Le département du ministère concerné (département du commerce extérieur (DCE)) vient de livrer, le 28 janvier 2013, son rapport préliminaire où il détermine effectivement l'existence du dumping des importations en provenance des Etats-Unis et notamment du dommage important causé à la SNEP. En effet, le DCE a plaidé justice pour la SNEP, suite à un examen d'exactitude et d'adéquation des renseignements de la requête conformément à l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce de 1994 (Accord antidumping). Après la collecte des données aux fins du calcul du dumping (prix à l'exportation et valeur normale, le DCE recommande dans un premier temps l'application de droits antidumping provisoires. Pour que cette mesure soit définitive, la décision devrait être confirmée soit par arrêté ministériel soit par décret, lequel dépend de l'entrée en vigueur de la loi 15-09 relative aux mesures de défense commerciale. Un rapport définitif devrait être publié durant les prochains mois et pourrait aboutir à l'instauration de mesures antidumping pour une durée de 5 ans. 6 opérateurs monopolisent 59% des importations PVC américaines La SNEP reste l'unique producteur de PVC marocains et réalise à elle seule les 100% de la production du PVC. Aux fins de la présente enquête, le DCE considère que la SNEP constitue la branche de production nationale selon l'article 4 de l'Accord antidumping qui stipule : « L'expression «branche de production nationale» s'entendra sur l'ensemble des producteurs nationaux de produits similaires ou de ceux d'entre eux dont les productions additionnées constituent une proportion majeure de la production nationale totale de ces produits... ». Ils sont 20 importateurs marocains du PVC a qui DCE a adressé des questionnaires. Seulement six d'entre eux ont été réactifs en fournissant des réponses. Il s'agit notamment de PLASTIMA, INES, PANACOM, IMACAB, MARRAKECH FOURNITURES EQUIPEMENT et MEKSA. Les 6 opérateurs monopolisent jusqu'à 59% des importations PVC américaines. Malgré les efforts qu'a fournis le DCE afin d'informer officiellement le gouvernement des Etats-Unis via sa représentation diplomatique à Rabat, les producteurs/exportateurs américains du PVC identifiés par le requérant ont préféré garder le silence et ne pas se manifester. Cela a indirectement aidé à rendre justice a la filiale du groupe Chaâbi. Toujours selon la même source (DCE), les prix de vente moyens unitaires pratiqués par la branche de production nationale sur le marché local ont connu, à l'instar des prix à l'importation américaine ou des autres origines une baisse substantielle entre 2008 et 2009 puis se sont inscrits à la hausse au cours de la période 2010-2011. Cependant, il y a lieu de constater la tendance anormale enregistrée au cours du 1er semestre 2012, période où le prix de vente moyen pratiqué par la SNEP a baissé de 8% par rapport à 2011 alors que les prix internationaux ont connu une augmentation. Cette dépression de prix est due à l'alignement des prix de la SNEP sur ceux du PVC importé des Etats-Unis. Cette situation s'est répercutée sur l'emploi, la productivité, les ventes et la part de marché de la SNEP. SNEP poursuit ses efforts pour optimiser ses charges d'exploitation En guise de conclusion, il recommande l'application de mesures antidumping provisoires qui devraient s'étaler sur une période de 4 mois. Pour que cette mesure soit entérinée, la décision devrait être confirmée soit par arrêté ministériel soit par décret, lequel dépend de l'entrée en vigueur de la loi 15-09 relatives aux mesures de défense commerciale. La SNEP, confiante quant à l'issue de cette enquête pour la correction des distorsions qui caractérisent le marché du PVC marocain par l'application des mesures antidumping à l'instar des autres pays comme la Turquie, le Brésil, l'Inde, la Chine, l'Australie, l'Argentine, la SNEP poursuit ses efforts de développement pour l'optimisation de ses charges d'exploitation. Sur le plan boursier, la SNEP a convoqué son AG pour approuver un programme de rachat de ses actions en vue d'assurer leur animation en bourse. Le programme devrait se dérouler du 1er mars 2013 au 29 août 2014 avec une fourchette de 175 DH à 275 DH. Ce programme pourrait porter jusqu'à 7,5% du capital. Ainsi, le cours proposé pour régulariser le titre repose la question sur le parcours boursier de la SNEP depuis son introduction en bourse. En effet, la SNEP a été introduite en bourse en grande pompe en 2007 via la cession de 35% de son capital par Ynna Holding (Groupe Chaabi) à un prix unitaire de 1250 DH. à l'époque, la société présentait des perspectives prometteuses.(Voir le Soir Echos du 21 janvier 2013, La SNEP: un programme de rachat pour régulariser le marché). Mais le profit Warning publié en septembre a avisé le public d'une baisse du chiffre d'affaires à hauteur de 14% en raison du contexte défavorable actuelle. Par ailleurs, pour la première fois depuis son IPO, la société a décidé de ne pas distribuer de dividendes en 2011, ce qui augmente les plaintes des petits porteurs. Dans le cadre de l'exécution du programme de rachat, un mandat de gestion a été signé entre la SNEP et BMCE CAPITAL BOURSE, pour régulariser le cours de la SNEP. Sur le marché boursier, la valeur n'a pas été très volatile depuis le début de 2013, comparativement à 2012. De ce fait, La SNEP n'a pas tenu sa parole concernant les prévisions établies à son IPO. Elle a justifié ces écarts essentiellement par les importations massives du PVC et les troubles d'approvisionnement. Dans l'attente de l'instauration des mesures antidumping définitives contre les importations de PVC en provenance des Etats-Unis, ces mesures provisoires confortent SNEP dans sa démarche. Les analystes de BMCE Capital recommandent d'accumuler le titre dans les portefeuilles compte tenu d'un cours de quelques 194,5 DH observé en date du 29 janvier 2013 et d'un cours cible de 226,5 DH.