Les gros épargnants se tournent de plus en plus vers ce placement résilient. Le taux de rendement moyen est de 3,3%. L'assurance Vie a su résister à la crise. Au lendemain du confinement, ils étaient plusieurs épargnants à racheter leur épargne, nous font observer certains assureurs, «mais ce mouvement a vite été tassé. Aucun mouvement significatif de rachat des contrats d'assurance Vie n'est constaté depuis plusieurs mois, signe de la confiance des épargnants envers la solidité du secteur de l'assurance et des produits d'assurance Vie». Selon les derniers chiffres dévoilés cette semaine par l'ACAPS à fin 2020, le CA de la branche «Vie» s'est élevé à 20,4 milliards, en quasi-stagnation (-0,2%) par rapport à 2019. Le placement en assurance Vie et capitalisation est de plus en plus plébiscité. Occupant déjà la première place des branches de l'assurance depuis plus d'une décennie, cette branche évolue annuellement en double digit. Il faut dire que le dynamisme de cette catégorie d'épargne à long terme est essentiellement dû à un cadre fiscal favorable, mais pas que. En effet, l'assurance Vie et capitalisation continue de se développer en dépit de la tendance baissière des taux d'intérêt et ce, eu égard au développement de la bancassurance et surtout de l'absence d'alternatives d'investissement : Le marché immobilier ayant perdu en liquidité, le rendement des produits obligataires (historiquement bas) ne risquant pas de décoller de sitôt et le risque du marché boursier n'étant plus aussi rémunéré qu'avant… Cette absence d'alternatives de placement, couplée à des rendements servis qui demeurent relativement attractifs, font que plusieurs gros épargnants se tournent aujourd'hui vers l'assurance-vie. Un assureur parle même d'une «mutation culturelle» qui se dessine depuis quelques années, dans le sens où de plus en plus d'épargnants utilisent ce placement comme outil de transmission. En parallèle, avec un taux de pénétration de l'assurance situé à plus de 3,7% (au dessus de la moyenne de certains pays arabes mais nettement en deçà des pays européens), le potentiel de développement de ce marché est grand, particulièrement pour la branche Vie. En faisant le tour des principales compagnies de la place, l'on ressort avec un rendement net moyen servi par cette branche de 3,3% en 2020, un niveau de rémunération attrayant dans le contexte actuel. En 2021, certains professionnels du secteur s'attendent à un maintien de ce taux de rendement, tandis que d'autres tablent sur une éventuelle baisse limitée à 0,2%. Les contrats en unités de compte continuent à prendre du terrain Friands de rendements supplémentaires, les épargnants s'intéressent de plus en plus aux contrats en unités de compte, même en ce temps de crise. Il s'agit de contrats d'assurance Vie qui au lieu d'être exprimés en dirhams sont exprimés en parts de valeurs mobilières (en général en part d'OPCVM). Le risque financier est ici supporté par le souscripteur qui subit directement la fluctuation des supports sur lesquels son contrat est adossé. Ce type de contrats a beaucoup plus vocation à être distribué par les réseaux bancaires que par les réseaux traditionnels d'agents et courtiers. Il nécessite une certaine culture des marchés financiers de la part des souscripteurs pour qu'ils puissent mesurer les risques de placement qu'ils prennent. Les risques sont toutefois atténués eu égard au caractère «long terme» du placement auprès d'une société d'assurance.