Légalement, les boulangers sont en droit de procéder à l'augmentation. Où en est l'histoire de l'augmentation de 10 centimes du prix de la baguette de pain de 200 grammes, reportée sine die par les boulangers à la veille du mois de Ramadan ? On se rappelle que sur intervention personnelle du Premier ministre, les professionnels étaient revenus momentanément sur le renchérissement pour permettre aux autorités de mettre au point, après le mois sacré, l'accompagnement d'une telle mesure. Aujourd'hui, tout naturellement, les professionnels reviennent à la charge pour faire aboutir leurs revendications. Pour eux, le sursis est terminé et l'augmentation du pain est inéluctable. A la question de savoir quand et de combien sera la hausse du prix du pain, Abderrazak Mossadeq, ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Affaires économiques et générales et de la Mise à niveau de l'économie, contacté par La Vie éco, a eu cette réponse laconique : «Je n'ai pas de réponse». Le ministère de tutelle ne donne aucune précision Pour les professionnels, représentés par le Syndicat national des patrons boulangers et pâtissiers du Maroc, les pourparlers avec M. Mossadeq avaient abouti notamment à une proposition des professionnels en vue d'une augmentation de 30 centimes du prix de la baguette de pain de 200 gr, et ce en trois temps : un premier renchérissement de 10 centimes dès octobre dernier, puis deux augmentations similaires, à raison d'une par trimestre. Les boulangers se sentent dans leur droit car, disent-ils, l'accord de modération signé en 1988 avec le gouvernement permet à leur corporation de demander la revalorisation du prix du pain si les ingrédients qui entrent dans sa confection subissent des augmentations. Or, explique Lahoussine Azaz, président du syndicat des professionnels, le prix de la levure qui était de 4,50 DH en 1989 est aujourd'hui de 9,40 DH, le prix du sel est passé du simple au double, sans compter l'énergie, le Smig, le gasoil, le matériel de fabrication, qui ont tous connu une hausse notable de leurs prix… «Tout cela a été prouvé par l'étude que avons produite au gouvernement, comme nous l'impose l'accord de modération», ajoute M. Azaz. Et le responsable syndical d'ajouter : «Si, à la veille du Ramadan, nous avons voulu procéder à l'augmentation du pain, c'était après avoir observé le délai réglementaire d'un mois au bout duquel le gouvernement était tenu de nous donner une réponse». Alors, augmentation du prix ? Oui, sans doute