Azeddine Akesbi dévoile dans cet entretien les grandes lignes de l'étude sur le cadre électoral au Maroc, réalisée en collaboration avec Democracy Reporting International (DRI). ALM : Quelles sont les grandes lignes de l'étude sur le cadre électoral que vous avez réalisée en collaboration avec DRI ? Azeddine Akesbi : L'étude que nous avons faite constitue la suite du travail que nous avons effectué auparavant. En 2007, notre étude avait porté sur le cadre légal des élections législatives. La nouvelle étude réalisée en collaboration avec DRI au mois de mars dernier, porte sur le cadre électoral des élections communales du 12 juin prochain. Elle a été un moyen pour examiner les textes légaux. Le cadre légal administratif des élections locales est généralement adéquat. Des modifications ont été apportées au code électoral. Les dispositions de cette loi améliorent la procédure d'inscription des électeurs et introduisent des mécanismes susceptibles d'aboutir à une meilleure représentation des femmes, au sein des conseils communaux. Les membres de DRI ont eu des rencontres avec les représentants du ministère de l'Intérieur et ont visité quelques communes. Qu'est-ce que vous recommandez aux autorités publiques ? Les recommandations retenues porte sur plusieurs points. Elles sont inspirées des failles que nous avons relevées dans le cadre légal des élections communales. Il s'agit notamment de l'absence d'une disposition qui réglemente l'observation indépendante. L'observation des élections communales, par des ONG nationales et internationales, constitue un élément important dans nos recommandations. Il faut permettre à des observateurs indépendants de suivre le déroulement de l'opération du vote. Il y a aussi un aspect important dans les recommandations de Transparency Maroc qui touche l'utilisation des deniers publics. Par ailleurs, il est nécessaire de publier les résultats du vote et d'informer l'opinion publique via un site Internet. Nous recommandons aussi que le jour du scrutin soit décrété jour férié, afin de donner plus de chance aux électeurs pour participer à ces échéances.
Etes-vous optimiste quant à la participation des citoyens le 12 juin prochain ? En tant que citoyen, j'espère qu'il y aura une meilleure participation par rapport à 2007. Il y aura une amélioration «mécanique» du taux de participation. Le plus important est que les pouvoirs publics contribuent à la crédibilité des institutions politiques. Cela est lié aussi au bilan des partis politiques et au degré de respect des engagements de la part des élus.