On dénonce tous les jours la persistance ou l'aggravation du phénomène de la corruption dans le secteur public. Infirmiers, agents de police, élus locaux, responsables au sein de ministères… Tous nos fonctionnaires traînent derrière eux la réputation d'être corrompus, parfois à tort. En même temps, on parle peu de la corruption qui sévit dans le privé. Le monde des affaires souffre autant, sinon plus, de ce fléau. Des PME obligées de graisser la patte à des dirigeants de grandes entreprises clientes pour se faire payer, des cabinets de conseil ou de formation qui paient pour obtenir des contrats de services superflus, des sociétés qui offrent cadeaux et pots de vin pour être retenues à la place de concurrents plus compétitifs dans le cadre d'un marché… La corruption dans le privé prend des formes variées et est pratiquée presque tout le temps. Que fait-on pour la combattre ? Ces pratiques ne nuisent-elles pas à l'image du Maroc autant que la corruption dans le public ? Il est vrai que c'est difficile pour l'Etat ou la justice de surveiller et sanctionner ce qui se passe entre les entreprises. Mais les plus sérieuses d'entre elles peuvent déjà prendre des initiatives en renforçant le contrôle interne et en encourageant le respect des bonnes pratiques parmi leurs équipes. Les fédérations sectorielles et le patronat peuvent aussi jouer un rôle, par exemple en mettant en place des labels attestant de la transparence et de l'équité au sein des entreprises.