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Marché mondial des produits de base Suite au regain de confiance des marchés
Les prix du pétrole et des métaux de base ont repris leur hausse en février
L'AIE prévoit une hausse de la demande mondiale en pétrole de 1,8% . Sur le marché des produits agricoles, les prix des céréales et des graines oléagineuses poursuivent leur mouvement baissier . Sous l'effet du rebond de 62% du cours moyen de la tonne importée, la facture pétrolière marocaine s'est accrue de 1,4% à fin février en dépit d'un repli du volume importé de 37%. Les cours des matières premières ont enregistré une correction baissière début 2010, affectés par la hausse du dollar et une montée de l'aversion au risque des investisseurs, en ligne avec des incertitudes relatives à la solidité de la reprise en cours de l'économie mondiale. Toutefois, les prix du pétrole et des métaux de base ont repris leur hausse en février, en ligne avec le regain de confiance des marchés. Globalement, les cours des produits de base devraient rester fermes en 2010, soutenus par une forte demande des pays émergents, ainsi que par la poursuite du redressement de l'activité dans les pays développés comme le laissent présager l'évolution des indices PMI manufacturiers. Ainsi, l'indice mensuel des prix des produits de base, calculé par le FMI, a reculé de 2,3% en février 2010, suite à un repli des cours des métaux de base de 5,6%, de l'énergie de 2,9% et des produits alimentaires de 0,6%. De son côté, l'indice CRB CCI a enregistré une baisse de 6% depuis son pic de début janvier pour s'établir à 472 points début avril, suite notamment à un recul des cours des céréales, du sucre et du gaz naturel. Dans son nouveau rapport intitulé : « Tendances du marché des produits de base », la DEPF (Direction des Etudes et des Prévisions Financières) fait le point sur l'évolution des cours des produits de base sur le marché international, et ses conséquences sur la balance commerciale marocaine. Ainsi, au niveau du marché pétrolier, le prix du pétrole, après avoir reculé à 70 dollars début février, est repassé aux alentours des 80 dollars en mars, soutenu par le retour de l'optimisme aux marchés, en particulier boursiers, ainsi que par une forte demande de la Chine (+28% en février). Le baril de Brent a atteint un haut de 18 mois à 83 dollars début avril, en hausse de 15% depuis début février et de 80% sur un an. Globalement, les cours pétroliers continuent de fluctuer dans une fourchette assez large (entre 70 et 80 dollars) qui semble se déplacer progressivement vers le haut, comme le laisse présager la tendance haussière de la courbe des contrats à terme. De leur côté, les prix du gaz naturel américain ont chuté à un creux de six mois, sur fond d'inquiétudes sur un accroissement de l'offre et une faible demande dans un contexte de montée des températures saisonnières. Quant aux fondamentaux du marché pétrolier, l'Agence internationale de l'énergie prévoit une hausse de la demande mondiale en pétrole de 1,8% en 2010 à 86,6 mbj, après une baisse de 1,4% en 2009, suite à une forte demande en provenance de la Chine et d'autres pays d'Asie, qui devrait compenser la faiblesse de la consommation dans les pays de l'OCDE. Les stocks commerciaux dans les pays de l'OCDE se sont accrus de 1,3% en janvier à 2.703 mb, couvrant environ 59 jours de consommation, niveau supérieur à la moyenne habituelle. Aux Etats-Unis, les stocks commerciaux de brut ont augmenté de 28 mb depuis le début de l'année pour s'établir à 354 mb fin mars, restant toutefois inférieurs de 1,5% à leur niveau un an auparavant. De leur côté, les stocks américains d'essence et de produits distillés se sont inscrits en baisse sur le mois de mars (-7 mb chacun). Du côté de l'offre, l'OPEP a augmenté sa production à 29,2 mbj en février, un plus haut de 14 mois. En conséquence, le taux d'application des réductions de quotas (décidées fin 2008) a reculé à près de 56% en février contre 58% en janvier et environ 80% il y a un an. Néanmoins, lors de sa réunion du 17 mars à Vienne, l'OPEP a maintenu son objectif de production inchangé, à 24,84 mbj, en raison des inquiétudes de court terme sur la demande. En termes de perspectives, la Banque mondiale s'attend à un prix de pétrole de 76 dollars en 2010 et de 76,6 dollars en 2011. De son côté, le FMI table sur des prix de 76 et 82 dollars respectivement en 2010 et 2011, alors que le Département américain d'énergie (EIA) prévoit des cours relativement plus élevés à 80 et 83,5 dollars respectivement. Sur le marché des métaux et minerais, les cours des métaux de base ont repris leur hausse, effaçant leurs pertes enregistrées en début d'année, confortés par le regain de confiance des investisseurs et la vigueur de l'économie chinoise. Dans ce sillage, l'indice LMEX des prix des métaux industriels a atteint un sommet annuel de 3.651 points début avril, en hausse de 25% depuis son bas de février. Les cours du cuivre ont remonté de 27% depuis début février, marquant un plus haut de 19 mois de 7.920 dollars la tonne ($/t) début avril, du fait notamment d'une demande chinoise ferme. La remonté des cours avait été accélérée en février par le tremblement de terre au Chili (qui assure un tiers de la production mondiale). Les stocks du cuivre dans les entrepôts du LME (London Metal Exchange) ont enregistré un net repli récemment mais restent à des niveaux relativement élevés. Les prix du zinc, qui ont perdu un tiers de leur valeur en début d'année, ont réalisé des gains de 21% pour s'établir à 2.400 $/t début avril, affectés par une hausse continue des stocks. Les cours de l'Aluminium se sont établis à 2.353 $/t début avril, en hausse de 21% par rapport à leur bas du 5 février, tirés par un engouement des investisseurs et un repli des stocks mondiaux en février après deux mois de progression. Toutefois, les stocks d'aluminium sur le LME continuent d'évoluer près de leur niveau record de 4,6 millions de tonnes (Mt). De leur côté, les prix du nickel ont atteint un sommet de 21 mois à 25.500 $/t début avril, en hausse de moitié depuis début février, soutenus par la relance de la demande de l'acier inoxydable (deux tiers des débouchés du nickel) et un recul des stocks au LME. Malgré leur reprise, les prix du plomb restent 15% en deçà de leur pic de janvier, à 2.212 $/t début avril, affectés par une hausse des stocks au LME et par l'arrêt des programmes de soutien à l'achat d'automobiles (le plomb est utilisé dans les batteries). En termes de perspectives, le potentiel de hausse des cours des métaux industriels semble limité en 2010, malgré la poursuite de redressement de l'économie mondiale. En effet, la forte hausse des prix enregistrée en 2009 s'est traduite par une plus forte croissance de la production et une montée rapide des stocks. De même, le marché des métaux de base pourrait être affecté par un dollar fort ou par un ralentissement des importations de la Chine. Par ailleurs, l'annonce d'un nouveau système de fixation des prix du minerai de fer, suite à un accord entre les producteurs Vale et PHP Billiton et leurs principaux clients asiatiques (adoption de contrats trimestriels au lieu de ceux annuels en vigueur depuis quatre décennies) conduira à une hausse de 90% des prix au deuxième trimestre, à 100-110 $/t. De son côté, le prix spot du minerai de fer en Australie a atteint un plus haut de 18 mois à 155 $/t fin mars. Sur le marché des métaux précieux, les cours de l'or ont enregistré une correction baissière, sous l'effet d'un renforcement du dollar. Ils sont passés aux alentours de 1.100 dollars l'once au premier trimestre, après avoir atteint un sommet historique de plus de 1.200 dollars l'once en début décembre 2009. De leur côté, les cours de l'argent ont rebondi de 17% entre les 8 février et 31 mars, pour s'établir à 17,7 dollars l'once, épongeant une partie de leurs pertes antérieures. Par ailleurs, les prix des platinoïdes (platine et palladium) ont repris leur progression, marquant des plus hauts depuis deux ans, tirés par un intérêt croissant des investisseurs, via des produits financiers cotés lancés en début d'année (ETF ou Exchange Traded Funds). En février 2010, les prix du phosphate brut ont augmenté de 6% à 104 dollars la tonne, après +8% au mois précédent. De même, les cours du DAP, TSP et de l'urée ont augmenté respectivement de 15%, 1% et 5% en février, portant leurs performances depuis le début de l'année à 36%, 29% et 11% respectivement. En revanche, les prix du chlorure de potassium ont reculé de 5% après -11% en janvier, portant leurs pertes à 62% depuis un an. En termes de perspectives, les cours des phosphates et dérivés devraient poursuivre leur reprise en 2010, tirés par un redressement de la demande des fertilisants. Sur le marché des produits agricoles, les prix des céréales et des graines oléagineuses poursuivent leur mouvement baissier en début 2010, affectés par une montée du dollar, des disponibilités importantes et des perspectives favorables de l'offre, notamment pour les céréales secondaires. Ainsi, les cours du blé ont baissé de 10% au premier trimestre de l'année pour s'établir à 200 $/t fin mars. La production mondiale de blé en 2010 est estimée à 658 millions de tonnes, 17 millions de moins que l'année précédente, en raison notamment d'une diminution des superficies ensemencées, selon un rapport du Conseil international des céréales (CIC), publié le 25 mars. Toutefois, les stocks mondiaux du blé de fin de saison devraient augmenter de 2 Mt à 199 Mt, leur plus haut niveau en neuf ans, représentant 30% de la consommation mondiale. Les prix du maïs se sont repliés de 12% depuis le 8 janvier, passant à 155 $/t le 26 mars. Selon le CIC, les estimations de la production mondiale de maïs ont été révisées à la hausse de 3 Mt à un record de 800 Mt, soit 6 Mt de plus que la compagne 2009, suite notamment aux conditions météorologiques favorables pour les récoltes en Amérique du Sud. Pour la nouvelle saison, les superficies à ensemencer devraient augmenter sensiblement, notamment aux Etats-Unis (+3%), où le maïs est actuellement plus rentable que le blé. Après avoir reculé de 12% en début d'année, les cours du soja ont remonté de 6% depuis le 5 février pour s'établir à 373 $/t le 19 mars, suite à la hausse des prix du pétrole et à la grève des dockers en Argentine. Toutefois, les prix devraient se modérer avec l'arrivée d'importantes récoltes aux Etats-Unis, au brésil et en Argentine, premiers exportateurs mondiaux. La production mondiale de soja est attendue à 256 Mt en 2010, soit 45 Mt de plus que la compagne précédente, selon le Département américain d'agriculture (USDA). Ainsi, les stocks mondiaux de soja devraient augmenter de 31% à 61 Mt en fin de saison. Pour le riz, les prix de la variété Thaï de référence ont enregistré une baisse de 7% depuis début janvier pour s'établir à 543 $/t le 24 mars, reflétant une diminution de l'intérêt acheteur et la progression des récoltes asiatiques, malgré une forte demande d'importation des Philippines (2,6 Mt déjà commandés pour l'année 2010). Le retour à des conditions de mousson normales devrait favoriser le redressement de la production en 2010. Les cours du sucre ont enregistré un fort repli, suite à l'annonce d'une révision à la hausse des perspectives de récoltes en Inde pour cette saison. Ainsi, après avoir atteint un sommet de 29 ans fin janvier, les prix du sucre brut à New York ont reculé d'un tiers pour s'établir à environ 20 cents/livre (soit 440 $/t) en mars, son plus bas depuis août 2009. Selon l'Association indienne des producteurs du sucre, la production indienne devrait atteindre 16,8 Mt en 2009-10, contre une estimation initiale de 16 Mt, en hausse de 4% par rapport à la compagne précédente, qui a été affectée par une faible mousson. Néanmoins, l'Inde qui est le premier consommateur et deuxième producteur mondial du sucre devrait en importer environ 6 Mt cette année pour couvrir ses besoins. Par ailleurs, certains grands importateurs ont différé leurs achats, attendant l'arrivée de la nouvelle récolte de cannes à sucre au Brésil, apaisant ainsi les tensions sur le marché sucrier mondial.