Après 12 mois d'enquête, le ministère du Commerce et de l'Industrie recommande la prorogation des droits antidumping sur les importations de PVC en provenance de l'Union européenne, du Royaume-Uni et du Mexique. Bonne nouvelle pour SNEP, gros producteur marocain de PVC et principale société requérante dans cette affaire : le ministère de l'Industrie recommande, dans un récent avis, de reconduire la mesure antidumping appliquée aux importations du polychlorure de vinyle (PVC) originaires de l'Union européenne, du Royaume-Uni et du Mexique. Cette mesure avait été introduite, pour rappel, en juillet 2017 pour une période de 5 ans, et soumettait les importations du PVC originaires de ces pays à un droit supplémentaire qui varie de 17,12 à 48,20%. Suite à l'arrivée à échéance de cette mesure, la Société nationale d'électrolyse et de pétrochimie (SNEP), avait, dans la foulée déposé une requête auprès des services du ministère afin de la reconduire. Dans le même temps, une autre société marocaine, un importateur du PVC au Maroc avait effectué une requête opposée, demandant au ministère d'abandonner cette mesure. Ce bras de fer entre producteurs et importateurs s'est finalement soldé par une «victoire» des premiers. En effet, après 12 mois d'enquête, le ministère a rendu ses conclusions. Il estime qu'en cas de suppression de la mesure en vigueur, il existe une probabilité, d'une part, d'augmentation des flux des importations en dumping à partir de l'Union européenne et du Royaume-Uni et, d'autre part, de réapparition des flux des importations en dumping à partir du Mexique. «Ceci provoquera des effets néfastes sur les indicateurs de la branche de production nationale et ce, compte tenu de la situation critique dans laquelle elle se trouve actuellement», affirme le ministère. L'enquête a notamment établi l'existence d'une surcapacité chez les producteurs de l'Union européenne et du Mexique. Mais également, la présence des grands producteurs-exportateurs du PVC dans plusieurs origines visées par la présente enquête, ainsi que l'attractivité du marché marocain pour les producteurs-exportateurs installés dans les origines visées, et en particulier pour ceux du Mexique. A noter que l'enquête a établi que la marge de dumping pour les exportateurs européens est de 8,17%. Elle est de 43,5% pour les exportateurs anglais et de 17,5% pour les exportateurs mexicains. Au final, le ministère «recommande» la prorogation des droits antidumping avec révision de leurs niveaux, en tenant compte de ces marges de dumping.