Marketing L'ONMT vient d'inaugurer son cycle d'information et de communication à la veille de l'Arabian travel maraket de Dubaï (ATM) prévu du 6 au 9 mai. Dans ce salon, il compte accélérer l'offensive qu'il a enclenchée sur le marché du Moyen-Orient depuis l'ouverture de sa délégation à Dubaï, il y a 8 mois. L'office a dévoilé son approche du marché arabe du tourisme. «Ces types de rencontres seront dorénavant tenus à la veille de chaque grande foire en présence du délégué de l'office de la région concernée». En ouvrant la journée d'information dont l'objectif est d'apporter aux professionnels marocains toutes les informations relatives au marché arabe, Fethia Bennis, directrice de l'ONMT a accédé à la demande des professionnels du secteur. S'il y a aujourd'hui un marché où l'ONMT a une stratégie claire, c'est bien celui du Moyen-Orient. Il n'a pas lésiné sur les moyens pour commander une étude dans ce sens : l'objectif était de dresser les axes de promotion du produit touristique marocain sur ce marché, non seulement parce qu'il est très convoité par les opérateurs du monde entier en raison du pouvoir d'achat élevé de ses populations, mais aussi en raison du rang actuel qu'il occupe dans notre tourisme. Le PNB/habitant est impressionnant pour les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) : 7.822 dollars en Arabie Saoudite, 26.158 dollars aux EAU, 16.533 dollars au Koweït, 7.368 dollars à Oman, 27.918 dollars au Qatar et 11.316 dollars au Barhrein. Le marché touristique de ces pays représente 33 milliards de dollars, soit 33 % du total de la région du Moyen-Orient. Avec 12 millions de voyageurs par an, une fréquence de voyages de 3 à 4 par an, les touristes du CCG dépensent 14,2 milliards de dollars, soit 3 % des recettes touristiques du monde. Au Maroc, aujourd'hui, les recettes touristiques du marché du Moyen-Orient représentent 2,6 milliards de dirhams, soit 14 % des recettes de voyages. Ce marché est ainsi le deuxième pourvoyeur de devises après la France. Selon l'étude, l'affluence des Moyen-Orientaux se fait de juin à septembre, principalement dans les 5 étoiles et 4 étoiles avec respectivement 43 % et 24 % des nuitées. Ils se rendent à Casablanca (39 %), Agadir (33 %), Rabat (7 %) et Tanger (4 %). Depuis novembre dernier, l'Office cherche à consolider le tourisme national sur ce marché, en adoptant une approche stratégique de développement à moyen terme. À cette date, il a lancé la campagne de publicité Maroc au Moyen-Orient et qui doit durer trois ans. La première qui devait être bouclée en mars dernier a été interrompue à cause de la guerre contre l'Irak. Quant à la deuxième tranche, elle débutera dans quelques jours. Cette campagne touchera tout le paysage médiatique arabe : MBC, LBC, Al Jazeera, Abu Dahbi, ESC, Al Watan, Sayidati… Toutes les chaînes ou supports de presse classés parmi les trois plus grandes audiences ou lectorats sont déjà choisis. Si la première tranche a nécessité un budget de 14 millions de dirhams, cette seconde, qui se déroulera en deux vagues (avril/mai et novembre/ décembre), aura un budget de 16 millions de dirhams. «L'objectif est double : consolider et augmenter notre part de marché, en développant les créneaux du tourisme et d'affaires ainsi que les produits à thème et aussi renforcer et améliorer l'image du Maroc», souligne Fethia Bennis. De 75.000 en 2002, l'Office veut porter ce nombre à 250.000 à l'horizon 2005. Les professionnels semblent prêts à relever ce défi. Ils seront nombreux cette année à l'ATM. Deux questions à …Taibi Khattab, directeur pour le Moyen-Orient & l'Asie La Gazette du Maroc : Le bureau de l'ONMT à Dubai a ouvert depuis 8 mois. Pourquoi une délégation dans cette ville à côté de celle de Jeddah ? Taibi Khattab : le bureau de Dubaï est le fruit de la stratégie de l'ONMT. C'est un bureau qui sert de base pour la direction Moyen-Orient et Asie. Pour le moment, nous mettons l'accent sur le Moyen-Orient qui est à ce niveau la région la plus vaste. On a choisi également Dubaï pour plusieurs raisons objectives : c'est la plate-forme, la plaque tournante du trafic aérien entre l'Asie et l'Afrique, beaucoup de sièges de sociétés du Moyen-Orient se trouvent dans cette ville. Nous disposons aussi de lignes directes maintenant entre Dubaï et Casablanca pour Emirates, Gulf Air, Qatar Airways via Doha, etc. Donc le choix de Dubaï nous permet de rayonner dans une région qui touche principalement tous les 6 pays du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït et Sultanat d'Oman) et un cercle un peu plus large qui touche l'Egypte, la Syrie et le Liban. Les investisseurs arabes dans le secteur touristique sont de plus en plus présents au Maroc. Est-ce que votre bureau n'a pas un rôle à jouer dans ce sens ? C'est l'une des missions de notre bureau. Nous sommes déjà perçus comme une mission économique. J'ai été investi par cette mission en plus de toute l'activité promotionnelle du tourisme, la promotion des investissements arabes dans le domaine du tourisme. En quelque sorte, nous avons l'image d'une mission économique orientée vers le tourisme. À travers ce bureau, nous sommes en train de drainer et d'orienter un certain nombre d'investissements touristiques. Nous avons déjà quelques cas de succès. Je crois que d'ici la fin de l'année, vous allez entendre parler d'un certain nombre de projets. Le mérite revient d'abord à la vision 2010 qui a donné une certaine visibilité aux investisseurs touristiques auxquels nous présentons très souvent les avantages qu'offre aujourd'hui notre pays. Ils sont convaincus par nos arguments. Il faut ajouter qu'aujourd'hui les capitaux arabes reviennent des Etats-Unis et de certains pays européens à destination des pays arabes.