Le bras de fer entre les étudiants en médecine et leurs deux ministères de tutelle n'est pas près de finir. Boycott des cours magistraux, TP –TD, stages médicaux et les examens de S2, les futurs médecins menacent d'une année blanche si les départements de Said Amzazi et d'Anass Doukkali ne répondent pas à leurs doléances. Pour gérer cette crise qui dure depuis le mois de mars et qui se complique de jour en jour, le ministère de l'Education nationale a appelé via un communiqué daté du 5 mai, les étudiants en médecine à reprendre leurs cours le lundi 6 mai dernier. Il a souligné que le communiqué conjoint des ministères de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Santé (17 avril dernier) répond à toutes les revendications des étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire, tout en réitérant l'appel adressé aux étudiants pour reprendre les cours, «afin qu'ils mènent à bien leur parcours universitaire». Mais en vain ! Les futurs médecins refusent de regagner leurs classes, puisqu'aucune de leur revendication n'a été réalisée, souligne à Hespress Fr une étudiante en médecine dentaire à Rabat et membre de la Commission nationale des étudiants en médecine du Maroc CNEM. Il s'agit plutôt d' »un silence radio » du côté de leurs deux ministères de tutelle depuis l'annonce du boycott des examens de S2 malgré « les nombreuses demandes d'audience envoyée aux ministères » et pour lesquelles aucune réponse n'a été faite au jour d'aujourd'hui, précise notre source. Moad Labdaoui, étudiant en 3e année de médecine générale et membre de l'exécutif de la CNEM avait d'ores et déjà déclaré à Hespress Fr que les étudiants en médecine sont «en effet près de l'année blanche». «Nous demandons à ce qu'il y ait une réponse constructive et responsable de la part de nos deux ministères de tutelle, pour justement, qu'on puisse regagner les bancs des amphithéâtres et éviter que cela se produise» a-t-il affirmé. Le conflit se serre et une année blanche et donc envisageable par les futurs médecins de la faculté publique si leur dossier revendicatif n'est pas réalisé. Pour calmer l'atmosphère entre ces derniers et les deux ministères, des partis politiques sont rentrés en ligne. Il s'agit du groupe parlementaire du PJD et du PAM qui se sont entretenus avec les membres de la CNEM, pour justement éviter une année blanche aux étudiants, qui gangrène non seulement le bon fonctionnement des facultés de médecine public, mais également le cursus universitaire des futurs médecins. Dans ce sens, Ayoub Aboubiji, coordinateur national des étudiants en médecine générale, dentaire et pharmacie et membre de la CNEM, a déclaré à Hespress que les réunions qui ont eu lieu avec les deux groupes parlementaires « ne portaient sur aucune médiation« . Toutefois, les discussions, poursuit Ayoub, étaient autour de plusieurs points qui concernent le dossier revendicatif des étudiants en médecine que les deux groupes parlementaires se sont engagés à défendre au parlement lors des questions orales et écrites. Rappelons que les doléances des étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie) sont l'augmentation du nombre de postes budgétaires de médecins interne et résident au sein des CHU, la révision des conditions des stages internés au sein des centres hospitaliers, l'extension des terrains de stage, la révision de la réforme des études médicales qui laissent le futur médecin dans «l'ambiguïté». Ils refusent que les étudiants de la faculté privée passent le concours d'internat ou de résidanat au sein des facultés de médecine publique, suite au nombre de postes ouvert limité, et pour dire « NON » à la privatisation de la faculté publique.