Toujours en grève, les étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie) ont organisé, ce jeudi 18 avril, une marche nationale depuis le ministère de la Santé jusqu'au Parlement. Plus de 10.000 étudiants des trois facultés de médecine publique du Royaume ont répondu présent à cette manifestation pour crier haut et fort leurs doléances et menacent d'une année blanche, ce qu'ils ne désirent pas, si leurs deux ministères de tutelle ne répondent pas à leur dossier revendicatif. Les détails. Déterminés à obtenir et faire valoir leurs droits « légitimes« , les futurs médecins ont envahi le boulevard Mohamed V à Rabat, où se situent le ministère de la Santé et le Parlement, et n'ont pas manqué de créativité pour faire entendre leur voix. « Ça ne va pas passer !« , « Dokkali, Thank you next, Amzazi, Thank you next« , ou encore « Mort de la faculté publique dans 3,2,1 BOOM« . C'est là un échantillon des slogans brandis par les manifestants lors du sit-in et marche nationale, organisés ce jeudi à la capitale. « La marche aujourd'hui regroupe tous les étudiants des quatre coins du Maroc, qui sont là pour crier avec une seule voix notre dossier revendicatif. Actuellement il y a des pourparlers avec les deux ministères. On est entrain de négocier la formulation de notre dossier revendicatif de manière à ce que ça nous protège en tant qu'étudiant et de façon à ce que ça puisse être réalisable du côté des deux ministères« , a expliqué à Hespress Fr, Moad Labdaoui, étudiant en 3e année de médecine générale et membre de l'exécutif de la coordination nationale des étudiants en médecine CNEM. En effet, ce que réclament aujourd'hui les futurs médecins à leurs deux ministères de tutelle, c'est un document officiel et juridique qui concrétise noir sur blanc ces engagements là « afin que l'étudiant puisse être protégé au cas où, les départements d'Amzazi et de Doukkali changent d'avis ». « Notre dossier revendicatif était clair dès le début », poursuit notre interlocuteur. Il explique: » On dit non à la privatisation de l'enseignement supérieur. On est contre le fait que les étudiants de la faculté privée viennent passer leurs concours d'internant au sein des CHU publics, comme on est contre toute sorte d'incrustation des étudiants privés dans les CHU publics et les facultés publiques (…) les problèmes qui entravent la formation des étudiants en 7e année qui souffrent énormément puisque les conditions deviennent de plus en plus déplorables et impactent la formation de ces étudiants-là« . En grève des cours magistraux, TP et TD ainsi que les stages médicaux depuis le 25 mars, les futurs médecins s'indignent également face à la nouvelle réforme des études médicales qui est « vague et ambiguë et laisse les étudiants en médecine dans le flou, surtout la réforme du 3e cycle« . Interrogé sur les promesses formulées par le ministère de l'Enseignement concernant la nouvelle réforme « floue », notre interlocuteur souligne qu'il n'y a » aucune actualité concernant le 3e cycle. Et quand il y a eu de l'actualité, il y a eu un document officiel qui est sorti avec de nouveaux points qui posent problème pour les étudiants en médecine et qui est la mention au niveau du diplôme des médecins« . Face à cette situation, les étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie) implorent les départements d'Amzazi et Doukkali, de se mettre d'accord sur le document qu'ils vont signer, qui va les protéger et qui va rassurer les 10.000 étudiants sortis dans la rue pour revendiquer leurs droits. Hespress Fr a en outre interrogé Moad quant à l'éventualité d'une année blanche, puisque l'année universitaire touche presque à sa fin. Notre interlocuteur a eu une réponse sincère, mais ferme. « On est, en effet, près de l'année blanche. Nous demandons à ce qu'il y ait une réponse constructive et responsable de la part de nos deux ministères de tutelle, pour justement, qu'on puisse regagner les bancs des amphithéâtres et éviter que cela se produise« , a-t-il dit.