Le ministère de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a fixé la date des examens pour les étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie), pour lundi 10 juin, alors que ces derniers boycottent, les cours les TP et TD, les stages hospitaliers et les examens de S2, depuis près de 3 mois. Ils ont été clairs, quant à leur motivation derrière ce mouvement de boycott, en listant plusieurs revendications, qu'ils considèrent légitimes. Les futurs médecins exigent que les départements d'Amzazi et d'Anass Doukkali répondent à la totalité de leurs doléances. Face à ce bras de fer entre les étudiants en médecine et leur ministère de tutelle, auquel aucune négociation n'a pu y remédier pendant ses trois derniers mois. Afin que les étudiants puissent regagner leurs classes et éviter une année blanche, plusieurs groupes parlementaires sont entrés en ligne et ont invité le ministère de l'enseignement supérieur à fixer une autre date d'examens. En effet, dans une note publiée par les chefs de tous les partis politiques et leurs groupes parlementaires à la Chambre des représentants – la majorité et l'opposition -, ces derniers sont intervenus afin de dissiper le climat de tensions qui règne entre les étudiants en médecine et leurs deux ministères de tutelle. Ces groupes parlementaires, représentés par le parti de la Justice et développement (PJD), le parti de l'authenticité et modernité (PAM), le Rassemblement constitutionnel, le groupe de l'Istiqlal pour l'unité et l'égalité, le Mouvement populaire, le Groupe socialiste pour le progrès et le socialisme, ont initié une série de contacts et de rencontres avec le ministre de l'Education nationale, Said Amzazi, et le ministre de la Santé, Anass Doukkali, ainsi qu'avec le secrétaire d'Etat chargé de l'enseignement supérieur et les membres de la coordination nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM), en tant que représentants des étudiants. «À la lumière de ce qui a été discuté et les conclusions auxquelles le comité est parvenu, les chefs des groupes parlementaires à la Chambre des représentants ont constaté le haut niveau de maturité, de responsabilité et le sens de nationalisme exprimé par toutes les parties concernées et leurs volontés de trouver une issue à cette crise afin de préserver les intérêts des étudiants, dans le cadre de principes constitutionnels et d'exigences juridiques», peut-on lire dans une note conjointe, dont Hespress Fr détient une copie. Appel au dialogue A cet effet, les groupes parlementaires disent reconnaitre, «le rôle important et les efforts louables déployés par les professeurs universitaires en médecine, dans l'intérêt des étudiants et du secteur de l'enseignement supérieur et de la santé en général». Ils appellent pareillement toutes les parties à «poursuivre et à accélérer le dialogue, estimant que les points les plus importants et les demandes légitimes avaient été réglés dans l'intérêt des étudiants. Il ne reste que le point du concours de résidanat, qui est difficile à résoudre en ce moment». Dans ce sens, ils invitent les deux ministères de tutelle ainsi que les étudiants en médecine à «clarifier et attester d'un accord sur les points réglés et conclus et à accepter de poursuivre le dialogue sur les points suspendus». Concernant le point du concours de résidanat, toujours en « stand-by » par le ministère de l'enseignement supérieur, les étudiants en médecine au sein des facultés publiques refusent que les étudiants en médecine des facultés privées viennent passer ce concours au sein des CHU publics. Ils refusent ainsi la « privatisation de l'enseignement public« , estimant que le nombre de places est limité et que les terrains de stages ne les suffisent pas pour que d'autres étudiants s'ajoutent à la liste. Ils appellent à ce que les deux ministères et le gouvernement s'engagent à leur procurer leur propre CHU et terrains de stages, « qu'ils possèdent déjà« , souligne un membre de la CNEM à Hespress Fr. En outre, et dans «l'éventualité de la signature d'un tel accord», les chefs des groupes parlementaires proposent au ministère de l'enseignement supérieur de «fixer une nouvelle date pour le passage des examens de médecine, ce qui permettra d'ouvrir de nouveaux horizons et mettra fin au spectre de l'année blanche pour les étudiants en médecine du public».