A quelques jours de la levée du nouvel emprunt obligataire, Nizar Baraka, ministre de l'économie et des finances, s'explique, finalement, estompant toute ambiguïté autour du sujet et précisant, par ailleurs, les motivations du Royaume quant à cette seconde émission en moins de 6 mois. Pour ladite période, le Maroc a acté doublement 2,250 milliards de dollars dont les 750 millions de dollars que le Royaume a bouclés officiellement, mercredi 29 mai, à Marrakech, engageant ainsi notre économie sur un prêt à long terme réparti sur deux périodes. Des obligations de 500 millions de dollars ont donc été fixées pour une maturité de 10 ans contre 250 millions sur 30 ans. Tous ces chiffres traduisent, selon le ministre des finances, la confiance accordée par le marché international au Maroc. «Le fait d'avoir la possibilité de réduire les spreads (différentiel des taux de vente et d'achat des obligations) sur les 30 ans et les 10 ans est un bon indice. Ceci prouve que le Maroc est un pays en forte croissance», souligne Nizar Baraka. En effet, le taux d'intérêt versé pour cette opération est de 4,25% pour les 10 ans et 5,5% pour les 30 ans. De même, le taux de rendement a été réduit à 4,21% pour les 10 ans et à 5,56% pour les 30 ans. L'actuelle levée de fonds à l'international est au cœur du débat. Les avis convergent sur l'importance de cette opération et son adéquation avec la conjoncture par laquelle passe le Maroc en particulier et ses partenaires financiers en général. Le déficit budgétaire du Maroc et sa corrélation avec la deuxième sortie du département des finances dans le paysage international se place au cœur du débat. Le ministre rassure: le Maroc n'est pas en situation catastrophique. Et l'emprunt obligataire n'est qu'une question d'arbitrage. Cette problématique était elle rationnelle au moment où la part de la dette privée atteint les 14% du PIB marocain ? «Le taux de la dette privée au Maroc est maîtrisé. Et c'est dans ce sens que nous agissons. Les 750 millions de dollars vont nous permettre de financer le déficit», précise Nizar Baraka qui voit en cette opération une meilleure issue pour renforcer le financement du Trésor et éviter tout effet d'éviction qui pourrait aggraver la situation économique nationale. Le Maroc se déclare ouvert à tout nouvel emprunt à l'avenir. Le Royaume ne se refuse rien du moment qu'on lui offre de bonnes opportunités de financement. Il projette même d'élargir son champ d'actions en s'ouvrant sur de nouveaux marchés financiers. «Nous agirons en fonction de nos besoins, de la capacité des marchés intérieurs et de notre liquidité. Aujourd'hui, le Maroc a la capacité de se financer à l'extérieur dont pourquoi ne pas émettre sous d'autres formes à titre d'exemple les «Sukuk» pour lesquels nous avons consacré toute une loi», souligne le ministre. Rappelons que le Maroc a reçu depuis près d'une année 6,2 milliards de dollars du FMI. Ce montant a été engagé sous forme de ligne de précaution. Un outil qui sera, selon le ministre, utilisé en cas d'une forte réserve de change ou de crise sévère qui pourrait agir de façon cruciale sur l'économie nationale.