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Ibn Batouta : «Comme d'habitude, je voyageais sur le fleuve»
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 06 - 2008

Telle pourrait être la devise d'Ibn Batouta, voyageur de l'Islam et témoin exceptionnel de son temps. 120 000 kms parcourus en 28 ans,
qui dit mieux ?
La mondialisation dont on nous parle tant n'est, à bien y penser qu'une mondialisation partielle : à la libre-circulation des biens marchands correspond une restriction sans précédent de la circulation des personnes. Qui se souvient que jusqu'en 1986, le citoyen marocain n'avait besoin d'aucun visa pour voyager en France par exemple ? Et demandez à un jeune clandestin malien mourant de soif dans le désert s'il se sent concerné par la mondialisation… Nombre de visas octroyés aux étudiants sont en chute libre, la liste des justificatifs demandés est parfois ahurissante, etc. A tel point que l'on se demande si un Ibn Batouta aurait pu écrire son œuvre aujourd'hui. Le voyageur marocain a en effet bâti toute son œuvre sur des voyages à travers le monde : des îles Ceylan aux Maldives, en passant par l'Espagne, l'Inde ou encore le Soudan, ce qu'il nous rapporte constitue un précieux témoignage des mœurs de l'époque, surtout on y découvre une diversité étonnante des pratiques de l'Islam. Bien avant Lévi-Strauss, Ibn Batouta pose la relativité culturelle comme donnée essentielle à l'humanité. Voici ce qu'il écrit au sujet d'un de ses voyages au Soudan : «Quant aux hommes, ils ne sont nullement jaloux de leurs épouses ; de plus aucun d'eux ne se nomme d'après son père ; mais chacun rattache sa généalogie à son oncle maternel». Voici encore, bien avant la promulgation de la Moudawana, une belle leçon de modernité, Ibn Batouta venait d'être nommé cadi dans les Maldives : «Après que j'eus été investi des fonctions de cadi, je déployai tous mes efforts pour faire observer les préceptes de la loi. La première méchante coutume que je réformai concernait le séjour des femmes divorcées dans la maison de ceux qui les avaient répudiées. Car chacune de ces femmes ne cessait de demeurer dans l'habitation de son ancien époux, jusqu'à ce qu'elle fût mariée à un autre. J'empêchai d'agir ainsi sous aucun prétexte. On m'emmena vingt-cinq hommes qui s'étaient comportés de la sorte ; je les fis frapper à coups de fouet et promener dans les marchés». A méditer…
Avec Ibn Batouta et pour l'une des premières fois, les institutions de l'Islam sont décrites de l'intérieur, par un musulman
Le lecteur des «Voyages» pourra aussi se rendre compte comment le commerce saharien de l'époque constituait un pôle non seulement régional mais aussi mondial de première importance, l'or du Soudan y était échangé avec le Maghreb contre des parures et des chevaux, ensuite le métal jaune traversait la Méditerranée pour aboutir dans les cités italiennes. Le Sahara d'alors réunissait au lieu de séparer. Innombrables sont les faits rapportés sur les mœurs des diverses parties du monde, qu'il s'agisse de régions musulmanes ou pas. Femmes, mariages, cérémonies d'enterrement, particularités physiques (on pourrait citer «les femmes à une seule mamelle !), tout est rapporté avec une neutralité et un respect qui forcent l'admiration. Ironie du sort : les bateaux qui partent de Tanger (ville d'origine de notre auteur) pour rejoindre les côtes espagnoles et européennes, ces bateaux tant convoités par nos jeunes portent pour certains le nom… d'Ibn Batouta.


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