La contrepartie : 36,1 millions d'euros par an. Il profite essentiellement à une centaine de bateaux espagnols, qui constitue 80% de la flotte européenne autorisée à pêcher dans les eaux marocaines. Le Maroc et l'Union européenne (UE) ont convenu de renouveler leur accord de pêche. De ce fait, les navires de la Communauté européenne peuvent pêcher dans les eaux marocaines pour une durée de quatre années renouvelable. Omar Akouri, président de la Fédération de la pêche maritime et de l'aquaculture (FPMA), déclare être très satisfait de la tournure des événements. «Non seulement nous sommes satisfaits de cet accord, mais nous y sommes pleinement impliqués», souligne-t-il. Cet accord, qui devait prendre fin le 27 février dernier, pose les principes, règles et procédures régissant la coopération économique, financière, technique ainsi que scientifique entre les deux parties. L'accord, en vigueur depuis mars 2007, vient déterminer les partenariats entre les différentes entreprises et poser les conditions d'accès des navires communautaires dans les zones de pêche marocaines. La reconduction de cet accord est d'une grande importance et fait du Maroc un partenaire privilégié. «Le Maroc est le seul pays du tiers-monde qui a ce statut privilégié. Ceci est bien évidemment dû à l'encadrement, aux critères de sécurité dont nous disposons, et à la garantie qu'offre notre pays», a déclaré Omar Akouri. En outre, le Maroc et l'UE se sont arrangés pour la reconduction d'une année du protocole lié à l'accord. Il s'agit de celui qui permet de gérer l'accès des navires communautaires aux pêcheries marocaines et la contribution de l'Union européenne pour le soutien du secteur de la pêche au Maroc. À ce propos, le président de la FPMA estime que «cette prorogation est une occasion pour les deux parties de mieux négocier leurs intérêts et d'assurer un développement réel du secteur ainsi qu'une exploitation responsable des ressources». Cet accord permettait à des navires européens de bénéficier de 119 licences de pêche. L'Espagne a la part du lion puisque le pays de Cervantès s'octroie à lui seul 101 permis de pêche. À rappeler que les activités de l'Espagne au Maroc ont été interrompues en novembre 1999. La flotte de pêche espagnole n'avait pu reprendre ses activités dans les eaux marocaines que 7 années plus tard en vertu de l'accord Maroc - UE signé en mars 2007. Par ailleurs, ces permis permettront aux bateaux de pêche issus de l'UE l'exploitation d'un quota de 60.000 tonnes de pélagique dans les eaux marocaines. Quant à la contrepartie à cet effort de pêche, elle est de 36,1 millions d'euros que l'UE débourse annuellement pour le compte de la filière marocaine de la pêche. Cette exploitation se fait bien évidemment dans le respect de la politique nationale de pêche responsable et d'exploitation durable des ressources halieutiques dans les eaux marocaines. En effet, le Maroc dispose d'une stratégie halieutique bien définie. Il s'agit du Plan Halieutis mis en place le mois d'octobre 2009 afin de garantir une pêche durable et compétitive et mettant en valeur la richesse halieutique marocaine. Par ailleurs, ce plan ambitionne de tripler le PIB du secteur de la pêche d'ici 2010. En 2015, l'accord devrait prendre fin. Néanmoins, cette durée est renouvelable pour la même période (4 ans), sauf en cas de dénonciation de la part d'une des parties. Il est à signaler également que cet accord et le partenariat de pêche, ainsi que le protocole, ont été reconduits dans les mêmes conditions que le dernier accord entre le Maroc et l'UE.