans l'incertitude et un avenir incertain du club qui risque de terminer dans le plus bas niveau de l'échelon du football national. Le même sentiment a été prédité par le représentant du conseil de la ville lors de son intervention, si d'ici là, les forces vives de la ville ne se solidarisent au même titre que les dirigeants déchirés par des querelles intestines qui n'en finissent plus. Et qui porte préjudice au club. Une triste réalité rapportée par un certain adhérent, dans son intervention, qui n'a pas été du goût de certains dirigeants surpris par les données jugées très fortes.