Le minerai de fer. La baisse des prix du minerai de fer atteint les 5% depuis le début de l'année. Une correction est attendue avant 2013. Quand la croissance chinoise ralentit, tout ralentit. Les prix des minerais et métaux ont ainsi sensiblement reculé depuis le début de l'année 2013. En mars, les métaux de base, l'or et l'argent, l'acier et ses intrants ont tous subi une correction importante. Le cours du plomb a chuté de 10,5%, l'or et l'argent de 4%. Le minerai de fer ne fait pas exception. Celui-ci a en effet chuté de 5% depuis le début de l'année, pénalisé par la baisse de la production d'acier en Chine. Le fer est, en effet, indispensable à la fabrication de l'acier. Dans ce contexte, il devient un élément essentiel de l'industrie sidérurgique, des biens d'équipement, de l'industrie automobile et aéronautique et dans de fortes proportions du matériel et de l'outillage dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. Cette situation se traduit par une permanence des extractions dans les gisements de minerai de fer qui n'arrivent pas à combler la pénurie de métal à l'échelle mondiale car utilisé de nos jours en excès pour développer l'urbanisation dans les pays émergents tels, le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Cette situation génère une hausse non négligeable du prix de vente du fer. Production d'acier chinois en baisse Cependant, ce sont les importations de la chine, émanant des grands pays producteurs tels que l'Australie (394 millions de tonnes), le Brésil (300 millions de tonnes) ou l'Inde (200 millions de tonnes) qui influencent la variation du prix du métal à la hausse ou à la baisse. Les sidérurgistes chinois absorbent en effet 60% du minerai de fer mondial. Ces derniers se trouvent aujourd'hui confrontés à une demande intérieure en berne pour les infrastructures. Selon les dernières statistiques de Worldsteel, la production chinoise d'acier a connu, en février dernier, une baisse de -2,8% sur un an à 61,8 millions de tonnes contre 63,6 millions en janvier. Face à l'ampleur de cette situation, les hauts fourneaux chinois épuisent leurs stocks et résilient leurs contrats de minerai de fer étranger. Toutefois, les analystes des métaux ferreux estiment que cette spirale baissière empruntée par les prix du minerai de fer aurait une limite en 2013. «Poussées par la demande des secteurs de l'acier, des infrastructures de transport, des constructions mécaniques et des machines de chantier, à quoi s'ajoutera l'immobilier, les importations chinoises de minerai de fer augmenteront de plus de 7% pour atteindre au moins 770 millions de tonnes, soit 65% du marché mondial», prévoient les analystes de la place. À quoi il faut ajouter que la demande chinoise sera encore accélérée par la baisse régulière de la qualité du minerai domestique. En effet, la teneur en fer de ce dernier est aujourd'hui près de quatre fois inférieure à celle du minerai importé (14% au lieu de 63%). Ralentissement en 2014 ? Par ailleurs, s'il est vrai que tout le monde s'accorde à dire que la relance de la Chine continuera à produire ses effets sur la croissance et les prix du fer en 2013, les avis sont partagés dès que l'on se projette au delà. Beaucoup spéculent en effet sur un nouveau ralentissement de l'économie chinoise en 2014, «freinée par l'absence de réformes structurelles et par la persistance des prébendes qui sont autant d'obstacles à un saut qualitatif et aux indispensables augmentations de productivité du capital et de la main-d'œuvre», précisent les analystes. Il reste que le mouvement d'urbanisation en cours, avec ses immenses défis d'infrastructures et de logements continuera à maintenir les besoins de la Chine en minerai de fer et les prix de ce dernier à un taux élevé.