Après l'Afrique du Sud, c'est au tour du Maroc de lancer prochainement la 4G. En attendant l'appel d'offres et l'octroi des licences par l'ANRT, les opérateurs n'auront que des coûts «minimes» à supporter. Ils peuvent s'appuyer sur les infrastructures et équipements 3G pour lancer la 4G… La 4G sera 3 fois plus rapide que la 3G ou la 3G+ et au maximum 7 fois plus rapide. Le suspense avait trop duré. C'est décidé, l'ANRT vient de donner son feu vert pour la 4G. Cette décision a été prise lors du Conseil d'administration de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) qui s'est tenu le 09 mai 2012 au siège de la présidence du gouvernement, sous la présidence du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. «Le Conseil d'administration a été informé des résultats de l'étude relative à l'élaboration du plan national pour le développement du haut et très haut débit, qui portent sur trois axes à savoir le déploiement des technologies mobiles de 4ème génération (4G), le renforcement des infrastructures de télécommunications, notamment celles de fibre optique ainsi que la révision du cadre législatif et réglementaire régissant le secteur afin d'accompagner la mise en œuvre dudit plan», nous a communiqué l'ANRT. Pour ajouter, que le Conseil d'administration a approuvé un ensemble de décisions portant notamment sur l'arrêté des comptes de l'Agence au titre de l'exercice 2011 et le budget relatif à l'exercice 2012, l'octroi de licences mobiles de 4e génération (4G), l'élargissement du déploiement du haut débit à travers la technologie Wifi Outdoor, et le renforcement des infrastructures de télécommunications optiques. Ceci est sans doute une consécration pour Ahmed Reda Chami. L'ancien ministre du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies s'est efforcé à accélérer le lancement de la 4G au Maroc. C'est chose faite maintenant, sauf qu'il reste quelques étapes assez complexes pour l'opérationnalisation de cette technologie sur tout le territoire. D'abord, le plus dur sera l'octroi des fréquences. Il y aura appel d'offres, et les opérateurs vont proposer chacun une option. Après, il faudra penser à la mise en place ou la mise à niveau des antennes. Toutefois, au meilleur des cas, la 4G, dans ses débuts fonctionnera de la même manière que la 1ère offre de Wana, «Bayn», c'est-à-dire si le client est abonné à Casablanca, il aura droit à 35 km de couverture. Au-delà, il repasse en 3G. «Les 3 opérateurs risquent forcement d'opter pour la 4G non LTE, mais pour la 4G par relais antenne/fibre. Il y aura un déploiement par ville. Surement Rabat-Casablanca / MarrakechTanger au début», nous confie un expert des télécommunications. Cependant, si le couple antenne/fibre permet une excellente couverture locale et un bon débit, il faudra plusieurs années pour assurer une couverture totale du pays. El Mandjra réticent… Mais y aura-t-il un afflux des opérateurs ? Dans une interview récente accordée au Soir Echos, Mohamed El Mandjra, DG de Méditel ne semblait pas aussi motivé que Chami pour la 4G. «Je pense qu'au Maroc nous avons un problème structurel de la rentabilité de la 3G. Aujourd'hui, l'accès à l'internet n'est pas une question de 3G ou de 4G. C'est une question de densification, de couverture du territoire en entier et d'accessibilité. Aujourd'hui, nous ne sommes pas dans une dynamique de 4G, puisque nous n'avons pas un problème de débit. Aujourd'hui, au Maroc, nous avons d'autres éléments sur lesquels nous devons avancer avant d'arriver au débit. D'un autre côté, c'est extrêmement cher. On ne va pas pouvoir rentabiliser des investissements 4G avec la structure que nous avons actuellement», nous avait répondu El Mandjra. Le DG de Méditel semble inquiet par rapport aux coûts d'investissements. Toutefois, l'infrastructure ne pose pas réellement de problèmes actuellement. Les antennes relais de Nokia Siemens Network sont déjà installées et celles de Huawei qui fournissent aussi les antennes 4G sont également installées. De ce fait, la possibilité pour les opérateurs de s'appuyer sur les infrastructures et équipements 3G pour lancer la 4G est tout à fait possible et cela ne coûtera pas véritablement cher aux opérateurs. Jusqu'à 7X plus rapide que la 3G Quoi qu'il en soit, il existe d'autres méthodes pour pallier à ces éventuels coûts. Le partenaire de Méditel en France, à savoir, Orange a invité tout récemment SFR et Bouygues Télécom à réfléchir à une alliance dans le cadre de la 4G afin de réduire le coût du déploiement des réseaux sans fil en très haut débit et du coup, réaliser des économies considérables. Des alliances pourraient donc voir le jour entre Maroc Telecom, Méditel et Inwi pour réduire la facture de leurs investissements. Enfin, sur le registre des avantages de cette technologie, ils ne sont plus à démontrer. La 4G permettra des débits plus hauts, pouvant aller jusqu'aux 100 mégabits par seconde. La télévision mobile, la visioconférence, le téléchargement et le transfert des données seront plus performants. Et puis, la 4G sera trois fois plus rapide que la 3G ou la 3G+ et au maximum 7 fois plus rapide. Dernier point, par rapport au prix, même si théoriquement la 4G coûte environ le même prix que la 3G, certains craignent que les 3 opérateurs lancent des offres excessivement chers, comme des abonnements qui frôlent les 800 dirhams par mois avec des forfaits data facturés… A suivre ! France : la 4G rapporte gros à l'état En France, l'ARCEP (l'équivalent de l'ANRT au Maroc) a attribué les licences 4G LTE aux opérateurs en fin 2011. Les enchères ont rapporté à l'Etat plus de 3,5 milliards d'euros. Le résultat du premier appel d'offres 4G pour la bande de fréquence des 2 600 MHz se répartit comme suit : Bouygues Telecom: 15 MHz duplex pour 228 011 012 € ; Free Mobile: 20 MHz duplex pour 271 000 000 € ; Orange: 20 MHz duplex pour 287 118 501 € ; SFR: 15 MHz duplex pour 150 000 000 €. La filiale de Vivendi est par ailleurs le seul opérateur à ne pas avoir souscrit d'engagement à accueillir des opérateurs virtuels (MVNO) sur son réseau. Le total est de 936 129 513 €. Le résultat du second appel d'offres 4G pour la bande des 800 MHz, libérée par l'arrêt de la télévision hertzienne analogique (dividende numérique) a rapporté, quant à lui, plus de 2 639 087 005 €. * Tweet * * *