Le CRT, les voyagistes, les hôteliers et l'ONMT étaient présents à l'Arabian Travel Market, tenu du 5 au 8 mai au World Trade Center de Dubaï. Objectif : vendre la destination Maroc dans un salon professionnel où 60 pays sont présents. Dakka marrakchia, thé à la menthe et gâteaux marocains. Non, ce n'est pas d'une fête de mariage ou d'un baptême qu'il s'agit, mais de la façon dont le Maroc a marqué sa participation à la 16ème édition de l'Arabian travel market de Dubaï. Même les exposants voisins, en l'occurrence Tunisiens et Egyptiens, ne pouvaient ignorer l'appel des cornes de gazelle et l'irrésistible odeur d'une boisson devenue mythique. Un artisan de Fès a été dépêché sur place pour donner une idée du savoir-faire marocain, des bijoux et autres objets décoratifs étaient travaillés sur place sous l'œil curieux des visiteurs venus des quatre coins du monde. Car l'ATM de Dubaï n'est plus seulement un salon régional. C'est devenu une foire mondiale du tourisme, un rendez-vous où se font et se défont des destinations. Il représente aussi une porte d'ouverture sur le continent asiatique, présent en force lors de cette rencontre annuelle, et reconnu pour susciter la venue de voyageurs à la fois actifs et dépensiers. En plus de la Chine et du Japon, les pays du Conseil de coopération du Golfe, regroupant l'Arabie saoudite, le Bahreïn, le Qatar, Oman, le Koweït et les Emirats arabes unis, commencent à constituer une cible principale pour le Maroc. Prenons le cas par exemple des pays du CCG. Selon les statistiques de l'ONMT, le rythme de croissance des voyages à l'étranger dans ces pays avoisine les 5,8%, tandis que la croissance mondiale serait de l'ordre de 4,1% seulement. Les Emirats Arabes Unis en constituent un modèle, dans la mesure où 64% de ses habitants voyagent à l'étranger en moyenne une fois par an. Certes, dans cette population, on compte des expatriés qui ne voyagent que pour rentrer chez eux, mais la population locale qui se déplace dans un but touristique ou médical n'est pas négligeable. Sa dépense moyenne par voyage serait de 1.800 dollars américains. La femme, cible des campagnes de com' L'Arabie saoudite, à son tour, représente un cas intéressant. C'est d'ailleurs le plus gros marché émetteur de touristes dans la région, avec plus de 40% de l'ensemble des voyages effectués, selon des statistiques non officielles. Pour drainer cette population, la femme sera la cible des campagnes de communication. L'objectif est de recruter celle qui joue le rôle de prescripteur quand il s'agit de voyager en famille. Et là, une difficulté se présente. Comment chasser tous les a priori que cette femme a du Maroc ? Comment lever les freins « imaginaires » qui font qu'elle boycotte notre destination malgré les atouts que le pays présente pour elle? « En lui montrant que le Maroc est un pays où elle peut se sentir en sécurité, où elle peut profiter de la mer, de la verdure et faire du shopping, mais aussi en mettant en exergue que le Maroc est un pays musulman qui a su sauvegarder son authenticité et sa culture », lance Taïbi Khattab, directeur du bureau de l'ONMT à Dubaï, une représentation ouverte en 2003 et qui couvre aujourd'hui la région du Moyen-Orient et de l'Asie. Le Maroc, un pays musulman. C'est justement sur cet aspect que le Royaume compte axer sa stratégie dans les pays du Golfe pour attirer des touristes durant le mois de Ramadan 2009. S'il coïncide avec le mois d'août et l'été en général (une tendance qui marquera aussi les années à venir), il ne faut pas y voir un handicap. Bien au contraire, le Maroc peut constituer une destination privilégiée pour les moyen-orientaux qui fuient la chaleur de leur pays d'origine et cherchent un pays musulman pour élire domicile le temps d'un mois. Mais pour cela, il faudra composer avec la concurrence de la Omra, qui bénéficie d'un argument religieux très fort.