Toutes les destinations nationales termineront l'année en hausse, tant pour les arrivées que pour les nuitées. Pour les fêtes de fin d'année, les hôtels n'espèrent faire le plein que pendant la dernière semaine de décembre. Les dés sont jetés. L'année 2010 devrait en toute logique s'achever sur un bon score de 9,3 millions de touristes. En très bonne progression par rapport à 2009 et surtout un score très proche de ces 10 millions de touristes prévus par la Vision 2010, il y a une décennie, alors que la fin de celle-ci a été marquée par la crise économique internationale et que les projections faites en 2001 tablaient sur l'ouverture des frontières maroco-algériennes pour atteindre l'objectif. Quoi qu'il en soit, les progressions pour cette année sont à deux chiffres, et ce, pour la plupart des destinations nationales. A Marrakech, l'année s'achèvera sur une hausse de 10% tant pour les arrivées que pour les nuitées, et un taux d'occupation de 50%, soit 3 points de plus qu'en 2009. Cependant, décembre 2010 sera moins bon pour la ville ocre, souligne Abdellatif Kabbaj, patron du groupe Kenzi qui pronostique, pour ledit mois, un taux d'occupation en baisse de 5 points. Il souligne qu'au regard des ouvertures de nouvelles unités réalisées en 2009 et 2010, la ville terminera l'année actuelle avec une capacité de 50 000 lits. Cette offre importante, explique-t-il, nécessite encore un effort supplémentaire en matière de promotion car si Marrakech a pu maintenir le cap, c'est justement grâce à l'effort consenti par l'Office national marocain du tourisme (ONMT) qui a organisé des soirées dédiées au produit (Red by Marrakech) à travers les capitales européennes, notamment. Pour les fêtes de fin d'année, les hôteliers espèrent tout juste faire le plein pendant la dernière semaine du mois. «Avant le 26 décembre, il ne faut pas s'attendre à une ruée, malgré les vacances scolaires en France, dans la mesure où la fête de Noël reste avant tout une fête familiale», explique un hôtelier. Si donc une bonne semaine il doit y avoir, ce sera celle du 26 décembre au 2 janvier. Fès se place sur le créneau du tourisme culturel C'est un peu les mêmes échos qui viennent d'Agadir. En effet, la ville va clore l'année, estime Salahdine Benhamane, président de l'Associade l'industrie hôtelière (AIH) à Agadir, avec une hausse d'environ 12% et 8%, respectivement pour les arrivées et les nuitées. La capitale du Souss continue d'être sur un trend positif et, poursuit le président de l'AIH, cette tendance se confirme pour les premiers mois de l'année 2011, du moins au niveau de la clientèle des tour-opérateurs. Ceci étant, la capitale du Souss n'a pas enregistré de grandes performances durant les trois premières semaines de décembre et les hôteliers comptent sur la dernière semaine pour se rattraper. Pour cela, ils proposent des promotions selon les disponibilités. Comprenez que les hôtels du front de mer qui peuvent faire le plein avec les TO ne se font pas trop de souci, alors que les autres proposent individuellement des soirées avec animation pour la fin de l'année. Et c'est la clientèle nationale qui est visée en priorité par ces promotions. A Casablanca, les hôteliers ne comptent pas sur une clientèle supplémentaire pour les fêtes de fin d'année. La tendance chez les Casablancais durant les fêtes est d'aller au restaurant ou d'aller réveillonner ailleurs. En revanche, «il sera très difficile de trouver une chambre à Fès pour la dernière semaine de décembre, y compris dans les riads», fait remarquer Driss Faceh, le président du Conseil régional du tourisme (CRT). La ville terminera l'année avec des arrivées en augmentation de plus de 10%, alors que, paradoxalement, l'exercice avait mal démarré. Fès, explique le président de son CRT, a perdu pas mal de clients sur le créneau des circuits, mais en a gagné une nouvelle clientèle pour le tourisme culturel. Pour la fin de l'année, les hôteliers ne font pas grand-chose pour attirer la clientèle. «C'est un créneau qui ne sied plus à Fès qui cible une clientèle de haut de gamme», conclut Driss Faceh. Enfin, Tanger, autrefois la ville qui attirait beaucoup de nationaux à la fin de l'année, a été sur plan détrônée par Marrakech. A en croire, Mustapha Boucetta, président du CRT de la capitale du nord, on y fait moins la fête qu'avant. Malgré tout, le tourisme ne s'y porte pas si mal eu égard aux chantiers économiques qui y sont ouverts. En d'autres termes, la ville accueille, en plus des touristes classiques, de nombreux officiels et cadres des prestataires.