L'acteur associatif et culturel, Ahmed Ghayet, met en lumière le rôle central de la jeunesse dans la Coupe du Monde 2030. Il explore comment cet événement peut les mobiliser socialement et culturellement, tout en valorisant leurs talents pour en faire des acteurs du changement. Suivez La Vie éco sur Telegram Ahmed Ghayet, acteur associatif et culturel, auteur et Président de l'association Marocains Pluriels, explore le potentiel transformateur de la Coupe du Monde 2030 pour la jeunesse marocaine. Il souligne le rôle clé que les jeunes peuvent jouer, non seulement comme spectateurs, mais en tant qu'acteurs engagés dans l'organisation et l'animation de cet événement mondial. À travers des initiatives concrètes et des exemples inspirants, il démontre comment cet événement peut devenir une opportunité pour renforcer leur implication sociale, culturelle et économique. Quel rôle les jeunes pourraient-ils jouer dans la préparation et l'organisation de la Coupe du Monde 2030, et comment cet événement peut-il les mobiliser sur les plans social et culturel ? Beaucoup de nos jeunes actuellement ont encore du mal à saisir l'opportunité que représente l'organisation de la Coupe du Monde et avant elle celle de la Coupe. Ils entendent ce que nous leur disons : « vous verrez en 2030 », « faites-nous confiance, les 5 années qui viennent sont décisives », « la Coupe du Monde est une formidable opportunité »... moi-même je leur tiens ce discours – dont je suis convaincu – mais ils ne s'en contentent pas, ils veulent du concret, des perspectives, des raisons d'y croire, et bien sûr comme tout jeune, ils sont impatients, ils veulent passer du rêve à la réalité. Le défi de la mise en place des infrastructures, les exigences contenues dans le cahier des charges, la pression mise par l'urgence des délais sont immenses, mais faisons confiance à ceux qui gèrent cela et qui en sont comptables devant le Roi, ils ont les compétences nécessaires. Ce qu'il nous faut, dès maintenant, c'est nous soucier et prendre à bras le corps l'aspect humain. Notre jeunesse est aux premières loges, ses talents innombrables en matière de sport et tout particulièrement le foot en font des acteurs incontournables de la préparation, de l'organisation et de l'animation de la Coupe du Monde. Ils n'ont pas vocation à être seulement des supporters dans les tribunes, ils ont vocation à être pleinement impliqués ! Une pépinière d'emplois s'offre, le bénévolat porte en lui une multitude de formations. Faisons en sorte que ces jeunes en quête d'avenir un soient les bénéficiaires, ils ont le talent, ils ont l'envie, ils l'attendent. J'ai fait le tour avec les jeunes des rôles qu'ils pourraient tenir, je peux en citer quelques-uns : stadiers ; médiateurs ; animateurs des fans zones ; accompagnateurs des jeunes supporters dans les navettes, les bus, etc ; guides ; traducteurs ; artistes de rues... Selon vous, en quoi la Coupe du Monde 2030 pourrait-elle représenter une opportunité pour changer le regard des jeunes sur leur pays ? Déjà les choses bougent, j'ai plusieurs exemples de jeunes dont la perception a changé : à Casa où les jeunes sont souvent « repliés » sur leur quartier (et ce n'est pas négatif en ce sens que le Derb, l'Hay sont des répètes identitaires), de jeunes footballeurs ont créé le « FC Casa'United », une équipe de foot composée de jeunes de chaque quartier, une équipe plurielle en quelque sorte. Ils s'entraînent dur et viennent de remporter le 1er match qu'ils ont disputé. L'un de leurs objectifs est de sensibiliser la jeunesse Casaouis à l'insertion par le sport. Le slogan de leur programme est « Une jeunesse, une Coupe, un Pays ». De jeunes Marocains de France, rentrés au Pays, sont quant à eux en train de révolutionner la communication avec les jeunes générations. Il s'agit de deux frères Faycal et Mohamed Zekhnini, ils sont les champions de la vidéo qui décoiffe, de l'image sublimée, du reportage sur le terrain et s'adressent ainsi à la jeunesse via les instruments qu'elle maîtrise et par le biais des réseaux sociaux. Ce sont eux qui ont importé au Maroc « Impulstar » (gigantesque tournoi de StreetFoot), dont ils ont organisé l'édition de Marrakech le mois dernier. À leurs côtés le jeune Mehdi Amri, venu de Belgique, Champion du Monde de « petits ponts » dont les followers se comptent par milliers et dont chaque publication fait des millions de vues. Les jeunes Marocains du Maroc et les jeunes MRE qui ont compris l'enjeu sont en train d'entraîner dans leur sillage toute une partie de notre jeunesse qui voit son pays d'un autre œil et qui prend confiance dans ses propres capacités et en même temps dans celles du Pays. Je ne peux pas ne pas citer également le jeune Haytem Argane, créateur de contenu officiel de la FIFA, d'origine Marocaine, un magnifique « modèle ». Quelles initiatives ou actions concrètes, à votre avis, pourraient être mises en place pour que les jeunes bénéficient directement des retombées économiques, sociales et culturelles de cet événement ? Il faut absolument que nos jeunes se sentent concernés, impliqués, motivés. Pour cela il faut en faire des acteurs : d'abord, il nous faut repérer ces jeunes susceptibles de s'engager dans cet enjeu. Ils sont très nombreux, on les retrouve dans les associations de jeunes -locales- dans les Clubs Sportifs, dans les équipes de foot de quartiers...Ils sont doués, talentueux, capables d'encadrer, de mobiliser, de s'impliquer. En seconde phase, il faut les former au Bénévolat : à mon niveau je suis en contact avec, par exemple, le Collectif des JO 2024 par le biais de l'Ambassade de France, qui viendrait former nos jeunes Volontaires... C'est une piste très prometteuse et j'y crois beaucoup. Par ailleurs, grâce au Croissant Rouge, nous avons commencé à former ces jeunes au secourisme. Le Wali de Casa, Si Mhidia encourage cette initiative. À côté de cela nous avons de jeunes sportifs et jeunes artistes de rues particulièrement talentueux : streetworkers, skateurs, surfeurs, fervents du Parkour...nous avons aussi de formidables graffeurs, danseurs et musiciens de rues... Bref notre jeunesse regorge de talents, leur permettre de se mettre en valeur, d'accompagner la Coupe du Monde est bénéfique pour eux et pour l'événement lui-même. C'est tout un climat, une ambiance, des compétences dont il est question. Quant aux retombées sociales et économiques elles sont liées : la Coupe du Monde entraînera évidemment des créations d'emplois de proximité et la formation au bénévolat sera un acquis impérissable pour les jeunes qui en bénéficieront et la mettront à profit dans leur avenir. Moi aussi j'ai envie de reprendre le slogan de ces jeunes : Une Jeunesse, une Coupe, un Pays.