Alors que l'ANRT a annoncé le lancement de l'appel à concurrence pour l'octroi des licences 4G, pour lundi prochain, les opérateurs sont déjà techniquement prêts. Une belle perspective pour les opérateurs. En attendant, la 5G est déjà testée -avec succès- par les grands équipementiers. Après de multiples reports, les acteurs du marché télécoms ont enfin de la visibilité sur l'entrée en service des réseaux mobiles de quatrième génération (4G). Le régulateur des télécoms a en effet fixé la date de lancement de l'appel à concurrence pour l'octroi de licences, en vue de «l'établissement et l'exploitation de réseaux de télécommunications utilisant les technologies mobiles de 4e génération», pour lundi prochain (17 novembre). Pour l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), «c'est le début d'un processus qui devrait permettre, à terme, au Royaume du Maroc de se doter des dernières technologies en termes de communications mobiles et de maintenir sa position parmi les pionniers et les leaders technologiques en Afrique et dans les pays arabes», sans pour autant préciser le temps que devrait prendre l'ensemble de ce processus. 20 fois plus de revenu Ceci dit, les nouvelles licences sont susceptibles de donner un nouveau souffle au marché qui a vu son chiffre d'affaires se replier depuis 2012. Il ne fait aucun doute que les trois opérateurs décrocheront leur licence. Surtout que, avec les reports consécutifs, ils ont eu le temps de se préparer, de mener leurs tests techniques et de travailler sur la conception des nouvelles offres qui devraient accompagner l'entrée en service des réseaux de quatrième génération. Il faut dire que ces derniers se font de plus en plus attendre afin d'accompagner l'explosion de la consommation de données mobiles, qui va de pair avec la forte croissance de la proportion de population dotée de smartphones. Le déploiement de la 4G au Maroc devrait permettre de relancer les bénéfices du secteur grâce au revenu de la data mobile qui serait mieux monétisé que celui de la 3G. Dans les économies en développement, les opérateurs ont noté que les utilisateurs de la 4G peuvent générer un ARPU (revenu moyen par utilisateur) de 7 à 20 fois plus élevé que la 3G. Une belle perspective pour les opérateurs. Il faut toutefois préciser que dans un premier temps, les services 4G ne devraient être disponibles que dans le périmètre des grandes agglomérations, comme le soulignait d'ailleurs le DG de Méditel dans une interview accordée aux ECO. «Ce programme a été lancé dans un premier temps dans les grandes villes, à savoir à Casablanca cet été, à Tanger, Marrakech, Rabat et à Agadir avant la fin de l'année. L'ambition est de refaire la totalité des sites sur la partie radio», indiquait sur nos colonnes le DG de Méditel au sujet de la mise à niveau des infrastructures de l'opérateur, notamment dans le cadre de la préparation à l'exploitation des réseaux 4G (www.leseco.ma). La mutualisation incontournable Il subsiste tout de même de grandes interrogations, en attendant que le contenu des cahiers de charges vienne, peut-être, clarifier les éléments obscurs. L'on peut citer à leur tête le partage des infrastructures réseau, notamment celles du réseau 4G, le cas échéant. Surtout qu'une multitude d'études identifient parmi les pré-requis essentiels au succès du déploiement de la 4G des éléments inexistants dans la législation actuelle, et que le nouveau texte de loi est censé combler. Et en effet, selon une étude menée par le ministère de l'Economie et des finances (MEF), le partage des infrastructures est, à titre d'exemple, incontournable. «Le regroupement des opérateurs et la mutualisation des réseaux s'avèrent importants pour la réussite du déploiement de la 4G», confirme dans ses conclusions la DEPF du MEF dans une étude dédiée en mars 2014 à l'analyse des opportunités et des défis du déploiement de la 4G au Maroc. Le MEF avait pris comme exemple le marché britannique où, pour tenter de limiter les dépenses, les opérateurs, notamment Orange et Deutsche Telekom, se sont regroupés et ont réalisé leur joint-venture en 2010 dans le but essentiel de préparer le terrain à la 4G. Les deux autres opérateurs O2 et Vodafone mutualisent pour leur part les investissements dans leur réseau pour réduire les coûts de déploiement de la 4G. La 5G positive Alors que le Maroc se prépare à peine à octroyer les licences 4G, la technologie suivante 5G a déjà été testée avec succès par les grands équipementiers télécoms internationaux. Les premiers réseaux 5G devraient être opérationnels à l'horizon 2015. Ainsi, l'on peut citer le constructeur coréen Samsung, qui est parvenu à transmettre des données 30 fois plus rapidement qu'avec un réseau 4G LTE, avec un débit de 7,5 Gbps. Samsung Electronics a indiqué avoir atteint une vitesse de transmission de données ultra rapide dans le cadre d'un test effectué pour un réseau de prochaine génération. Avec la 5G, successeur de la 4G qui atteint aujourd'hui des débits tournant autour de 100 Mbps, il devrait être possible de télécharger un film en moins d'une seconde. Dans l'optique d'une opérationnalisation de la 5G en 2020, tous les grands acteurs du secteur se sont mis d'accord sur les spécificités de la 5G, dont un des points les plus marquants pour le grand public est la rapidité des communications. Ericsson a également procédé à des tests en laboratoire et établi un nouveau record avec le téléchargement de 5 gigabits de données en une seconde. Autrement dit, deux films téléchargés en un clignement de paupières.