Ces Andalous exilés ont des talents d'organisation, et réunissent au sein de leur communauté commerçants, médecins, artisans, savants... Dès 1627, ils fondent la république corsaire indépendante de Salé. Dirigée par un conseil élu de corsaires, elle traite d'égal à égal avec les puissances européennes. Un caïd est nommé pour un an et la France installe même un agent consulaire. Pourtant, les navires de ce petit état continuent à écumer les mers et restent pendant un demi-siècle, le fléau des flottes chrétiennes. En 1666, Moulay Rachid met fin à cette indépendance. Il s'empare de la ville mais ne modifie rien. Un gouverneur alaouite vient seconder le caïd. L'Espagne et le Portugal cherchent à prendre pied au Maroc afin de nuire. Ils découvrent les richesses cachées de l'Afrique, par un butin saisi à Sebta constitué de marchandises apportées par les caravanes d'Afrique saharienne et des Indes. Ils lancent une course chrétienne contre l'Islam afin de partager le Maghreb en domaine d'influence portugaise et castillane. En colonisant les ports, ils cherchent à isoler de l'Europe, les pays maghrébins, dans le but d'y créer une asphyxie économique et une anarchie sociale. Cette reconquête chrétienne et l'occupation de certaines villes maritimes en terre d'Islam par les infidèles, sont une profonde offense pour le Sultan et ses sujets. Moulay Rachid étend son pouvoir sur tout le royaume. La piraterie devient légale, soutenue et régie par le sultan. Les pirates deviennent corsaires et on parlera dès lors de Jihad maritime.