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Les principales banques centrales restent prudentes quant à la soutenabilité de la reprise, amorcée grâce notamment aux mesures de soutien public Conjoncture financière internationale
Au Maroc, la facture céréalière en baisse de 50% et celle pétrolière de 44,1% en 2009 Les ventes de phosphates en recul de 70,8% La Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) vient de communiquer sa note d'information « Conjoncture financière internationale ». Il en ressort, en premier lieu, au niveau du marché des taux, une baisse, en janvier 2010, des taux d'intérêt sur les emprunts d'Etat de part et d'autre de l'Atlantique. Les inquiétudes sur la dette de la Grèce et d'autres pays de la zone euro ont favorisé le retour des investisseurs sur les emprunts des Etats les mieux notés. Ainsi, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans est passé de 3,8% début janvier à 3,61% à la fin du mois, soit une baisse de 19 points de base (pb). Dans le même sillage, le rendement du Bund allemand, référence de la zone euro, s'est replié de 19 pb en janvier pour s'établir à 3,2%. En matière de politique monétaire, lors de sa réunion de fin janvier, la Fed a maintenu inchangé son principal taux directeur dans la fourchette 0-0,25%. Elle a laissé entendre que son taux directeur restera probablement à un niveau exceptionnellement bas pendant une période prolongée. S'agissant des mesures de soutien à la liquidité bancaire et aux marchés du crédit, la Fed a maintenu son programme d'achats de titres d'agences de refinancement hypothécaire, qui devraient néanmoins s'achever fin mars. De son côté, la BCE a laissé inchangé mi-janvier son principal taux directeur à 1%, niveau qui n'a pas varié depuis mai 2009, malgré la poursuite du redémarrage de l'activité. La BCE reste prudente pour les perspectives de croissance dans la zone euro, qui devraient s'établir à 0,8% en 2010 et à 1,2% en 2011, selon ses dernières prévisions de décembre. Elle prévoit en outre que l'inflation pourrait varier entre 0,9 et 1,7% en moyenne annuelle en 2010. De sa part, la Banque du Japon a reconduit son taux directeur à 0,1% fin janvier 2010. Elle a souligné le redressement conjoint des exportations et de la production industrielle, du fait notamment des politiques de relance, aussi bien nationales qu'étrangères. La demande privée domestique ne progresse pas encore de façon autonome. En somme, malgré la reprise de l'économie mondiale après une forte récession, les principales banques centrales restent prudentes quant à la soutenabilité de cette reprise, amorcée grâce notamment aux mesures de soutien public. Sur les marchés boursiers, les indices des principaux marchés d'actions ont clôturé le mois de janvier 2010 en baisse. Ainsi, les indices boursiers américain S&P 500 et européen Eurostoxx 50 se sont repliés de 5,2% et 8% respectivement. De son côté, l'indice boursier émergent «MSCI-EM» en dollar a reculé de 7% au cours de la même période. Cette évolution s'explique par une remontée de l'aversion au risque du fait des inquiétudes des investisseurs de la situation budgétaire difficile dans certains pays de la zone euro, d'un projet controversé de réglementation bancaire plus stricte aux Etats-Unis, ainsi que de l'amorce d'un resserrement des conditions monétaires dans certains pays émergents, en particulier la Chine. A cela s'ajoutent la publication des résultats d'entreprises contrastés et des données macroéconomiques très mitigées, de part et d'autre de l'Atlantique. Sur le marché des changes, l'euro a continué de se déprécier en janvier 2010 pour s'établir à 1,4 dollar à la fin du mois, dans un contexte de retour de l'aversion au risque, alimenté notamment par la crise financière grecque. Malgré l'annonce d'un plan budgétaire d'austérité, les investisseurs restent méfiants à l'égard des titres de dette grecs. Ainsi, l'écart entre les taux à 10 ans de la Grèce et de l'Allemagne s'est inscrit en forte hausse pour franchir les 380 pb fin janvier. Dans le sillage de l'évolution de la parité euro/dollar en janvier, le dirham s'est apprécié de 0,6% face à l'euro et s'est déprécié de 2,9% face au dollar. Par rapport à la même période de l'année dernière, la monnaie nationale s'est dépréciée de 1,5% face à l'euro et s'est appréciée de 6,5% face au dollar. Sur le marché pétrolier, le cours du baril de pétrole a baissé pour s'établir à 71,2 dollars en janvier dernier, sous l'effet de la fermeté du dollar et de l'anticipation d'une faiblesse de la demande mondiale de pétrole. Celle-ci serait affectée par les mesures prises par la Chine pour contrer la surchauffe de son économie et par la faiblesse relative de la reprise économique dans les pays développés. Incidences de la conjoncture internationale sur l'économie marocaine La conjoncture financière internationale a eu des effets sur l'économie marocaine. En effet, selon la DEPF citant l'Office des Changes, la facture pétrolière du Maroc a atteint 17,2 milliards de dirhams en 2009, en baisse de 44,1% par rapport à l'année 2008. Cette évolution est la conséquence de la baisse du volume importé de 13% et du recul du prix moyen de la tonne importée de 35,7% à 3585 dirhams la tonne. En conséquence, la part des produits énergétiques dans le total des importations a baissé à 20,5% contre 22,3% en 2008. La facture céréalière du Maroc a atteint, pour sa part, 8,66 milliards de dirhams en 2009, en baisse de 50% par rapport à l'année 2008. Cette régression s'explique essentiellement par le recul de 56,2% des importations de blé. En fait, la production céréalière nationale 2008-2009 a atteint un record de 102 millions de quintaux, en hausse de 98,3 % par rapport à la campagne précédente, en lien avec les conditions climatiques favorables. Néanmoins, il est à signaler que les importations de sucre ont progressé de 53,2% en 2009, suite à la hausse du volume importé de 29,9% et au renchérissement du prix de la tonne importée de 17,9%. Quant aux exportations, les ventes de phosphates ont baissé de 70,8% en 2009, pour s'établir à 5,2 milliards de dirhams contre 17,7 milliards de dirhams l'année précédente, qui était une année exceptionnelle. Cette baisse s'explique par le fort repli du volume exporté de 50% et le recul du prix moyen de la tonne de phosphates de 41,6%. Il convient de signaler que les ventes de phosphates n'ont baissé que de 15,2% par rapport à 2007 et elles ont progressé de 1,6% par rapport à 2006.