Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prorogé, à l'unanimité, mardi, d'un an la mission de maintien de la paix de l'Onu au Sahara occidental (Minurso) sans y inclure la surveillance des droits de l'homme, comme le voulait l'Union Africaine. Le mandat de la Minurso a été prolongé ainsi jusqu'au 30 avril 2016. L'ambassadeur du Maroc à l'Onu, Omar Hilale, a salué la résolution et défendu le royaume face aux accusations portant sur l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, estimant que cette activité était légale. L'ambassadeur adjoint de la France à l'Onu, Alexis Lamek, a déclaré que la résolution donnait «l'élan nécessaire au processus politique» au Sahara occidental, qui est dans l'impasse depuis un an. L'Union Africaine souhaitait de nouveau que la Minurso soit chargée du contrôle de la situation des droits de l'homme, comme c'est le cas de la majeure partie des missions de maintien de la paix de l'Onu, mais la résolution n'a pas retenu cette demande. Le projet de résolution a été présenté par le groupe des amis du Sahara occidental (Etats-Unis, France, Espagne, Grande-Bretagne et Russie) avant d'être adopté par le Conseil de sécurité. Les délégués africains se plaignent que l'Afrique ne soit pas représentée au sein de ces «amis». Le Maroc s'est félicité mardi du vote de la résolution du Conseil de sécurité et a réaffirmé son engagement dans le processus onusien. «Le Royaume du Maroc continuera son engagement dans le cadre du processus mené par l'ONU pour parvenir à une solution politique définitive à ce différend régional dans le cadre de la souveraineté marocaine», explique un communiqué du ministère des Affaires étrangères relayé par l'agence MAP. Des négociations plus intensives Le Conseil de sécurité a aussi appelé mardi à relancer les négociations sur ce conflit vieux de 40 ans. Le texte «souligne l'importance d'améliorer la situation des droits de l'homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf et encourage les parties à travailler avec la communauté internationale pour développer et appliquer des mesures indépendantes et crédibles» en ce sens. Le Maroc a pris le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental en 1975 lorsque la puissance coloniale, l'Espagne, s'en est retiré, ce qui a poussé le Front polisario à mener une guérilla jusqu'en 1991, année où l'Onu a réussi à obtenir un cessez-le-feu et a déployé la Minurso Le Conseil de sécurité invite les deux camps à «s'engager dans une phase de négociations plus intensive et plus substantielle», quelques semaines après une tournée dans la région de Christopher Ross, l'émissaire personnel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.