Au moment où la Direction générale de l'administration pénitentiaire et de réinsertion (DGAPR) assure que les détenus du Hirak du Rif bénéficient de tous leurs droits à la nutrition, aux soins de santé, etc, leur comité de défense a révélé l'état de santé du groupe des détenus qui poursuivent leur grève de la faim à la prison de Ras El Ma, à la périphérie de Fès. Les avocats du Hirak du Rif ont rendu visite ce vendredi 19 avril aux six détenus de la prison de Ras El Ma que sont Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik, Driss Hadruki, Wassim El Boustati, Mohamed El Haki et Zakaria Adahchour. Membre du comité de défense, Me Mohamed Aghnaj a déclaré à cette occasion que « les détenus ont généralement perdu entre 8 et 10 kilogrammes de poids mais restent en bonne santé », et que « l'administration pénitentiaire les a répartis dans différentes cellules comptant 5 à 8 détenus de droit commun ». « La DGAPR les a privés de tout un ensemble d'objets qu'ils utilisaient dans la prison d'Oukacha à Casablanca, et les a transférés dans des cellules individuelles après leur grève de la faim », a ajouté l'avocat. De Ras El Ma, on apprend de Me Aghnaj que « les détenus ne se sont pas vus pendant la période qui a suivi leur transfert » et que « la DGAPR a fixé le moment de la pause et du téléphone, mais a imposé à certains d'entre eux de ne pas parler en rifain, bien qu'il s'agisse de leurs membres de la famille ». « Comment la Délégation a-t-elle permis le transfert de Rabiï Lablaq, qui a alors entamé une grève de la faim pendant 22 jours ? », s'interroge l'avocat, ajoutant qu'« il risque sa vie, car il est censé être placé sous traitement médical ». Dans les détails, il rapporte que « le bus qui a transféré les détenus n'était pas climatisé mais uniquement équipé de chaises en bois ». Vendredi également, la DGAPR a publié un communiqué démentant les conditions de détention relatée par les avocats. « La procédure de transfert décidée et menée à bien ne constitue pas une violation de la loi et n'empêche pas les personnes concernées d'engager des recours judiciaires », avançait la direction en soulignant que les détenus « reçoivent des visites de leurs familles dans des circonstances normales et dans le cadre de la loi ».