La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) vient de produire son rapport d'activité 2008. Un rapport dans lequel cette direction relevant du département des finances précise que pour l'année en cours, la croissance économique serait de l'ordre de 5,7 % et ce, suite à un certain nombre de bons indicateurs dont une campagne céréalière de 102 millions de quintaux, un prix moyen du pétrole brut maintenu à 60 dollars le baril et une parité de 1,4 dollar pour un euro. Au niveau des projections économiques à moyen terme, la DEPF indique aussi que malgré un environnement mondial moins favorable, l'activité économique nationale devrait bénéficier de la poursuite des actions et réformes structurelles et des stratégies sectorielles visant la consolidation de la relance économique au Maroc. Parallèlement, la DEPF rappelle que l'économie nationale a réussi en 2008 à maintenir un rythme de croissance élevé et à préserver la stabilité des principaux équilibres macroéconomiques et ce, malgré la sévère sécheresse de l'année 2007, la flambée des prix des matières premières, notamment les produits pétroliers en 2008 et le déclenchement d'une profonde crise financière à l'échelon international. De ce fait, l'économie nationale a tiré profit en 2008 de la bonne tenue des activités agricoles, dont la valeur ajoutée a progressé de 16,3 % et de l'évolution positive du PIB non agricole de 4,2 % après 6,5 % en 2007. Ces performances ont permis la réalisation d'un taux de croissance de 5,6 % en 2008 contre 2,7 % en 2007, précise la DEPF. Par ailleurs et dans note de septembre, la DEPF traite de la conjoncture internationale et ses multiples incidences sur l'économie marocaine. Aussi, est-il précisé qu'en matière de politique monétaire, la Fed a maintenu son taux directeur inchangé, dans une fourchette comprise entre 0% et 0,25% lors de sa réunion du 12 août 2009. Elle devrait maintenir son taux à unniveau exceptionnellement bas pendant une période prolongée et ne prévoit pas de mouvement sur le taux directeur avant début 2010. De son côté, la BCE a maintenu son taux directeur à 1%, le 3 septembre 2009, malgré les signes de sortie de la récession dans la zone euro. Parallèlement, les places boursières sont reparties à la hausse au cours de l'été aussi bien dans les pays développés que dans les pays émergents. Les indices S&P 500 et Eurostoxx 50 ont ainsi progressé de 1,5% et 3,2%respectivement en août 2009. De son côté, l'indice boursier émergent «MSCI-EM» en dollar a progressé de 2,9% au cours de la même période. Et ce, au moment ou le cours du pétrole a confirmé sa tendance au redressement observée depuis début 2009. Il a oscillé entre 68 et 74 dollars le baril au cours du mois d'août, soutenu notamment par les signes d'amélioration de la conjoncture dans toutes les zones, en particulier en Chine. La DPEF indique aussi que durant l'été, l'euro a confirmé sa tendance au renchérissement vis-à-vis du dollar dont le rôle de valeur refuge s'affaiblit au fur et à mesure de la baisse de l'aversion au risque. L'euro s'installe ainsi au dessus de 1,4 dollar à près de 1,43 dollar en moyenne en août 2009. Se penchant sur les incidences d'une pareille conjoncture sur le Maroc, la DPEF revient sur un certain nombre de données dont le fait que selon l'Office des Changes, la facture pétrolière du Maroc a atteint 8,22 milliards dirhams à fin juillet 2009, en baisse de 58,8% par rapport à la même période de l'année 2008. Cette évolution est la conséquence de la baisse du volume importé de 21,1% et du recul du prix moyen de la tonne importée de 47,7% (3093 dh/tonne contre 5918 dh/tonne). En conséquence, les importations des produits énergétiques en général ont accusé un recul de 35,9% pour atteindre 28,6 milliards dirhams, occupant la quatrième place dans le total des importations nationales avec 18,9% après avoir occupé le premier rang à fin juillet 2008. De son coté, la facture céréalière du Maroc a atteint 6 milliards dirhams au terme du mois de juillet 2009, en baisse de 40,2% par rapport à la même période de l'année 2008. En particulier, les importations de blé ont enregistré un recul de 42%, se chiffrant à 4 milliards de dirhams, en lien notamment avec la baisse du prix moyen de la tonne importée à 2406 dirhams, contre 3360 dirhams une année auparavant. Quant aux exportations, il est précisé que les ventes de phosphates ont baissé de 63,7% à fin juillet 2009, en glissement annuel, pour s'établir à 3,6 milliards de dirhams contre 9,9 milliards de dirhams l'année précédente, qui était une année exceptionnelle. Cette baisse s'explique par le fort repli du volume exporté (-62,9%) et le recul du prix moyen de la tonne de phosphates, passant de 1259 dh à fin juillet 2008 à 1233 dh à fin juillet 2009. La DPEF signale aussi que les exportations marocaines de phosphates ont progressé de 12,1% par rapport à fin juillet 2007 et de 28,7% par rapport à fin juillet 2006.