C'est une décision plutôt prévisible que vient de prendre les futurs médecins. Ces derniers ont décidé de maintenir leur mouvement de boycott des cours magistraux, TP-TD, stages hospitaliers et le boycott des examens S2, en réponse au projet d'accord de leurs deux ministères de tutelle qui «n'a rien de concret et n'est pas convaincant». Explications. Les étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie), ont tenu une réunion avec leurs deux ministères de tutelle le mercredi 15 mai pour pouvoir trouver un compromis et mettre fin au boycott. Toutefois, le projet d'accord du ministère de la Santé et du ministère de l'Enseignement, proposé aux futurs médecins n'a pas été à leur goût. La coordination nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM) a tenu son assemblée générale, samedi 18 mai à Rabat, durant laquelle les étudiants des neuf facultés de médecine publique du Royaume ont été informé du projet d'accord de leurs ministères de tutelle. Suite à cette assemblée, 90% des étudiants au niveau national ont décidé de maintenir leur mouvement de boycott, qui a démarré le 25 mars, et poursuivre leur lutte jusqu'à ce que le département de Doukkali et d'Amzazi répondent favorablement à la totalité de leurs revendications. Le concours du résidanat Selon Salma, étudiante en médecine dentaire à Rabat et membre de la CNEM, «cet accord n'est pas convaincant, il est vague. Les points sont assez flous. Il y a vraiment rien de concret qui protège les droits des étudiants. Des engagements vagues que les deux ministères ont l'habitude de donner». Notre interlocutrice poursuit que les étudiants du public demandent du concret à leurs deux ministères.«Prenons l'exemple des stages, ils prétendent depuis des années vouloir les élargir, mais ça n'a pas été fait. Il s'engage pareillement depuis toujours à diminuer les charges et les frais des matériels dentaires pour les étudiants en médecine dentaire, mais ça n'a jamais été fait. Aujourd'hui les étudiants en médecine veulent du concret. Il faut que les deux ministères donnent des délais pour la réalisation de leurs engagements. Pas juste des paroles en l'air. Il faut qu'il y ait des actes pour que les étudiants puissent refaire confiance en leurs ministères». Les points de désaccord, entre les futurs médecins et les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur, sont toujours les mêmes à savoir le concours du résidanat. Les étudiants de la faculté publique refusent que ceux du privé le passent au sein des centres hospitaliers du public (CHU). Et le deuxième point est la suppression de la 6ème année aux étudiants en médecine dentaire, qui, à la base, n'étudiaient que 5 ans. «Le spectre de l'année blanche est plus proche que jamais, si les ministères veulent vraiment régler la situation. Les étudiants en médecine ont donné leur réponse. Ils savent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent pas. S'ils se soucient vraiment du sort des futurs médecins, la solution est entre leurs mains et non la notre», conclut notre interlocutrice.