Après les élections législatives, voici venir, à grands pas, les élections locales prévues en juin prochain. En l'espace donc de dix mois, le Maroc aura connu deux importantes échéances électorales. On souhaite vivement que les “locales” se dérouleront dans la même atmosphère de liberté et de transparence que les législatives qui, de l'avis presque unanime, ont rompu résolument avec “les mauvaises habitudes” du passé lorsque régnaient la fraude et la falsification, qui concernaient, non seulement “la désignation” des parlementaires, mais touchaient également aux élections municipales. Elles aussi étaient truquées pour mettre en place des conseillers et des présidents “à la botte”. Elles aussi étaient “fabriquées” pour tout, sauf pour dégager des élites compétentes et intègres, soucieuses d'une gestion efficace des villes et villages du royaume et du bien-être de leurs habitants. Les résultats et les chiffres officiels ne trompaient que ceux qui voulaient bien y croire, la majorité, quant à elle, sachant parfaitement à quoi s'en tenir. Gouverneurs et autres agents d'autorités, se mêlaient activement aux campagnes électorales, désignant en dernier ressort les “bons” et écartant les mauvais. C'était le bon vieux temps de Basri et consorts. Paix, désormais, à leurs cendres administratives. La salutaire expérience de septembre 2002 et l'abaissement de l'âge électoral à 18 ans aidant, l'espoir est donc permis de voir de plus nombreux citoyens aller aux urnes pour choisir librement leurs édiles et les investir de la noble mission de gérer leurs affaires locales, entretenir, embellir leurs cités, améliorer et faciliter la vie quotidienne de nos concitoyens. Et vrai, c'est là une tâche exaltante entre toutes. Quoi de plus beau, en effet, que de se mettre bénévolement au service de la communauté ? Quoi de plus passionnant que de se préoccuper et de s'occuper de la bonne gestion d'une ville ou d'une commune rurale, au seul profit des habitants, ces éternels oubliés ? Les candidats qui y vont avec le désintéressement requis sont, même si le mot est galvaudé, de véritables “patriotes”. Saluons-les au passage, ils le méritent bien. Qu'à la tête de nos communes urbaines et rurales viennent des présidents, peu importe leur appartenance politique, compétents, imaginatifs, efficaces qui fassent leurs les préoccupations et les soucis des petites gens, qui servent et ne se servent pas, quel meilleur souhait formuler à quelques mois des élections locales ? Pour les candidats comme pour les électeurs (particulièrement les jeunes), l'expérience sera enrichissante. Accessoirement, elle contribuera à renforcer les institutions nationales et le processus de la démocratisation voulue par tous.