Les tracteurs routiers tirent le marché vers le haut. Les ventes des camions 3.5 à 19 t sont en chute de 9.5%. Orientation vers le gros tonnage en raison de l'amélioration du réseau autoroutier et de l'application de la réglementation en matière de charge. Le secteur du poids lourd s'en est bien sorti en 2011. Malgré une conjoncture économique plutôt difficile, les ventes ont atteint 5 451 unités en 2011, en progression de 5% par rapport à 2010. Pourtant, le marché évoluait de manière très timide pendant les premiers mois de l'année écoulée. A fin juin, les ventes étaient même en recul de 3%. Mais elles se sont redressées à la fin du dernier semestre. Cela dit, un seul segment est à l'origine de ce bon résultat ; les tracteurs routiers dont 1 869 nouvelles immatriculations sont enregistrées, soit une hausse de 50%. En fait, les réalisations globales sur ce segment sont plus importantes, car la hausse de 50% n'inclut pas les ventes d'Iveco et de Sinotrucks, deux opérateurs dont le poids est considérable et dont les ventes n'ont pas encore été communiquées. A l'inverse, les deux autres segments du marché ont vu leurs ventes baisser. A 3 082 unités, les camions de capacité allant de 3,5 à 19 tonnes, sont en baisse de 9,5%. Et on en est loin des 4 600 à 5 000 unités commercialisées par an dans le milieu des années 2000 La contre-performance de ces véhicules, utilisés dans le transport de marchandises principalement pour les liaisons interurbaines, s'explique par le tassement de l'activité économique et surtout par le durcissement de la réglementation et des contrôles en matière de charge utile. Résultat : on assiste à un glissement vers le tracteur routier qui «offre des conditions de charge utile favorables à la réduction du coût de la tonne kilométrique, un facteur clé pour la compétitivité des transporteurs», souligne un professionnel. Les opérateurs s'attendent à ce que les tracteurs routiers «continuent à creuser l'écart par rapport aux autres segments pour atteindre les 2 800 unités en 2012, et ce, en raison, outre le respect de la réglementation pour ce qui est de la charge, de l'amélioration des conditions de roulage par voie de l'autoroute qui réduit la consommation du carburant du fait de la stabilisation de la vitesse», explique un spécialiste. Et en général, le marché marocain du poids lourd est en train de vivre une mutation vers la configuration qui prévaut en Europe, en l'occurrence vers la domination du tracteur gros tonnage, du tonnage intermédiaire de 26 t et du moyen et petit tonnage (entre 3,5 et 8t). Les camions de chantiers en recul Les camions de chantiers 6×4 et 8×4 (de 26 à 32t) sont aussi en recul. Avec 500 nouvelles immatriculations, en baisse de 10%, ce segment est en phase d'essoufflement. De gros investissements pour l'acquisition de ce type de véhicules ont été réalisés durant ces dernières années afin d'accompagner les grands projets lancés dans différentes régions du pays (autoroutes, ports, programmes immobiliers…). Aujourd'hui, la demande concerne essentiellement le renouvellement du parc. «Non seulement les nouveaux chantiers ne sont pas nombreux, mais en plus les engins récemment acquis tournent à fond», signale le directeur commercial d'une des marques leaders de la place. Elles sont six à dominer le marché des camions. Mitsubishi arrive en tête avec 33,8% de parts de marché en termes d'unités vendues, toutes catégories confondues. La marque a écoulé sur le marché 1 845 unités dont la majorité est composée de véhicules des segments de 3,5 t à 19 t. Isuzu vient en deuxième position avec 749 ventes et 13,7% de parts de marché. Volvo détient la troisième place avec 646 unités vendues et 11,8% de parts de marché. Mais le Suédois réalise de bons résultats car ses ventes ont été effectuées essentiellement dans le segment des tracteurs routiers. Il y occupe d'ailleurs la première place avec 560 nouvelles immatriculations. Le groupe Renault qui domine le marché des voitures particulières a commercialisé 556 unités dont 56% réalisées dans le segment des tracteurs routiers. Il est suivi par Scania avec 501 ventes dont 454 de tracteurs routiers. Quant à Man, il a commercialisé 494 dont 214 unités de camions de chantiers à forte valeur ajoutée. Il occupe d'ailleurs la première place dans ce segment.