La SNEP a diligenté une enquête anti-dumping auprès du ministère du Commerce extérieur./DR À cause des importations massives de PVC du Mexique et de l'UE, la SNEP va mal. C'est pourquoi elle a même diligenté une enquête anti-dumping auprès du ministère du Commerce extérieur. Les exportations de PVC à partir de l'Union européenne et du Mexique semblent nuire à l'industrie nationale du PVC. C'est le constat de la Société nationale d'électrolyse et pétrochimie (SNEP) qui demande l'ouverture d'une enquête antidumping. Pour ce faire et dans le cadre de la loi relative aux mesures de défense commerciale, le ministère délégué auprès du ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique chargé du Commerce extérieur (MCE) ouvre une enquête. Ainsi, les exportations de PVC à partir de l'Union européenne et du Mexique vers le Maroc feront l'objet d'une enquête antidumping à partir du 25 juin 2015. Production nationale de PVC en danger Il faut savoir que le produit considéré par l'enquête est le polychlorure de vinyle, non mélangé à d'autres substances (résine de PVC), présenté sous forme de poudre blanche. Celui-ci rentre dans la fabrication des tubes, raccords, câbles, profilés, fenêtres, volets roulants, joints, emballages techniques, flaconnage, chaussures... L'importance du PVC dans l'industrie est sans équivoque. C'est la raison pour laquelle la SNEP, leader sur le marché marocain du PVC tient à maintenir sa position et protéger ses débouchés. Dans ce cadre, la requête de la filiale du groupe Ynna Holding sera basée sur une comparaison du prix moyen du PVC sur les marchés domestiques des pays de l'UE et au Mexique (valeur normale) et de son prix à l'exportation vers le Maroc. Les deux prix ont été ajustés, par la SNEP, des différents frais et comparés au même stade commercial «sortie d'usine». Par conséquent, les marges de dumping estimées par le requérant après comparaison dépassent largement le niveau de minimis (2%) justifiant ainsi l'ouverture de l'enquête. De ce fait, les exportations de PVC vers le Maroc à partir des pays de l'Union européenne et du Mexique ont substantiellement augmenté en termes absolus et relatifs par rapport à la production nationale ainsi que leurs parts de marché. Les effets négatifs de ces importations massives ne se sont pas fait attendre. Selon les renseignements apportés par la SNEP, ceux-ci concernent particulièrement les prix de vente au Maroc du PVC national similaire et ont induit une détérioration de la situation économique de la branche production nationale du PVC manifestée par une diminution effective de la production, des ventes, de la part de marché, des bénéfices ainsi que des effets négatifs sur les stocks, l'emploi et les résultats de ladite branche. Afin de remédier à la dégradation de la branche PVC marocaine, le ministère collectera et vérifiera auprès des producteurs/exportateurs européens et mexicains du PVC, des importateurs marocains du PVC, de la SNEP et des autres parties concernées, les renseignements et données nécessaires visant à déterminer l'existence, le degré et les effets du dumping sur la situation de la branche de production nationale du PVC. La période de collecte des données aux fins de la détermination de l'existence du dumping s'étale du 1er janvier au 30 avril 2015. Celle relative à la période de collecte des données aux fins de l'évaluation du dommage s'étale, pour sa part, du 1er janvier 2011 au 30 avril 2015. En attendant les résultats de l'enquête, la SNEP est encore mise à mal par le marché. Affaire à suivre !