I- Que fait le gouvernement ? L'annonce solennelle des résultats du dialogue social doit certes être saluée et mise positivement sur le compte du gouvernement Jettou. Mais il n'empêche que le gouvernement présidé par “l'homme du Roi”, six mois après son installation, n'a pas tenu les promesses, ni concrétisé les espoirs mis en lui. Ni élan, ni panache, nulle initiative spectaculaire, aucune réalisation bénéfique pour les citoyens. Du train-train monotone, du cahin-caha laborieux. Comme le dit un confrère : “le gouvernement Jettou n'est ni visible, ni lisible”. Hélas, à ce compte-là, il risque d'être risible seulement. Que fait donc le gouvernement ? On peut répondre de diverses façons et dire par exemple qu'il fait rire, qu'il fait peine à voir, qu'il fait pitié, qu'il fait “avec”. Oui, on peut tout dire sauf qu'il fait envie… Sauf pour Abbas El Fassi qui, de son poste – si on peut dire – de ministre d'Etat sans portefeuille aucun, continue jalousement de lorgner vers le fauteuil de Driss Jettou. Une ambition jamais cachée et qui s'exacerbe de plus en plus. Depuis son avènement au double poste de ministre de la Communication et de porte-parole du gouvernement, le marxiste Nabil Benabdallah n'en finit pas de dispenser de bizarres paroles aux oreilles des citoyens médusés. Sa dernière sortie, il l'a faite le lendemain de la grève des enseignants. Voulant justifier à tout prix la sanction prise par le gouvernement (rétention de deux jours de salaires pour les grévistes), il a proféré une énormité inédite et qui fera longtemps le délice des collectionneurs de perles rares : “c'est seulement pour dénombrer le nombre des fonctionnaires grévistes !”. Nabil Benabdellah ne sait décidément plus ce qu'il dit. Il ignore aussi que le gouvernement ne peut punir ses fonctionnaires lorsqu'ils usent d'un droit constitutionnel, à savoir le droit de grève. Même si c'est seulement pour faire le décompte de ceux qui “ont osé” débrayer. II- Elections communales La guerre contre l'Irak a bon dos ! Elle a servi de prétexte trouvé à point nommé pour que les partis de la majorité et même les autres demandent à S.M le Roi de bien vouloir reporter de quelques mois les élections communales. L'agression américaine contre le peuple irakien les a tellement accaparés qu'ils se sont sentis peu ou mal préparés à affronter le suffrage public dans les temps réglementaires. Seuls les islamistes publics ou clandestins semblent prêts à la grande échéance. Que ce soit en juin ou en septembre, ils savent que le temps travaille toujours pour eux, sur fond de désenchantement populaire et de déception accumulées, ce terreau fécond de tous les extrémistes. Partis politiques, lorsque vous serez prêts, dites-le nous. Nous sommes dans la mosquée d'à-côté !