Le bras de fer se poursuit entre les étudiants en médecine et leurs ministères de tutelle. Après que les futurs médecins aient refusé le «projet d'accord» proposé par les ministères de la Santé et l'enseignement supérieur, Said Amzazi a haussé le temps, en affirmant que les examens auront lieu à la date prévue, menaçant ainsi les absents «d'assumer leurs responsabilités». Une déclaration, jugée « provocatrice », qui n'a pas été du goût des étudiants. Le point. La réunion du 14 mai, tenu entre les représentants du ministère de la Santé et le ministère de l'Enseignement supérieur ainsi que les représentants des étudiants en médecine et les doyens des facultés publiques, n'a pas eu l'effet et le résultat souhaités. En effet, les futurs médecins ont refusé le «projet d'accord» proposé par leurs deux ministères de tutelle, le qualifiant de ne « pas être convaincant et n'a rien de concret». Par conséquent, ils ont décidé de maintenir leur boycott des cours, des stages hospitaliers et des examens, qui dure depuis le 25 mars. Une décision qui a fait réagir le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Said Amzazi. Ce dernier a affirmé, lors des questions orales à la Chambre des représentants, lundi 20 mai, que «les examens auront lieu à temps, les étudiants qui répondront présents sont les bienvenus, et ceux qui s'absenteront, qu'ils assument leurs responsabilités». Les étudiants en médecine n'ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux, qualifiant cette déclaration de «provocatrice». Selon un membre de la coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc (CNEM) , qui s'est confié à Hespress Fr sous couvert de l'anonymat, «la réponse des étudiants, en ce qui concerne le projet de loi proposé par le ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de la Santé, a été claire. On refuse ce projet de loi parce qu'il ne répond pas à nos doléances et ressemble aux précédents projets proposés par les deux ministères. Ces projets n'apportent rien de concret à l'étudiant en médecine et ne le protègent pas». Notre interlocuteur poursuit que le but de l'Assemblée générale des facultés de médecine (générale, dentaire, pharmacie) publiques du Royaume, tenue le 18 mai à Rabat, «était, justement, d'inclure tous les étudiants dans la prise de décision, à savoir s'ils souhaitent reprendre les cours et passer leurs examens ou non. Et la réponse a été claire. 91% des étudiants ont voté pour le maintien du boycott, et c'est un chiffre significatif». «Le ministre Said Amzazi ne fait qu'empirer la crise actuelle avec ses déclarations provocatrices. L'ensemble de nos revendications sont légitimes. Nous sommes contre la privatisation de la faculté publique qui permet de laisser les étudiants du privé passer les concours d'internat et de résidanat au sein de nos CHU et nos facultés. Nous luttons depuis des années pour l'augmentation des places pour les concours de résidanat et d'internat, et nous luttons depuis des années pour mieux équipés les CHU et améliorer et élargir les terrains de stages», a-t-il ajouté. Et de poursuivre «nous n'avons rien contre les étudiants du privé, mais nous demandons à ce que le gouvernement leur accorde leurs propres espaces de stages, parce que ceux des facultés publiques ne suffisent même pas pour absorber le nombre impressionnant des étudiants actuels». Interrogés sur une probable année blanche, notre interlocuteur souligne que cela ne dépend pas des étudiants en médecine. «Nous sommes en effet en marge d'une année blanche et nous dépendons tous des deux ministères de tutelle. La solution se trouve entre leurs mains. Nos revendications sont légitimes et ils le savent parfaitement. S'ils veulent mettre fin à cette crise et ne pas nous gâcher notre année, ils n'ont qu'à répondre favorablement à nos doléances, car nous ne lâcherons pas l'affaire».