C'est fait. Après moult remous, les gouvernements européens viennent – majoritairement - d'approuver la reconduction pour une année du protocole lié à l'accord de pêche avec le royaume. Une reconduction sur laquelle les deux parties s'étaient d'ailleurs déjà « entendues » en fin février dernier, comme le précisait un communiqué du ministère de l'Agriculture et de la pêche. Cette période – jusqu'en mars 2012 – devrait permettre de discuter des derniers réglages avant l'exécution effective du renouvellement de l'accord de pêche pour les quatre prochaines années, paraphé aussi en février dernier au siège même du ministère d'Akhannouch. De fait, cette reconduction de protocole pour un an devrait permettre de continuer « les discussions en vue d'améliorer le potentiel de coopération offert par l'accord, et de l'adapter aux orientations stratégiques et aux projets mis en œuvre par le Plan Halieutis », explique-t-on auprès de la tutelle. La gestion de l'accès des navires communautaires aux pêcheries marocaines et la contribution de l'Union européenne (UE) -actuellement à 35 millions d'euros par an- seront notamment au centre de ces discussions. Du côté des professionnels du secteur, les commentaires ne se sont pas fait attendre. Si ces derniers réitèrent leur position en faveur du renouvellement de cet accord de pêche pour des enjeux plus « politiques qu'économiques liés au dossier du Sahara et au souci de maintenir le positionnement du royaume comme premier partenaire de l'UE dans la région », ils n'en demeurent pas moins insistants sur quelques aspects à débat. « Nous souhaiterions un accord qui prendrait en compte un renforcement des contrôles des prises des navires européens. Nous préconisons que ces prises, congelées ou au frais, soient systématiquement déchargées au niveau des ports marocains, avant leur réexportation vers l'Europe. C'est la seule et unique manière de bien contrôler le circuit», explique Hassan Oukacha, président de la Fédération des pêches maritimes (FPM). 20 contre 7 Quant au détail de l'approbation des représentants européens pour ce prolongement d'une année du protocole de l'accord, 20 des 27 gouvernements y ont été favorables. L'Espagne, qui affrète la majorité des 119 navires européens autorisés, est bien sûr en tête de cette liste. Sept autres pays demeurent toutefois sceptiques par rapport à la pertinence des principes de base sur lesquels cet accord devrait prendre effet d'ici 2015. Parmi les points à la source de cette frilosité, figurent les faibles retombées économiques de ce partenariat pour le marché européen, ainsi que les soucis environnementaux liés à la surexploitation des ressources halieutiques dans les zones d'application de l'accord. Quelques semaines auparavant, un énième « rapport secret » interne à la Commission européenne tombait pour dénoncer ces deux principaux aspects provoquant de vifs débats au sein du Parlement communautaire.