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Faut-il continuer à miser sur les produits d'assurance-vie ?
Publié dans La Vie éco le 27 - 10 - 2006

Leur rendement mininum est désormais variable. Aujourd'hui, il est de 3% seulement.
Un taux plafond de rendement est instauré pour sécuriser le marché de
l'assurance.
Les changements intervenus présentent avantages et inconvénients.
Eclairages.
Peut-on encore parler d'attractivité pour les produits d'assurance- vie et de capitalisation ? A la lumière des changements intervenus dans les règles de rémunération de ces produits de placement, l'inquiétude est de mise.
Il faut dire qu'au cours des années 80, les produits d'assurance-vie et de capitalisation offraient des taux de rendement souvent supérieurs à 14%. De nos jours, ils dépassent à peine 5%. Quand on sait que, de plus, le taux minimum garanti que les compagnies d'assurances étaient tenues de servir à leurs clients, quel que soit le rendement de leurs propres placements, a connu un changement majeur, on mesure les craintes des investisseurs. En effet, et depuis le début 2006, ce taux fixe de 3,25% est devenu variable. Il est calculé semestriellement sur la base du taux moyen des emprunts de l'Etat, avec un plafond de 3,5%. En d'autres termes, le taux minimum garanti est devenu variable et plafonné. Celui du second semestre 2006 ainsi calculé a atteint 3%. Bien évidemment, cela ne veut pas dire que les compagnies se limiteront à ce rendement, mais avec la variabilité du taux plancher, on pourrait un jour se retrouver avec un rendement de 1%, par exemple !
D'où la question : jusqu'où ira la tendance des rendements ? Quelle solution mettre en place pour redynamiser ces produits ? Plusieurs acteurs du secteur de l'assurance-vie ont tenté d'apporter des éléments de réponse à ces questions.
Le changement est d'abord une règle prudentielle plus adaptée pour les assureurs…
Notons-le d'emblée, le passage d'un taux minimum garanti fixe à un taux variable plafonné est perçu par tous les acteurs du secteur de l'assurance comme étant «bénéfique aussi bien pour les compagnies d'assurance que pour les assurés».
C'est la baisse des taux observée depuis plus de 20 ans qui a fini par imposer ce changement dans la manière de vendre de l'assurance-vie et capitalisation au Maroc, précise-t-on à la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance (FMSAR). Et l'on ajoute que «ce changement a même tardé à être mis en place et que plusieurs pays, où la tendance des rendements était similaire à celle du Maroc, l'ont adopté depuis plusieurs années déjà».
En effet, dans l'ancien système, les compagnies d'assurance s'engageaient sur un niveau de rendement garanti sur le très long terme (jusqu'à 40 ans). Et comme le rendement des produits vie est fortement corrélé à celui des bons du Trésor, le risque de fluctuations au cours de ces 40 ans est très élevé. Dans le cas du Maroc, les taux longs au niveau du marché obligataire ont connu une baisse notoire durant les 20 dernières années. Ceci a alors entraîné une baisse des rendements des produits vie, jusqu'à un niveau très proche de celui du taux minimum garanti fixe qui était en vigueur jusqu'à présent. La profession et l'autorité de tutelle, à savoir la direction des assurances et de la prévoyance sociale, affirment avoir adopté ce réajustement pour «permettre aux assureurs de ne garantir qu'un taux de rendement à leur portée et fonction du rendement de leurs placements». Inutile de citer les exemples de compagnies étrangères qui ont dû mettre la clé sous le paillasson parce qu'elles étaient engagées sur des taux qu'elles ne pouvaient plus servir à cause de la baisse du marché obligataire.
Une manière de pallier le risque de défaillance des compagnies
Par ailleurs, le changement vient pallier un autre risque qui, cette fois-ci, est lié à la politique commerciale des compagnies d'assurance. Ainsi, le fait de garantir un taux de rendement plus élevé que le minimum réglementaire ou que ceux de la concurrence constituait un élément vendeur pour les produits d'une compagnie donnée. Le plafonnement du rendement garanti vient donc limiter le dumping que certains assureurs peuvent pratiquer à ce niveau-là, et ce pour éviter le risque que les compagnies s'engagent sur des taux qu'elle auront du mal à assumer par la suite.
Ce réflexe prudentiel est, explique-t-on auprès des compagnies, doublé par un souci d'amélioration des placements financiers. Explication : dans une tendance baissière des rendements obligataires, le taux minimum, désormais variable, suivra la même évolution. Et comme dans l'ancien schéma le niveau du taux minimum garanti influait sur la politique d'investissement des compagnies d'assurance, ces dernières auront, en vertu des nouvelles règles, une plus grande flexibilité dans la gestion du risque. Lorsqu'elles devaient garantir, par exemple, un taux de 3,25%, elles étaient obligées d'investir une importante partie de leurs réserves dans des placements non risqués (surtout en bons du Trésor) donc à faible rendement. Mais puisque le taux garanti est variable, les assureurs auront la possibilité d'investir moins dans cette catégorie de placements pour se positionner davantage sur des actifs à risque plus élevé (les actions en l'occurrence). Ainsi, avec une gestion rigoureuse du risque, elles pourront réaliser des performances meilleures et serviront de facto des taux de rendement plus élevés.
Trois avantages pour les assurés
D'un autre côté, donner la possibilité aux assureurs d'être plus rentables revient à avantager les assurés et ce à plusieurs niveaux.
Premièrement, ils seront mieux sécurisés contre le risque d'insolvabilité des compagnies d'assurance, vu l'aspect prudentiel du changement opéré sur le taux minimum garanti.
Deuxièmement, et grâce à la flexibilité supplémentaire qu'auront les assureurs pour faire fructifier leurs placements dans un contexte de baisse des taux sans risque, les assurés pourront profiter des performances que les assureurs vont réaliser sur des produits plus risqués car, comme c'est la règle partout dans le monde, les compagnies servent un taux minimum garanti en plus d'une participation aux bénéfices réalisés sur les placements.
Troisièmement, et concernant cette même participation aux bénéfices, l'application d'un taux minimum garanti bas profite aux assurés si les compagnies réalisent des performances supérieures. Et pour cause, le taux d'intérêt minimum sert de base pour le calcul de la rente qui va être servie à la fin du contrat. Si ce taux est de 0%, par exemple, cela veut dire que l'assureur n'a fait intervenir dans son calcul aucune anticipation d'intérêts. Dans ce cas, la rente d'origine sera assez faible mais l'assuré bénéficiera, chaque année, d'une revalorisation intégrant le rendement réel des placements effectués avec le capital de départ. En règle générale, les rentes sont revalorisées en fonction du rendement de l'actif global de la compagnie. A titre d'exemple, si le rendement du placement s'élève à 6%, la rente à taux garanti de 0% progresse de 6%, déduction faite des frais. Dans le même temps, une rente à taux garanti de 3% n'est majorée que de 3% (6% – 3%). Par conséquent, plus les années passent et plus un taux garanti bas à l'origine est avantageux.
En résumé, le changement intervenu sur le taux minimum garanti des produits vie est une affaire qui, théoriquement, profite à tout le monde. Mais à vrai dire, cette mesure ne sera d'aucun intérêt si la tendance baissière des taux de rendement se maintient dans les années à venir. Ce qui nous mène à parler du second élément déterminant de l'attractivité des contrats d'assurance-vie et capitalisation.
D'emblée, comme l'expliquent les professionnels, les taux obligataires ne risqueront pas de remonter l'année prochaine ou la suivante, et ce à cause de la surliquidité structurelle qui caractérise le marché financier marocain et à cause des besoins du Trésor qui s'inscrivent à la baisse actuellement.
La tendance pourra conduire à une baisse importante, à la fois, du taux minimum garanti et du rendement global des placements des compagnies d'assurance qui peuvent descendre au-dessus du taux garanti de 3,25% auquel nous étions habitués. Quelle solution adopter, alors ?
Les professionnels du secteur de l'assurance sont unanimes, il s'agira d'introduire les contrats en unité de compte pour redynamiser le marché de l'assurance-vie (voir encadré ci-dessus). Les assureurs s'y préparent sérieusement, en attendant l'adoption de quelques mesures nécessaires pour la mise en place de ces nouveaux produits.
Procédure
Racheter son contrat ? IGR et pénalités en vue
La situation actuelle du marché de l'assurance-vie peut inciter certains d'entre vous à se délester des produits «vie», même si ces derniers ont une utilité spécifique (placement pour la retraite ou le financement des études des enfants). Avant de décider de racheter vos contrats, vous devez prêter attention à deux éléments, à savoir l'avantage fiscal et la pénalité de rachat.
En effet, l'épargne constituée dans le cadre de ces contrats bénéficie d'une exonération de l'IGR, si elle n'est pas utilisée avant 10 ans. Sinon, le différentiel entre la somme des primes versées (cotisations périodiques) et l'épargne constituée est assujetti à l'IGR, selon le barème prévu par la législation.
En plus de cette durée plancher, une autre a été mise en place par les compagnies d'assurance et ce pour décourager les souscripteurs de racheter leurs contrats avant un certain nombre d'années (elle est variable selon la compagnie d'assurance), car cela ne s'avère pas profitable pour le placement global de ces compagnies. Si un client décide de retirer son épargne avant cette durée, il sera contractuellement obligé de verser une pénalité à son assureur, généralement égale à 5% du montant de l'épargne constituée.
Alternative
Contrats en unité de compte : un placement intéressant… sans couverture
Monnaie courante dans plusieurs pays, les contrats en unité de compte constituent désormais le nerf de l'assurance-vie. Ces contrats ont permis à plusieurs marchés de sortir de la crise de la baisse des taux obligataires, car ils présentent l'avantage d'être plus flexibles en terme de placement financier.
L'aspect qui les différencie des contrats traditionnels est la prise de risque. En effet, dans les contrats en unité de compte, il n'y a pas de taux minimum garanti. L'assuré supporte le risque en choisissant le type de contrat en unité de compte auquel il veut souscrire. Ainsi, s'il préfère la sécurité au rendement, il peut opter pour un contrat investi en produits sans risque (bons du Trésor et obligations).
Si, par contre, il préfère avoir un rendement élevé et accepte de courir un risque plus important, il peut souscrire à un contrat investi, en grande partie, en actions. Et, bien sûr, pour les clients modérés, les contrats diversifiés sont là. Bref, les contrats en unité de compte présentent les mêmes avantages que les OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières) car ils permettent de faire un choix selon son profil «rendement-risque».
Au Maroc, plusieurs compagnies d'assurance se disent prêtes à lancer ce type de contrats d'assurance-vie, maintenant que la réglementation le permet. Ces compagnies ne sont prêtes que «techniquement», car la mise en place des contrats en unité de compte nécessite une refonte en termes de gestion et de politique d'investissement. Des mesures restent donc à prendre aussi bien de la part des compagnies que de la part des autorités de tutelle.
En effet, l'introduction de ces nouveaux produits nécessite qu'un effort commercial soit fait pour sensibiliser et attirer un marché marocain jusque-là peu intéressé par l'assurance-vie pour diverses raisons. De plus, leur mise en place ne réussira pas sans la prise de mesures fiscales pour encourager le public. Jusqu'à présent, aucun abattement ou déduction n'est accordé pour les futurs souscripteurs des contrats en unité de compte. Les compagnies d'assurance, tout en démarrant des actions marketing et commerciales pour assurer le succès de ces produits, attendent que le gouvernement accorde une «gentillesse» au secteur.


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