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Sur le marché des métaux précieux, les cours de l'or atteignent un record historique
Tendances récentes du marché des produits de base Sur le marché des produits agricoles, les prix des céréales et des oléagineux enregistrent une nette reprise
Publié dans L'opinion le 25 - 11 - 2009

Les prix du pétrole ont atteint un nouveau plus haut annuel, tirés par la baisse du dollar, le rebond des marchés boursiers et les anticipations d'une reprise de la demande, particulièrement des pays émergents. Chiffres de la DEPF (Direction des Etudes et des Prévisions Financières) à l'appui : Le baril du Brent s'est établi à 78 dollars le 4 novembre, en hausse de 20% par rapport à son plus bas du début octobre (65 dollars), portant sa performance depuis le début de l'année à 82%.
Dans son nouveau rapport « Tendances récentes du marché des produits de base », la DEPF indique que les prix du gaz naturel, eux aussi, ont fortement rebondi à l'approche de la saison hivernale. Ainsi, les cours à New York ont frôlé 5,2 $/MMBTU (Millions British Thermal Units) le 29 octobre, soit plus que le double de leur bas niveau de début septembre, malgré des stocks records aux Etats-Unis (+13% par rapport à la moyenne des cinq dernières années).
S'agissant des fondamentaux du marché pétrolier, poursuit la DEPF, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé à la hausse ses prévisions de la demande mondiale en pétrole qui devrait se contracter de 1,7 mbj en 2009, à 84,6 mbj, avant de rebondir de 1,4 mbj en 2010, suite à la reprise attendue de la demande, notamment en Chine, Inde, Moyen-Orient et Amérique latine.
Les stocks commerciaux dans les pays de l'OCDE ont reculé de 3,9 mb en août, mais restent historiquement élevés, couvrant 60,7 jours de consommation. Aux Etats-Unis, les stocks commerciaux de brut se sont établis à 336 mb à la fin du mois d'octobre, en hausse de 8% sur un an, restant situés proche de la limite supérieure de la fourchette de variation habituelle pour cette période de l'année. Par ailleurs, la forte montée des stocks des produits distillés (+30% sur un an) témoigne d'une demande finale encore faible aux Etats-Unis.
En termes de perspectives, le FMI a relevé ses prévisions des prix pétroliers et table désormais sur un cours moyen du pétrole brut de 61,5 dollars en 2009 et de 76,5 dollars en 2010, chiffres supérieurs aux pronostics de la Banque mondiale (55,5 et 63 dollars respectivement), mais comparables à ceux du département américain d'énergie (60 et 72 dollars respectivement). Globalement, les projections des différentes sources montrent des prix moyens variant entre 55 et 65 dollars le baril en 2009 et entre 65 et 75 dollars en 2010.
Toutefois, d'énormes incertitudes entourent les prévisions des prix de pétrole, compte tenu des risques importants à la hausse comme à la baisse (incertitudes relatives à la reprise économique, stocks encore abondants, attitude des pays de l'OPEP, comportement des marchés financiers, évolutions géopolitiques…).
Au niveau du marché des métaux et minerais, les cours des métaux de base, après une correction à la baisse, ont renoué avec la hausse, confortés par l'amélioration des perspectives de l'économie mondiale et l'expansion de l'économie chinoise. Dans ce sillage, l'indice LMEX des prix des métaux industriels a atteint un nouveau sommet annuel de 3.100 points le 23 octobre, avec des gains mensuel de 8% et annuel de 71%, du fait d'une reprise de ses principales composantes.
Ainsi, les cours du cuivre ont atteint un nouveau plus haut annuel de 6.676 dollars la tonne ($/t) le 26 octobre, en hausse de 12% sur un mois et de 117% depuis le début de l'année, soutenus par des dysfonctionnements de la production au Chili et une forte reprise des importations chinoises. Les expéditions de cuivre raffiné vers la Chine ont augmenté de 29% septembre, après une pause estivale qui a suivi des achats record au premier semestre.
Toutefois, les stocks de cuivre dans les entrepôts du LME (London Metal Exchange) continuent de remonter (+8% sur un mois). Suivant la tendance du cuivre, le zinc a bondi de 20% sur un mois pour atteindre 2.331 $/t le 26 octobre, un plus haut depuis mai 2008, portant sa performance mensuelle à 25% et annuelle à 91%.
De leur côté, les cours de l'Aluminium ont augmenté de 10% en un mois pour s'établir à 1.974 $/t le 26 octobre, ramenant leur gain annuel à 32%. Toutefois, l'évolution des prix de l'aluminium reste entravée par des stocks record sur le LME estimés à près de 4,6 millions de tonnes (Mt), en hausse de 97% depuis janvier. De même, les prix du nickel ont enregistré une hausse mensuelle de 10% pour atteindre 19.495 $/t le 23 octobre, en ligne avec la relance de la production de l'acier inoxydable.
Après une période de correction, les cours du plomb ont repris leur hausse (+9% en un mois) pour s'établir à 2.406 $/t le 23 octobre, non loin de leur sommet de septembre. Quant aux prix de l'étain, ils ont été relativement stables sur les derniers mois, fluctuant aux alentours de 15.000 $/t, alors que les stocks poursuivent leur forte montée sur le LME (+10% en un mois et +240% depuis le début de l'année).
La perspective de reprise des cours des métaux de base est limitée par des niveaux de stocks historiquement élevés, un ralentissement potentiel des importations chinoises, après la reconstitution de ses stocks stratégiques, et une demande atone dans les pays développés.
En octobre, les prix du phosphate brut sont restés inchangés à 90 dollars la tonne, leur plus bas depuis fin 2007. Les cours des engrais TSP, chlorure de potassium et l'urée ont rebondi de 10%, 2,3% et 2,2% respectivement par rapport à septembre, ramenant leurs baisses depuis le début de l'année à -30%, -49% et -9% respectivement. Toutefois, les cours des engrais devraient remonter en 2010, tirés par une reprise de la demande et un renchérissement prévu des prix du gaz naturel.
Sur le marché des métaux précieux, les cours de l'or, de l'argent et des platinoïdes ont continué leur hausse pour atteindre des sommets, profitant d'une demande soutenue et de leur attrait de valeur refuge face à l'affaiblissement du dollar. Ainsi, les cours de l'or ont rebondi de 14% depuis début septembre à un record historique de 1.090 dollars l'once le 4 novembre, suite à une forte demande de l'Inde, dont la banque centrale a acheté 200 tonnes d'or au FMI. Ce rebond découle aussi d'un grand intérêt des investisseurs, en particulier les fonds spécialisés (ETF), qui craignent un retour à terme de l'inflation aux Etats-Unis, du fait d'une politique économique expansionniste.
Dans le même sillage, les cours de l'argent ont atteint 18 $/once le 13 octobre, un plus haut depuis juillet 2008, profitant également d'une reprise de la demande industrielle.
Sur le marché des produits agricoles, les prix des céréales et des oléagineux, après une forte tendance baissière, ont enregistré récemment une nette reprise, favorisés par une conjonction de facteurs : recul du dollar, rebond du pétrole et des conditions climatiques défavorables pour les récoltes américaines. Les pluies et une vague de froid dans les principales zones de production aux Etats-Unis retardent les semis du blé d'hiver et les récoltes du maïs et du soja.
Ainsi, les cours du blé ont rebondi de 11% sur un mois pour s'établir à 217 $/t début novembre. La récolte mondiale de blé en 2009/2010 est attendue en hausse de 1 Mt à 667 Mt, mais reste à 20 Mt de moins que le record de l'année précédente, selon un rapport du Conseil international des céréales (CIC) publié fin octobre. Ainsi, les stocks mondiaux de blé de fin de saison devraient augmenter de 23 Mt à 188 Mt, représentant 29% de la consommation mondiale contre 26% en 2008/09 et 19% en 2007/2008.
Les prix du maïs ont repris de 21% depuis leur plus bas de septembre pour s'établir à 173 $/t début novembre. Selon le CIC, les estimations de la production mondiale de maïs en 2009/2010 ont été relevées de 4 Mt à 789 Mt, niveau presque équivalent à celui de la compagne précédente, malgré une révision à la baisse de 3 Mt des perspectives de récolte en Chine.
De même, les cours du soja se sont échangés à 400 $/t début novembre, en hausse de 12% sur un mois, soutenus par de fortes importations chinoises4. La production mondiale de soja devrait atteindre 246 Mt en 2009/10, en hausse de 36 Mt par rapport à la compagne précédente, suite à l'amélioration des perspectives de récolte en Argentine (+20,5 Mt) et aux Etats-Unis (+7,7 Mt), selon le département américain d'agriculture (USDA).
Pour les « soft commodities », les cours du sucre, du thé, du cacao et du café ont atteint des sommets de plusieurs décennies au cours des dernières semaines, tandis que le prix du jus d'orange a également fortement augmenté. Parmi cette catégorie de produits de base, seuls les prix du lait demeurent faibles. Ainsi, les cours du sucre sont restés fermes, proches de leur sommet de 28 ans, soutenus par un déficit persistant de l'offre mondiale. Les récoltes de canne à sucre sont affectées par de fortes pluies au Brésil et la sécheresse en Inde. Ainsi, le prix du sucre brut à New York s'est établi à 24,2 cents/livre (soit 534 $/t) le 21 octobre, en hausse de 90% depuis le début de l'année. Les cours du sucre sont également liés à l'évolution des prix pétroliers en raison de l'utilisation de la canne à sucre dans la production de l'éthanol.
Pour le thé, la tendance haussière des prix découle de sécheresses simultanées dans les principaux pays exportateurs (Kenya, Sri Lanka, Inde) dont la production a chuté en moyenne de 10 à 20% cette année. Le thé de meilleure qualité (BP1) à Mombasa a bondi à 5,02 dollars le kilogramme à la mi-octobre, un record historique, en hausse de 70% depuis janvier. Les prix du cacao se sont inscrits en forte hausse, touchant de nouveaux sommets historiques, suite au repli des récoltes ivoiriennes (premier producteur mondial), du fait du vieillissement des vergers et du faible investissement. A New York, la tonne de cacao s'est échangée à 3.365 dollars le 23 octobre, un plus haut depuis 1980.
Quant aux cours du café, ils restent soutenus par la baisse de production en Colombie et les craintes d'une récolte faible au Brésil. Le prix du café arabica a New York a atteint un plus haut de 11 ans à 145,4 cents la livre le 19 octobre, en hausse de 30% depuis le début de l'année, avant de se replier à 137 cents la livre le 23 octobre.
Reste à savoir maintenant les répercussions de l'évolution de ces cours sur le marché des produits de base sur la balance commerciale marocaine. Selon la DEPF, les importations énergétiques et alimentaires ont baissé, au terme des neuf premiers mois de 2009, de 35% et 22% respectivement, en glissement annuel, suite au repli des cours mondiaux des matières premières sur la même période. Ainsi, la facture pétrolière a diminué de 58% par rapport aux neuf premiers mois de 2008, pour s'établir à près de 11 milliards de dirhams, suite au repli de 24% du volume importé et de 45% du cours moyen de la tonne. De même, les importations du gas oils et fuel oils ont reculé de 16% pour s'établir à 12,5 milliards de dirhams, sous l'effet combiné d'une baisse du cours moyen de 43% et d'un rebond du volume importé de 47%.
De son côté, l'allègement de la facture alimentaire découle notamment du repli des importations des céréales et des produits oléagineux. En particulier, les achats de blé ont diminué de 52%, suite à la baisse du volume importé de 37% et du prix moyen de 24%. De même, les importations de maïs ont baissé de 32%, suite au repli d'un tiers du prix moyen de la tonne importée. Par ailleurs, les importations des huiles végétales brutes se sont inclinées de 30% en raison du recul du prix moyen de 29%. En revanche, les achats de sucre ont augmenté de 72%, tirés par une hausse simultanée du volume (+42%) et du prix moyen de la tonne importée (+22%).
En termes de perspectives, la facture céréalière devrait s'atténuer, suite à des cours internationaux relativement bas et une récolte nationale record, estimée à 102 millions de quintaux6. Quant aux importations du sucre, elles pourraient s'alourdir en raison d'une flambée des cours mondiaux, alors que la production nationale de la betterave sucrière a été affectée par les inondations.
Pour faire face au renchérissement des cours mondiaux des produits subventionnés, le gouvernement a signé des contrats avec des banques internationales (Barclays, Calyon, Morgan Stanley et Natexis) pour mettre en place des instruments de couverture. Déjà, deux premiers contrats ont concerné les produits pétroliers. D'autres contrats relatifs aux achats de blé ou du sucre seraient également envisageables.
Du côté des exportations, les ventes des phosphates et dérivés ont atteint près de 14,8 milliards de dirhams au cours des neuf premiers mois de 2009, en baisse de deux tiers par rapport à 2008 et de 8% par rapport à 2007, mais en hausse de 13% par rapport à 2006, considérée comme une année normale. Leur part dans les exportations totales de marchandises s'est ainsi établie à 17,8%, comparable à celle de 2007 mais moitié moins que celle de 2008 qui est une année exceptionnelle.
Les ventes à l'étranger du phosphate brut ont baissé de 70%, suite au repli des quantités livrées de 58% et du prix moyen de la tonne exportée de 28%. Les exportations de l'acide phosphorique se sont contractées de 69% du fait notamment de la baisse du cours moyen de 68%. Quant aux exportations des engrais naturels et chimiques, elles ont reculé de 53% sous l'effet combiné d'un repli du prix moyen de 65% et d'une augmentation du volume exporté de 35%. Cette évolution s'est accompagnée par un net repli des importations de soufre brut de 89% en valeur et de 34% en volume.
S'agissant des exportations alimentaires, les ventes des tomates fraîches ont augmenté de 20% du fait d'une amélioration du volume exporté de 10% et du prix moyen de 9%, alors que les exportations des agrumes et des fruits frais ont reculé de 34% et 29% respectivement, en raison essentiellement d'une baisse des quantités livrées de 35% et 31% respectivement.
Par ailleurs, les exportations des crustacés, mollusques et coquillages se sont repliées de 28%, affectées par un recul de 30% du prix moyen à l'export.


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