Pour contrer l'immigration illégale vers les enclaves espagnoles de Sebta et Melilla, les autorités marocaines font feu de tout bois. Au cours des quatre derniers jours, 39 individus de nationalité algérienne et tunisienne ont été rapatriés du Maroc, en raison de leur séjour illégal et de leur tentative d'accéder de manière irrégulière à Sebta. Ces migrants ont été évacués par vols au départ de l'aéroport international Mohamed V de Casablanca, avec cinq personnes rapatriées hier vers la Tunisie et 34 autres le dimanche précédent. Ils avaient été arrêtés à Fnideq alors qu'ils attendaient l'opportunité d'entrer illégalement en Espagne. Citées par EFE, des sources sécuritaires bien informées, les ressortissants algériens ont été envoyés en Tunisie pour leur rapatriement en raison de la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie, rendant les vols directs entre les deux pays impossibles. En parallèle, les autorités marocaines ont intensifié leurs efforts contre les activités liées à l'immigration illégale. Au cours des trois derniers jours, la police a arrêté 60 citoyens marocains dans une douzaine de villes pour incitation à la migration illégale via Internet. Ces personnes sont accusées d'avoir organisé des actions communes pour émigrer vers Sebta et d'avoir préparé des mouvements de groupe pour dimanche prochain. Le mois d'août a été particulièrement marqué par une vague d'interceptions de migrants tentant de pénétrer illégalement dans Sebta et Melilla. Selon les données fournies par le ministère marocain de l'Intérieur, 14.648 migrants ont été empêchés d'entrer durant ce mois, en utilisant divers moyens tels que la nage ou les sauts par-dessus les barrières frontalières. Ce chiffre représente 32 % des tentatives avortées depuis le début de l'année.