Dans une interview exclusive à paraître, ce mardi 1er mars sur les colonnes des Echos quotidien, le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime vous plonge dans les coulisses des négociations avec l'UE et dans les perspectives du secteur. La contrepartie financière, son utilisation, le dossier des impacts de l'accord, les quotas, Halieutis.... Akhannouch explique les motivations derrière la reconduction de l'accord de pêche jusqu'en 2015. Désormais, la voie est libre devant les 119 chalutiers et navires de pêche européens pour accéder aux eaux marocaines. Aziz Akhannouch, le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, a fini par donner son aval en fin de semaine dernière à la reconduction de cet accord...pour les quatre prochaines années ! Les deux parties ont ainsi finalement opté pour une reconduction en bonne et due forme de ce partenariat. Akhannouch a laissé durer le suspens jusque tard dans la soirée du dimanche, date d'expiration du précédent protocole en vigueur depuis 2007, avant de communiquer sur ce renouvellement. Depuis quelques jours, déjà, Les Echos quotidien faisait écho de va-et-vient de représentants de l'UE. Des allers-retours qui ont abouti, dès le 25 février dernier, à la signature du nouveau protocole de pêche lié à l'accord. Les détails, on les retrouve dans un communiqué de presse du département d'Akhannouch. «L'accord de pêche établit, entre autres, les principes, règles et procédures régissant la coopération économique, financière, technique et scientifique, les conditions d'accès des navires communautaires aux zones de pêche marocaines, les modalités de contrôle des pêches dans les zones marocaines et les partenariats entre entreprises». À la première lecture, rien n'est laissé en rade par nos négociateurs ou... presque ! On repart sur les mêmes bases... pour l'instant «L'accord de partenariat et de pêche ainsi que le protocole y afférent ont été reconduits dans les mêmes conditions que ceux ayant expiré le 27 février 2011». Pas de changements. On repart sur les mêmes bases et on retrouve les mêmes palabres que depuis 2007. Autrement dit, la contrepartie européenne demeure la même, malgré les opinions des professionnels marocains qui étaient plutôt favorables à une hausse de cette contribution et par extension, à la révision des retombées sur le secteur. Autre leçon à tirer de cette reconduction: le dossier de la mauvaise répartition des retombées de l'accord au bénéfice du Parlement européen, tombe-t-il, du coup, aux oubliettes ? La commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, avait en effet brandi la menace d'une éventuelle modification des termes de cet accord, excluant les eaux du sud marocain, qui recèle d'autant plus les zones de pêcheries les plus importantes du royaume. Finalement, entre tentatives de politisation de ce dossier et intérêts économiques en jeu, les explications fournies par Rabat, en décembre dernier, semblent avoir convaincu. L'entente est aujourd'hui de mise sur cette question. Douze mois pour convaincre Akhannouch ouvre toutefois des perspectives, comme pour dire que tout n'est pas encore définitivement perdu pour les professionnels. En effet, parallèlement à la reconduction de l'accord de partenariat, les deux parties se sont aussi entendues sur la reconduction, pour une année, du protocole lié à l'accord. Un protocole qui permet de gérer l'accès des navires communautaires aux pêcheries marocaines et la contribution de l'Union européenne pour le soutien du secteur de la pêche au Maroc. Selon le ministère, ces douze prochains mois seront mis à profit par les deux parties pour continuer les discussions en vue d'améliorer le potentiel de coopération offert par l'accord et l'adapter aux orientations stratégiques et aux projets mis en œuvre par le Plan Halieutis. À comprendre par là, que le Maroc n'écarte pas totalement une révision de la contrepartie européenne, ainsi que d'autres éléments qui avaient été mal négociés dans les précédents accords, comme le soulignait Abderrahmane El Yazidi, responsable syndical des professionnels de la pêche maritime. Du côté de ces derniers, à l'heure où nous mettions sous presse, les réactions à chaud se faisaient toujours attendre de la part de la Fédération de la pêche maritime. Les derniers commentaires, recueillis sur le bilan et les perspectives du partenariat que le royaume entretient avec l'UE sur cet accord (les Echos quotidien du vendredi 25 au dimanche 27 février 2011), faisait état des attentes et des ambitions des professionnels quant à cet accord et ses retombées sur le secteur. S.F