C'est fait ! Depuis le mercredi 22 mai , les caisses de l'Etat se sont un peu renflouées de 750MUSD soit un peu plus de 6,5MMDHS. Il s'agit là de la conclusion de l'emprunt réalisé par le Maroc sur le Marché financier international à Londres. Mercredi à Marrakech, le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, entouré pour la circonstance du ministre délégué au Budget, Idriss El Azami, et de plusieurs responsables de la direction du Trésor, ainsi que des cabinets qui ont accompagné le Maroc, l'opération a été un franc succès, puisqu'en dépit de la conjoncture politique, au niveau national, et économique au niveau international, les investisseurs internationaux ont maintenu leur confiance au Maroc. Les taux d'intérêt avec lequel le Maroc a négocié son emprunt a ainsi baissé par rapport à ceux de la dernière sortie de décembre dernier. Selon le ministre, cela est principalement dû à la reprise économique du marché américain, premier client de l'opération. Le ministre a particulièrement mis l'accent sur la confiance à long terme des investisseurs sur la capacité de l'économie marocaine à enregistrer des performances, puisque l'emprunt des 250 millions USD en obligations sur 30 ans, qui constitue la deuxième tranche de la somme levée a montré que les investisseurs ont une forte vision de long terme concernant la capacité du Maroc à réussir son envol économique. Selon Baraka, cette opération permettra d'alléger la pression sur le marché intérieur en raison du creusement du déficit de liquidité sur le marché monétaire et de l'effet d'éviction qui pourrait être engendré si les autorités publiques choisissent de s'endetter auprès des agents économiques nationaux. Pour rappel, le Maroc, conseillé pour l'occasion par Barclays, BNP PARIBAS, CITI GROUP et NATIXIS, a levé 750 MUSD, en exploitant notamment les lignes ouvertes lors de sa dernière émission. Ainsi, par ligne, la première tranche de 500 MUSD porte sur une maturité de 10 ans au taux nominal de 4,25%, soit un spread de 220 pbs alors que la deuxième d'un montant de 250 MUSD porte sur une maturité de 30 ans au taux nominal de 5,50%, correspondant à un spread de 237,5 pbs. Lors de la conférence de presse, le ministre n'a pas manqué d'évoquer plusieurs points qui ont soulevé des inquiétudes, notamment au niveau national. Selon Baraka, le timing de l'opération obéit à l'opportunité du moment et aussi pour satisfaire aux besoins de l'économie nationale. «Il s'agit d'une question d'arbitrage que nous ne manquerons pas de faire à chaque fois que le besoin s'en fera sentir», a martelé le ministre pour qui, il est encore trop tôt pour parler de risque d'endettement du Maroc. «Cela s'inscrit dans la volonté du gouvernement de stimuler et de soutenir la croissance», a soutenu de son côté Idriss El Azami, qui a tenu à réaffirmer par la même occasion l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre les réformes structurelles afin de maintenir la confiance de ses partenaires internationaux. Ce qui est sûr est que le Maroc dispose encore de suffisamment de marge d'endettement au niveau extérieur, a expliqué le ministre, laissant ouvrir des pistes d'autres sorties à venir en cas de besoin. À ce niveau, le ministre a insisté sur le fait que le gouvernement a érigé parmi ses priorités la maîtrise de équilibres macroéconomiques, ce qui se traduit, entre autres, par une maîtrise du niveau d'endettement du trésor public. Aujourd'hui, la dette interne n'est que de 14% du PIB pour ce qui est de la dette extérieure et de 45% pour la dette interne. Dans l'ensemble, le taux d'endettement du Maroc se situe autour de 59% avec une forte prépondérance de la dette interne qui s'adjuge 76% du portefeuille de la dette. Le ministre a indiqué également les raisons qui ont conduit le Maroc à privilégier une émission par réouverture d'une émission antérieure. Selon Baraka, il s'agit d'abord du moyen le plus rapide pour mobiliser des ressources et bénéficier de conditions favorables. Cela est légitime, si l'on sait qu'une nouvelle émission risque de prendre du temps, notamment pour le montage juridique et financier de l'opération, ainsi que les road shows afin de séduire les investisseurs. Ensuite, il s'agit de profiter de la confiance des investisseurs à travers les lignes déjà ouvertes lors de la dernière émission qui a été souscrite plus de 6 fois, soit près de 8MMUSD. Le ministre a également tenu à expliqué de nouveau les détails de la LPF du FMI, qui ne constitue pas un prêt mais une garantie en cas de chocs exogènes.