Dans une déclaration au ton tranchant, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a critiqué avec virulence les propos d'Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, qui avait qualifié de «surenchère politique» la demande formulée par l'opposition en faveur de la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le dispositif de soutien à l'importation de cheptel, lequel a englouti treize milliards de dirhams. Le PPS a jugé ces attaques verbales «inacceptables sur le fond comme sur la forme», estimant qu'elles traduisent «une volonté manifeste de neutraliser les mécanismes de contrôle constitutionnel prévus par le législateur suprême.» Le communiqué interroge frontalement l'exécutif : «Pourquoi une telle réticence face à une procédure parfaitement balisée par l'article 67 de la Constitution ?» D'un point de vue technique, le parti rappelle que la commission d'enquête parlementaire constitue, en droit public marocain, un organe ad hoc doté de prérogatives spécifiques, permettant aux membres de la Chambre des représentants de procéder à une instruction approfondie, assortie de pouvoirs d'investigation renforcés, d'audition de témoins sous serment et de réquisition documentaire. «Seule cette configuration procédurale, régie par un cadre juridique contraignant, peut garantir la manifestation complète de la vérité dans un dossier entaché d'opacité», indique le texte. À l'inverse, le PPS considère que la demande formulée par les groupes de la majorité en faveur d'une mission exploratoire ne saurait répondre aux mêmes exigences de rigueur et de transparence : «Il s'agit d'un instrument d'information purement indicatif, dépourvu d'effet contraignant et sans obligation formelle de restitution au public, ce qui en limite considérablement la portée politique et institutionnelle.» Sahara et Gaza Le parti a, par ailleurs, salué les récentes inflexions diplomatiques observées dans le dossier du Sahara, mettant en exergue le «niveau inédit de convergence au sein du Conseil de sécurité des Nations unies autour de la reconnaissance de la pertinence du plan d'autonomie marocain.» Il a également réaffirmé la nécessité de «renforcer le front intérieur par une démocratisation effective et une redistribution équitable des ressources», considérées comme «les seuls leviers durables d'assise nationale dans le traitement de la question saharienne.» Enfin, le PPS a dénoncé «la brutalité méthodique et l'entreprise de destruction systématique menée par à Gaza», condamnant «l'inaction de la communauté internationale et la partialité active de certaines puissances occidentales, au premier chef desquelles les Etats-Unis.» Selon le communiqué, «l'Etat d'Israël agit comme une puissance paria, affranchie de toute norme juridique, insensible aux injonctions de la diplomatie et réfractaire à toute issue négociée.»