D'après ses estimations, la croissance atteindra 4,8% en 2017. L'institution appelle à accélérer les réformes visant à améliorer le climat des affaires et la gouvernance, lutter contre la corruption et réduire le chômage. Le chef de la mission de consultation du Fonds monétaire international (FMI), Nicolas Blancher, a présenté, lors d'une conférence de presse tenue le 10 juillet à Rabat, les conclusions de ses consultations avec les autorités marocaines au titre de l'article IV du FMI et de la deuxième revue de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL). Lors de cette rencontre, Nicolas Blancher a déclaré que «l'équipe du FMI et les autorités marocaines ont mené des discussions approfondies concernant la deuxième revue de l'accord au titre de la LPL. L'achèvement de la revue par le conseil d'administration du FMI permettra au Maroc d'accéder à environ 3,42 milliards de dollars». Et d'ajouter que «les autorités marocaines continuent de considérer cet accord comme un accord de précaution». De même qu'il a estimé que les performances et les politiques macroéconomiques du Maroc sont restées solides, en dépit de la volatilité de la production agricole, de la faiblesse de la croissance chez les partenaires commerciaux et des risques extérieurs qui demeurent élevés. Selon l'institution, la croissance devrait rebondir à 4,8%, en 2017, et ce, grâce à une reprise vigoureuse dans le secteur agricole, tandis que la croissance hors agriculture s'accélérerait à 3,3% (+0,2 point). L'inflation devrait, quant à elle, ralentir à 0,9%. Pour sa part, le chômage demeurera élevé, en particulier chez les jeunes et les femmes. En ce qui concerne le déficit budgétaire, celui-ci devrait se réduire à 3,5% du PIB en 2017, grâce à l'augmentation des recettes et la maîtrise des dépenses. A ce titre, la mission du FMI note avec satisfaction que les autorités marocaines ont l'intention de poursuivre les réformes budgétaires, notamment en vue de mettre en place un système fiscal plus équitable et plus juste et de réduire la dette publique à moins de 60% du PIB d'ici à 2021. Ces efforts devraient accroître les marges de manœuvre nécessaires pour réduire la pauvreté et promouvoir l'emploi au moyen de dépenses publiques, notamment l'investissement et les programmes sociaux qui profitent aux couches les plus pauvres de la population et aident à réduire les inégalités. Neutralité sur la date de passage à la flexibilité Quant au déficit des transactions extérieures courantes, il devrait se réduire à 4% du PIB en 2017, du fait de la croissance continue des exportations et malgré une augmentation des importations énergétiques. Les réserves internationales brutes devraient, elles, avoisiner les 24 milliards de dollars à fin 2017, soit environ 6 mois d'importation de biens et services. S'agissant du passage au régime de flexibilité des changes, le chef de la mission du FMI considère que le «Maroc est prêt, mais c'est aux autorités qu'il revient de choisir le moment opportun». Et de préciser que «le Fonds souscrit à l'assouplissement du régime de change auquel les autorités ont l'intention de procéder de manière progressive» et qui, selon lui, «permettra à l'économie marocaine de mieux absorber les chocs extérieurs et de rester compétitive à l'avenir». Il a également affirmé que les analyses des stress tests effectués ont montré que «même en cas de volatilité forte du dirham, il n'y aura pas de grosse exposition au risque de change».