«Monter à cheval est un don inné que je n'arrive pas à expliquer» Suivez La Vie éco sur Telegram Hind Rami est «Bbardia», ou cavalière de Tbourida. Un hobby qu'elle partage avec sa sœur aînée. Casablancaises, originaires de Tafraoute, Hind et sa sœur sont les deux seules Bbardias de la région du Souss-Massa-Drâa. «Chez les Amazighs, les femmes ne montent pas sur les chevaux. Et c'est pour cela que notre famille s'est catégoriquement opposée à ma participation aux moussems», indique Hind, qui s'est découvert, en 2015, ce don de monter à cheval alors qu'elle assiste à l'arrivée des chevaux et des serbates participant au moussem de Sidi Massoud. Trois mois plus tard, Hind avait son propre cheval, Layt, qu'elle monte depuis. Elle s'est lancée toute seule dans cette aventure sans encadrement technique, mais avec «ma seule passion et ce don inné que je n'arrive toujours pas à expliquer». Ainsi, depuis 2015, sa passion pour les chevaux et Tbourida la mène de moussem en moussem. De Berrechid (Moussem Lhssassna) à Settat (Sidi Loughlimi) ou encore à Ras El Aïn dans cette même région de la Chaouia. Son entrée dans le monde de la Tbourida n'a pas été sans embûche. Les cavaliers n'acceptent pas les femmes. Et Hind en a fait l'expérience : «Les femmes sont les invitées d'honneur au niveau des moussems et dans les serbates masculines. Pourtant, ce statut ne donne lieu à aucun privilège. On nous regarde d'un mauvais œil, car Tbourida a toujours été exclusivement masculine. Mais nos performances ont permis de changer la donne et la mentalité de certains cavaliers», explique Hind. Par ailleurs, dans la vie privée, sa passion pour Tbourida n'a pas été non plus prise en considération. Au point que, souvent, Hind a dû «larguer plusieurs prétendants». «Au début d'une relation, je précisais à mon partenaire que rien ne me détournerait et ne m'empêcherait d'aller aux moussems et monter à cheval. Et je ne le revoyais plus...». Et c'est sans regret, puisqu'elle dit «préférer rester toute seule plus tôt que d'abandonner Tbourida». Et c'est pour changer cette mentalité que la jeune cavalière a fondé, toujours avec sa sœur, l'association «Safinat El Jihad pour la Fouroussia Taqlidia». L'objectif est d'encadrer les jeunes filles qui veulent faire de l'équitation et accompagner celles qui veulent aller plus loin et être Bbardias. Et aussi pour constituer une serba féminine qui permettrait aux femmes de participer aux moussems.