La commercialisation des produits agricoles constitue un élément important dans la chaîne de production et un défi de taille pour la durabilité de l'agriculture et son développement, a indiqué, mardi à Rabat, le Porte-parole du gouvernement. Suivez La Vie éco sur Telegram Mustapha Baitas. qui a remplacé le ministre de l'Agriculture, lors d'une session plénière à la Chambre des Représentants, consacrée à l'examen du rapport de la Mission exploratoire temporaire chargée de s'enquérir de la distribution et de la commercialisation des produits agricoles, a mis en avant les efforts déployés pour améliorer la commercialisation de ces produits sur le marché national, mais aussi les obstacles qui entravent la mise en place de circuits modernes. Il a soulevé l'existence d'obstacles structurels qui ont entravé la réalisation des objectifs escomptés, principalement liés aux problèmes de gestion, au cadre juridique et institutionnel, à la dégradation des infrastructures et à leur non-conformité aux normes d'hygiène et de qualité, ainsi qu'à la multiplicité des intervenants. Le ministre a indiqué qu'un ambitieux plan de réforme a été élaboré en harmonie avec le plan national mis en place par le gouvernement pour réformer ces marchés. Cette initiative repose sur une couverture équilibrée du territoire national et vise à réduire le nombre de marchés de 38 à 34, dont 25 marchés à caractère de consommation, deux marchés de production et sept marchés mixtes et ce, dans l'objectif de fournir un meilleur service aux citoyens et de faciliter l'accès aux producteurs. Le ministre a également précisé que 12 nouveaux marchés de gros régionaux de fruits et légumes seront construits à l'horizon 2030. Les villes concernées jusqu'à présent sont Rabat, Meknès, Berkane, Agadir et Marrakech dont les marchés verront le jour en 2025. Concernant le cadre juridique, Baitas a mis l'accent sur la publication de la loi n°37-21 édictant des mesures spéciales relatives à la commercialisation directe des fruits et légumes dans le cadre de l'agrégation agricole, ainsi que sur l'élaboration, par le ministère de l'Intérieur en coordination avec les départements ministériels concernés, d'un projet de décision visant à réglementer les marchés de gros des produits agricoles de nouvelle génération. Rappelons, par ailleurs, que les la stratégie Génération Green à l'horizon 2023, vise entre autres, à réduire le nombre d'intermédiaires et de l'augmentation du volume de fruits et légumes passant par les marchés de gros, de 3,5 millions de tonnes (MT) actuellement à plus de 6 MT. Quant à la mise à niveau des souks hebdomadaires, le ministre a indiqué qu'il est prévu de créer des souks de nouvelle génération, dotés d'installations organisées et liées à tous les équipements nécessaires pour améliorer les services fournis et garantir la sécurité des produits exposés. Et de soutenir que jusqu'à présent, il a été procédé à la programmation de 25 souks hebdomadaires et 9 marchés à bestiaux au niveau des régions et provinces du Royaume, dans la perspective de mettre à niveau et de construire 100 souks hebdomadaires d'ici 2030. De même, le ministre s'est arrêté sur les lacunes et les déséquilibres auxquels sont confrontés les souks hebdomadaires, tels que la vétusté des infrastructures et le manque de ressources humaines qualifiées pour la gestion, ce qui nécessite l'intervention de toutes les parties, y compris les ministères concernés et les partenaires régionaux et locaux. S'agissant du chantier de la modernisation des abattoirs, il a évoqué plusieurs problématiques entravant la véritable intégration des différentes composantes de la filière des viandes rouges, notamment la faiblesse des infrastructures et des équipements, l'absence de conditions d'hygiène et la présence d'une gestion inappropriée. Le ministre a, dans ce sens, noté qu'il a été procédé à la programmation de la mise à niveau et de la construction de 120 abattoirs modernes, agréés par l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), au niveau national d'ici 2030, en partenariat avec le ministère de l'Intérieur et des collectivités territoriales. De leur côté, plusieurs députés, tant de la majorité que de l'opposition, ont affirmé que le volet légal demeure la dimension principale pour résoudre les problèmes et les déséquilibres que connaît le réseau de commercialisation et de distribution des produits agricoles. À cet égard, ils ont appelé à l'élaboration d'une nouvelle loi imposant l'entrée de tous les produits agricoles sur les marchés de gros, régulant la surveillance du circuit de commercialisation et de distribution de ces produits, et limitant l'intervention des intermédiaires dans les phases de la commercialisation.