Les étudiants en médecine publique du Maroc organisent, ce vendredi 24 mai, des sit-in dans l'ensemble des facultés de médecine du Royaume pour faire crier leurs râles-bol. Boycott des cours magistraux, TP-TD, stages hospitaliers et examens de S2, les futurs médecins ont annoncé un nouveau programme de lutte pour « faire valoir leurs droits ». Cette situation affermit la théorie de l'année blanche, puisque les examens, maintenus par le ministère de l'Enseignement supérieur, sont prévus pour la période allant du 8 juin au 15 juin. Les détails. Les étudiants de la 7e année, appelés «faisant fonction d'interne» dans les hôpitaux périphériques, se sont joints au mouvement de leurs confrères et annoncent le boycott des stages hospitaliers au sein des hôpitaux régionaux et provinciaux, pour une durée de deux semaines renouvelables, qui démarre le lundi 27 mai. Pour sa part, la coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc (CNEM) a annoncé l'organisation d'une conférence de presse, mardi 28 mai, ainsi qu'une marche nationale, le jeudi 30 mai, qui démarrera du ministère de la Santé à Rabat en direction du Parlement. Dans un communiqué datant du jeudi 23 mai, la Coordination fustige: «Le dernier projet d'accord proposé par les deux ministères de tutelle (suite à la réunion du 14 mai), ne répond pas aux revendications légitimes des étudiants en médecine, et adopte une forme floue, et sans aucune mesure concrète». La CNEM précise que le projet de loi proposé par les deux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur a été soumis au vote de l'ensemble des étudiants en médecine publique (générale, dentaire, pharmacie), des neuf facultés du Royaume, qui l'ont refusé à 91% au niveau national. Ce qui a donné suite au maintien du boycott. Appel à éviter les menaces Pour Ayoub Abou Biji, coordinateur de la CNEM, «ce n'est pas uniquement la forme du projet de loi qui pose problème aux étudiants du public, mais aussi son contenu qui est flou et qui ne répond pas concrètement à nos doléances. Par exemple, quand on parle de l'extension des terrains de stages, un document a été signé dans ce sens, le 30 novembre 2015, mais rien n'a été fait depuis». «Aujourd'hui, on demande un engagement de la part des deux ministères de tutelle pour que les étudiants des facultés privées ne passent pas leurs concours d'internat et de résidanat au sein des centres hospitaliers universitaires publics (CHU). On tient à ce que les CHU restent propres aux étudiants des facultés publiques», fustige-t-il. Le coordinateur national de la CNEM précise que les étudiants du public n'ont rien contre les étudiants des facultés privées «mais on demande à ce que chaque faculté ait sa propre indépendance. Si le gouvernement a créé des facultés de médecine privée, elle doit s'engager pareillement à mettre à leurs dispositions leurs propres professeurs et leur propre CHU pour se former, mais pas au détriment de la faculté publique et des étudiants du public». Dans ce contexte de crise, qui met à mal les étudiants en médecine, la CNEM a applaudi le militantisme des étudiants en médecine ainsi que leur courage dans la prise décision lors des réunions décisives pour leur mouvement de lutte. Ils ont également félicité les différentes parties qui sont intervenues dans ce bras de fer dans le but de régler la crise, et qui ont toutes reconnu la légitimité de leur dossier revendicatif. La CNEM appelle incidemment le ministère de la Santé et le ministère de l'Enseignement supérieur, à éviter les différentes formes de menaces et de pression qu'ils entreprennent sur les étudiants en médecine.