Ils comptent sur les réservations de dernière heure pour sauver l'année. Les maisons d'hôtes et riads, eux, ont déjà fait le plein. Al'approche des fêtes de fin d'année, les professionnels du tourisme s'activent pour tirer profit de cette période de l'année sur laquelle beaucoup d'entre eux, et notamment les hôteliers, comptent pour sauver l'exercice. Mais pour l'heure, et de l'avis de ces mêmes professionnels, il n'y a pas de bousculade au niveau des réservations, à l'exception des hôtels gérés par les grands groupes étrangers, à l'instar du Sofitel Marrakech qui «affiche presque complet», selon le directeur d'Accor Maroc, Marc Thepot. Pour les autres, c'est le wait and see, avec l'espoir de profiter des réservations de dernière heure. En effet, il semble que de plus en plus de touristes étrangers achètent leurs vacances à la dernière minute, en raison de la conjoncture politique internationale et de la concurrence entre les destinations. «Le temps où les réservations pour les fêtes de fin d'année commençaient à tomber dès le mois d'octobre est révolu», explique Jalil Bennabès Taarji, de la chaîne Tikida. Il poursuit : «Les touristes étrangers se comportent comme s'ils attendaient la période des soldes pour acheter un produit, et le phénomène est général». Il l'est tellement que certaines agences et TO se sont spécialisés sur ce créneau, «ce qui montre bien, explique un voyagiste de Casablanca, que les opérateurs du secteur, toutes professions confondues, doivent continuellement s'adapter et se remettre en question, chose qu'ils ne font pas tous». Des vols charters pour Agadir ont été annulés Le reproche vise directement les hôteliers qui, d'après lui, n'ont pas de vision à long terme, et se contentent de ressortir les mêmes recettes chaque année, que ce soit au niveau de l'animation ou des prix. Il est vrai que sur ce dernier point, ils n'y vont pas de main morte. Les tarifs qui seront déclinés dans quelques jours pour la soirée du réveillon se situeront dans une fourchette allant de 1 000 à 3 000 DH. L'autre reproche, et qui n'est pas le moindre, adressé à cette profession, réside dans le fait d'imposer la soirée du réveillon en l'incluant dans leur offre aux touristes étrangers. Or, ces derniers n'ont pas toujours envie de passer cette soirée dans un hôtel avec une animation qui n'a rien de dépaysant pour eux. Résultat : ce sont les maisons d'hôtes qui tirent profit de cette situation en proposant des prix abordables et des programmes souples et variés. D'ailleurs, à Marrakech, ces maisons d'hôtes et riads affichent complet pour la soirée du réveillon. A ces reproches, les hôteliers ont tous la même réponse : avec la crise actuelle, et un mois de novembre quasiment mort en raison du Ramadan, le mois de décembre apparaît comme l'ultime occasion pour arrondir les résultats d'une année plutôt mauvaise. Mais rien n'est encore acquis. Les réservations confirmées dans les hôtels quatre et cinq étoiles donnent un taux d'occupation de 50 et 60 %, avec un pic de 80 % pour les trois derniers jours de l'année. A Agadir, la situation continue d'être préoccupante pour la majorité des établissement hôteliers. Selon Saïd Skali, de FSTours, les vols charters en direction de la capitale du Sud pour les week-ends du 6, du 13 et du 20 décembre ont pratiquement tous été annulés faute de réservations. «Certes, dit-il, il y a quatre ou cinq établissements, toujours les mêmes, qui seront complets le 31 décembre, mais dans les autres il n'y aura que des courants d'air». Sur le terrain, on constate en effet qu'au niveau des réservations, il y a tout juste un léger frémissement pour la dernière semaine de décembre, mais sans plus. Le taux d'occupation global escompté ne dépasserait guère les 50 %. Ceci est encore plus remarquable depuis que les TO allemands ont tourné le dos à la ville. Qu'on en juge : pour tout le mois de novembre, Agadir a enregistré l'arrivée de 1500 touristes allemands, soit une baisse de 54 % par rapport au même mois de 2002. Pour Tanger, malgré un retour timide de la clientèle espagnole durant les week-ends, les hôteliers n'ont pas de visibilité pour les fêtes de fin d'année. Les taux d'occupation se situeraient à moins de 50 %, alors qu'à Fès, les choses se présentent sous un meilleur jour. Le président du Grit, Driss Faceh, évalue le taux d'occupation global entre 60 et 70 %. Cette fois ci, on ne pourra pas compter sur le déplacement des nationaux : la soirée du réveillon tombe un mercredi